Le poisson, bon pour l'audition ?

Par Juliette Pouyat - Journaliste scientifique Publié le 17/09/2014 Mis à jour le 10/03/2017
La consommation de poisson au moins 2 fois par semaine diminuerait le risque de perte d’audition liée au vieillissement

Le vieillissement naturel de l’oreille conduit à une perte auditive, la presbyacousie. C’est un phénomène très répandu et invalidant. L’identification de plusieurs facteurs de risque a permis de déterminer de potentiels moyens de prévention. Dans cette nouvelle étude parue dans l’American Journal of Clinical Nutrition, les auteurs rapportent que manger 2 portions ou plus de poisson par semaine permet de diminuer le risque de perte auditive chez les femmes.

Des études suggèrent que des facteurs vasculaires pourraient contribuer à la perte auditive et notamment un défaut d’approvisionnement en sang à la cochlée (organe de l’audition situé au niveau de l’oreille interne) qui pourrait réduire la sensibilité auditive. La consommation de poisson et d’acide gras oméga-3 étant associée à un risque cardiovasculaire plus faible, l’hypothèse est que par des mécanismes similaires, elle puisse aussi avoir un effet bénéfique sur le flux sanguin cochléaire.

Lire : moins de risque cardiovasculaire avec les oméga-3 du poisson

Ici, les chercheurs ont analysé les données issues de la Nurses' Health Study II, concernant 65 215 femmes âgées de 27 à 44 ans au début de l’étude et suivies pendant 18 ans (1991 à 2009). Les habitudes alimentaires et notamment la consommation de poisson ont été évaluées par des questionnaires alimentaires tous les 4 ans.

Les participantes ont elles-mêmes évalué une potentiel perte auditive et déterminé son degré (aucune, légère, moyenne ou sévère).

A la fin du suivi, 11 606 cas de perte auditive ont été rapportés. Les femmes qui mangeaient du poisson deux fois par semaine ou plus, ont 20% de risque en moins d’avoir une perte auditive que celles qui mangent rarement du poisson (moins d’une fois par mois).

En analysant spécifiquement chaque type de poisson ainsi que les acides gras oméga-3 à longue chaine (EPA, DHA), les chercheurs ont remarqué qu’une consommation plus élevée était pour chacun inversement associée au risque de perte d’audition.

Il se peut que la consommation de poisson et notamment des apports plus importants en acides gras oméga-3 à longues chaines permettent de maintenir un flux sanguin cochléaire adapté et diminuent ainsi le risque de lésions ischémiques à l’origine d’une perte d’audition.

Lire : une meilleure audition chez les consommatrices de viande

Source

Sharon G Curhan, Roland D Eavey, Molin Wang, Eric B Rimm, and Gary C Curhan. Fish and fatty acid consumption and the risk of hearing loss in women. American Journal of Clinical Nutrition, September 2014 DOI: 10.3945/ajcn.114.091819

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