Le soja qui tue ? La vérité sur un article délirant

Par Thierry Souccar - Journaliste et auteur scientifique, directeur de laNutrition.fr Publié le 14/11/2014 Mis à jour le 10/03/2017
Actualité

Un article délirant sur le soja "poison" circule sur le net. Hervé Berbille, ingénieur agro-alimentaire spécialiste de cette légumineuse, démonte une litanie de mensonges. 

Un article sur le soja publié par le site (douteux) "Santé-nutrition.org" a semé la panique parmi les internautes. Cet article, écrit par un certain Claude Traks procède par une série d'affirmations alarmistes, présentant cet aliment comme un poison à peine moins mortel que la strychnine. Nous avons donc demandé à Hervé Berbille de confronter aux données scientifiques les affirmations de Claude Traks et "Santé-nutrition.org". Tout ou presque est faux. Preuves à l'appui.

« Il (le soja) sera l’un des plus grands scandales à venir ! »

Faux. Sachant que le soja est consommé (sans inconvénient majeur...) depuis plus de 9000 ans, il était en effet grand temps que Claude Traks dénonce ce scandale qui n'a que trop duré. En attendant que l'Humanité repentante renonce au soja une bonne fois pour toute, force est de constater que le soja ne tue pas davantage que le ridicule.

Pour mémoire, en France, le seul tofou (« taufoe »), qui pourtant n'est pas censé être traditionnellement consommé en Extrême-Orient, puisque non fermenté, est cependant signalé en Chine dès 1665 (cf. page 172, doc. 353).

Je ne saurais à cet égard que trop conseiller à tous les agités du bocal qui prennent pour argent comptant cette propagande indigente de lire cet ouvrage tout juste publié de mon ami William Shurtleff, unanimement reconnu comme le meilleur spécialiste de l'histoire du soja.

« La fermentation rend ce poison inoffensif. Par contre, le tofu, le soja cru et le lait de soja sont de vrais poisons. »

Faux. Le soja ne contient aucun poison, Claude Traks n'en cite aucun, et pour cause. Si l'on voulait pousser la contre-démonstration un peu loin, on pourrait dire que c'est la fermentation prolongée (il serait plus approprié à cet égard de parler de « putréfaction »...) que subissent certains aliments à base de soja (miso, shoyu), mais pas le tempé (et non pas « tempeh », nom anglais) qui génère des composés moins désirables, tels que le 3-MCPD et le carbamate d'éthyle. On trouve également du carbamate d'éthyle dans d'autres aliments fermentés (boissons alcooliques).

Les aliments à base de soja non fermenté, le soja cru, "désancrent les personnes" qui les consomment 

Mais qui aurait l'idée de consommer des grains de blé, des lentilles, des haricots blancs, des pois chiches, crus, sans hydratation et ni cuisson préalables ? Ne faut-il pas être soi-même passablement « désancré » pour avoir des idées aussi saugrenues ?

« ...le soja contient un poison pour tout simplement exterminer lentement les espèces qui en mangent »

Faux. Il faut croire que le mystérieux poison contenu dans le soja agit lentement, très lentement même, puisque le soja est consommé sans inconvénient depuis plus de 9000 ans. On en déduit que vous pouvez consommer sans risque du soja, au moins pendant 9000 ans...

Étonnamment, Claude Traks ne cite pas le nom de ce mystérieux poison lui qui par ailleurs fait montre d'une époustouflante précision lorsqu'il s'agit par exemple de soupeser le poids des enseignements religieux : « Donc j'affirme que 99,9999% des enseignements religieux, spirituels shamaniques (sic) et nouvel-âge sont là pour maintenir les âmes en prison et enseignent des croyances, logiques et modes de vie qui sont pratiquement à l’exact opposé des mondes Divins. » Amen, et ne me demandez pas le sens profond de cette fulgurante pensée...

« La “Food and Drug Administration” (sorte de ministère de l’alimentation et des médicaments aux USA) n’a jamais accepté de donner au soja la mention “GRAS” (Generally Recognized As Safe) (en français: généralement reconnu comme sans danger). »

Faux. Et bel exercice de désinformation ! Pour commencer, la FDA n'est pas un « ministère de l'alimentation », mais une agence sanitaire, l'équivalent en une agence de l'ANSES et de l'ANSM en France, mais à ce stade de la lecture, on n'est plus à ça près...

Par ailleurs, le statut GRAS ne concerne pas des aliments, mais des additifs, des substances ajoutées aux aliments. Il est donc normal que la FDA n'ait pas eu à accorder la statut GRAS au soja, comme elle n'a pas eu à l'accorder au blé, à la sardine, ou à la tomate !

Ensuite, les si décriées isoflavones (« phyto-estrogènes ») extraites du soja ont décroché la mention GRAS, comme chacun pourra s'en convaincre aisément en allant le vérifier directement sur le site de la FDA (c'est par ici).

En fait, ceux qui présentent le soja comme un poison tirent argument du fait que les protéines de soja n'ont pas officiellement reçu de la FDA un statut GRAS : sous-entendu, ces protéines sont potentiellement dangereuses. Mais ils évitent soigneusement de rapporter la position de l'agence à ce sujet. La voici : "Bien que la protéine de soja ne figure pas dans la liste GRAS (...), la FDA fait remarquer que cette liste n'inclut pas toutes les substances reconnues comme sûres (...) et qu'il n'est pas possible à la FDA de lister toutes les substances qui sont GRAS. (...) Bien que la FDA n'ait pas statué formellement sur le statut GRAS des ingrédients de la protéine de soja, elle ne s'est pas opposée aux affirmations selon lesquelles l'utilisation du soja sous forme de protéine alimentaire est GRAS. Les ingrédients alimentaires dont l'usage est généralement reconnu comme sûr par des experts qualifiés n'ont nul besoin de recevoir une approbation de la FDA."

La FDA reconnaît donc que la protéine de soja ne pose pas de problème à la population et qu'elle n'a donc pas besoin d'être soumise au processus d'approbation GRAS.

Mieux encore, en 1999, la FDA a accordé une allégation santé aux protéines de soja, reconnaissant officiellement leur capacité à réduire le risque coronarien (à raison de 25 g/j).

Et inutile de couiner après le « lobby américain (sic) du soja » puisque d'autres pays antérieurement aux États-Unis ont également accordé cette allégation, je pense notamment au Japon (« allégation FOSHU »), à la Malaisie, ou bien encore au Royaume-Uni.

« Le fait que le soja soit une bonne source de protéines est tout simplement faux car il contient des inhibiteurs de trypsine qui entravent la bonne digestion des protéines et fatiguent le pancréas »

Ah, vraiment ? Dès 1907, on pouvait par exemple lire dans le Bulletin des sciences pharmacologiques que « Tous ces aliments dérivés du Soja sont, d'après les Japonais, très assimilables, surtout en ce qui concerne l'azote (protéines, NDLR) ; (…) tous les Asiatiques et tous ceux qui sont au courant des aliments généralement employés par eux, sont-ils d'avis que les préparations du Soja constituent une nourriture très avantageuse et que les matières protéiques y existent sous une forme très assimilable. » : voilà qui est dit... (Bloch, Armand. Le soja. Bulletin des sciences pharmacologiques, Volume 14, 1907, pages 603-604).

Près d'un siècle plus tard, cette opinion est toujours partagée par les experts de la FAO, qui considèrent, je cite, que les « protéines de soja ont une digestibilité réelle élevée ». (L’évaluation de la qualité des protéines. Rapport FAO, 1993, page 32).

À cet égard, le cas des laits infantiles à base de soja est très instructif. Il faut savoir que dans les laits infantiles à base de soja, les apports protéiques reposent exclusivement sur les protéines du soja. Sachant que les laits infantiles à base de soja sont parfois utilisés en alimentation exclusive jusqu'à l'âge de 3 ans, peut-on imaginer qu'un nourrisson pourrait simplement survivre sur une si longue durée si les protéines de soja n'étaient pas digestibles ?

Je rappelle ici que toutes les études ayant évalué les laits infantiles à base de soja indiquent qu'ils assurent une parfaite croissance aux nourrissons.

Les inhibiteurs trypsiques (inhibiteur de Bowmann-Birk et inhibiteur de Kunitz) sont présents dans tous les végétaux, sans exception. Vous en consommez via dans des aliments aussi banals que les pommes de terre, le riz, la plupart de légumineuses, dont les pois par exemple, ou bien encore les aubergines, etc., sans pour autant en être incommodé le moins du monde, les inhibiteurs trypsiques, des protéines, étant inactivés par la cuisson (et non pas par la fermentation...).

Si vous appréciez les fruits, généralement consommés crus, qui contiennent également des facteurs anti-trypsiques, pas d'inquiétude pour autant, votre pancréas n'en sortira pas « fatigué » pour autant (au fait comment distingue-t-on un pancréas « fatigué » (sic) d'un pancréas tenant une forme olympique ?).

Les protéases humaines, contrairement à celles d'autres espèces animales, celles du rat en particulier, ne sont pas ou peu sensibles aux inhibiteurs trypsiques. Inutile donc de faire bouillir votre jus d'orange matinal.

Rappelons enfin que, chez l'Homme, les seules activités scientifiquement documentées du soja sur le pancréas sont une activité protectrice contre le diabète (les isoflavones protègent les cellules β du pancréas, qui synthétisent l'insuline) et une inhibition de la croissance tumorale des cellules cancéreuses du pancréas, un cancer particulièrement meurtrier rappelons-le.

Cet exemple des inhibiteurs trypsiques révèle une des grosses ficelles des adversaires du soja : monter en épingle un composé particulier, comme s'il s'agissait d’une spécificité du soja, omettre de rappeler sa banalité parmi les aliments issus du règne végétal, et bien entendu dissimuler son absence de toxicité chez l'Homme, voire ses bénéfices. L’inhibiteur de Kunitz est un des rares composés, naturels ou synthétiques, susceptible d'enrayer la progression des tumeurs ovariennes.

« Selon le Dr Mary G. Enig (Présidente de l’association des nutritionnistes du Maryland) “un bébé nourri avec du lait maternisé à base de soja reçoit l’équivalent en phyto-oestrogènes de ce que l’on recevrait si on ingurgitait 5 pilules contraceptives par jour ! Cela entraîne une puberté précoce chez les filles et une maturation sexuelle retardée chez les garçons”. »

Faux. Première mise au point qui en dit long sur le sérieux de l'article et du site qui l'a diffusé, Mary Enig, une activiste de l'association américaine Weston Price, n'est plus présidente de quoi que ce soit puisqu'elle est décédée. Reste que si Mary Gertrude et ses adeptes avaient pris le soin de se pencher sur la formule des principes actifs d'une pilule contraceptive et celle des (iso)flavonoïdes (« phyto-estrogènes ») du soja, ils se seraient rendu compte que ces composés, d'un point de vue chimique, n'ont strictement rien à voir entre eux.

La pilule contraceptive contient deux principes actifs : l'estrogène et la progestérone. Ces composés, propres au règne animal, par conséquent absent du règne végétal (donc du soja...), sont obtenus à partir du cholestérol (d'où leur nom de « composés stéroïdiens »), une graisse qui brille également par son absence dans le règne végétal. Les composés stéroïdiens conservent l’essentiel de la structure du cholestérol, d'où un caractère fortement « hydrophobe », c'est-à-dire insoluble dans l'eau.

Inversement, les isoflavones (« phyto-estrogènes ») sont exclusivement synthétisés par les plantes, à partir d'un acide aminé, un composé fortement soluble dans l'eau quant à lui. Il en résulte que les (iso)flavonoïdes sont des composés solubles dans l'eau, et non pas dans les graisses. Voilà pourquoi, par exemple pour en extraire ses flavonoïdes (qui sont également des phyto-estrogènes, mais jamais ainsi nommés dans le cas du thé, car le thé a le bon goût de ne pas concurrencer la viande et les produit laitiers), on infuse les feuilles de thé dans de l'eau et non pas dans du saindoux.

Par conséquent, au moins d'un point de vue de (bio)chimique, on ne peut pas faire plus éloignés qu'estrogènes et « phyto-estrogènes »....

D'un point de vue biologique ensuite, et surtout, ces composés exercent une activité diamétralement opposée.

Si l'estrogène et la progestérone, principes actifs de la pilule contraceptive, agissent comme des anticonceptionnels, inversement, les isoflavones (« phyto-estrogènes ») permettent de lutter contre l’infertilité. À ce sujet, on mentionnera les travaux du Pr Vittorio Unfer, université de Rome, qui a obtenu de remarquables résultats en traitant des femmes souffrant d'infertilité avec des isoflavones de soja.

Reste qu'aussi longtemps que l'on s'obstinera à nommer les isoflavones « phyto-estrogènes », au lieu de « phyto-SERMs », ou plus simplement « isoflavones », on se coupera de la réalité de ces composés ; ici plus qu'ailleurs « le mot effectue le meurtre de la chose ».

« Croyez-moi sur parole au moins sur un point : pitié, pas de lait de soja aux enfants! »

Croyez-moi, non pas sur parole, mais sur la base de ces robustes études scientifiques, vous pouvez donner du soja aux enfants ! Vous activerez ainsi leurs gènes anticancéreux, ce qui leur conférera une immunité ultérieure contre les cancers hormono-dépendantsainsi que contre les maladies cardiovasculaires (activité « épigénétique » des isoflavones), l'obésité, des polluants environnementaux, dont le redoutable BPA, et vous les protégerez ainsi d'une puberté précoce.

Et ceci conformément aux recommandations des autorités indonésiennes par exemple qui recommandent une introduction très précoce du soja dans l'alimentation, une pratique au demeurant courante en Indonésie comme j'ai pu le constater par moi-même.

D'ailleurs, les experts de l'ANSES, pourtant liés à l'industrie laitière, qui ont produit le rapport controversé sur le soja (mars 2005) ont reconnu la parfaite innocuité des laits infantiles à base de soja, innocuité qui vient d'être d'ailleurs récemment réaffirmée.

De même, les isoflavones protègent des pubertés précoces, avec encore de solides études scientifiques à l'appui de mon propos.

« Le très sérieux magazine médical britannique “The Lancet” a fait état en 1997 d’une étude qui prouverait que le seul fait de boire deux verres de lait de soja par jour était suffisant pour perturber les cycles menstruels des femmes. »

Faux. L'étude publiée dans le très sérieux Lancet a en fait été publiée dans...le très sérieux American Journal of Clinical Nutrition, une approximation, une de plus, ce qui, convenons en, ne fait pas très sérieux...

Les personnes participant à cette étude ne consommaient pas de « lait de soja » mais des protéines de soja, et de de deux, ce qui donne un aperçu de la lecture attentive qui a été faire de cette étude, si tant est qu'elle ait été simplement lue...

Jamais dans cette étude il n'est fait mention d'une quelconque « perturbation » des cycles menstruels par le soja, le terme ne figure d'ailleurs nulle part dans l'étude comme chacun pourra aisément le vérifier.

Les auteurs concluent au contraire à l'intérêt protecteur du soja dans la cadre de la prévention du cancer du sein.

« Les isoflavones peuvent (…) favoriser (...) la constipation... »

Faux. À ma connaissance, la seule étude ayant évalué le lien entre consommation de soja et constipation indique que le soja... protège contre cette affection.

J'ajoute que les isoflavones glycosylées, telle qu'on les trouve dans les aliments à base de soja non fermenté, se comportent comme des prébiotiques, c'est-à-dire des fibres.

On en déduira donc que pour le désormais célèbre Claude Tracks, les fibres alimentaires favorisent...la constipation !

« Les isoflavones peuvent (…) favoriser (...)  la prise de poids »

Faux. Les études disponibles établissent que les isoflavones de soja, comme tous les flavonoïdes (du thé par exemple), exercent au contraire une protection contre l'obésité.

« Les isoflavones peuvent (…) favoriser (...) la fatigue»

Faux. Mauvaise pioche à nouveau puisqu’une très récente étude montre que les isoflavones combattent la fatigue chronique :

« Certains moines Bouddhistes mangent du tofu pour faire baisser leur libido »

Faux. Autre bobard qui tourne en boucle sur la toile mais qui ne renvoie jamais à la moindre référence historique précise, et pour cause. Notons que le tofou (et non pas « tofu », son nom anglais) apparaît en Chine bien antérieurement à l'apparition du bouddhisme, sans compter que les Chinois sont majoritairement taoïstes.

Lire aussi : Tout savoir sur le tofu

Même si cela n'a pas (encore) été démontré chez l'Homme, une étude, scientifique et bien réelle quant à elle, montre que chez les primates (ordre auquel nous sommes rattachés....), la consommation de Millettia dura, membre de la famille botanique à laquelle appartient le soja, riche « phyto-estrogènes » augmente au contraire l'activité sexuelle !

Et ce logiquement car les flavonoïdes favorisent, entre autres, la vascularisation.

De plus, le soja est particulièrement riche en arginine, un acide aminé précurseur du monoxyde d'azote (NO), un puissant vasodilatateur : faut-il préciser davantage ?

« …Sachez que les cultures massives de soja dans le monde ont des effets catastrophiques sur les paysans des pays du tiers monde. »

Rigoureusement exact, mais « sachez », surtout, que ce soja est exclusivement destiné...à l'alimentation du bétail !

Les aliments à base de soja disponibles en France sont généralement issus de soja cultivé en France, dont 70 % environ provient du Sud-Ouest; la partie la plus méridionale de notre pays convient bien au soja qui n'apprécie guère l'excès d'humidité, contrairement à une autre rumeur urbaine qui veut que la culture du soja soit particulièrement gourmande en eau.

Le soja français se distingue du soja cultivé aux Amériques par l'absence d'OGM, la culture du soja transgénique étant interdite en France, en bio, comme c'est toujours le cas, mais également en conventionnel. Le soja français est également essentiellement destiné à l'alimentation humaine, ce qui offre de meilleurs revenus aux paysans que le soja destiné au bétail.

À cet égard, de nombreux paysans français producteurs de soja bénéficient des garanties de la filière « commerce équitable », bien loin des conditions inacceptables que subissent de leurs homologues brésiliens, spoliés par les multinationales du négoce internationales (ADM, Bunge, Cargill, Louis-Dreyfus) qui achètent le soja à vil prix, le revendant ensuite au prix fort aux éleveurs européens.

En France, les filières courtes prévalent, les transformateurs, des artisans et des PME, achetant directement le soja aux producteurs.

« Il semble que les personnes mangeant, ne fût-ce que deux fois par semaine, une portion normale de tofu ont un rétrécissement accéléré de leur cerveau accompagné d’une diminution des fonctions cognitives. En clair, leur cerveau fonctionne moins bien. »

Faux. Bien évidemment, mais on commence à être habitués, aucune étude scientifique n'a jamais établi que le soja rétrécissait le cerveau.

Comme notamment nos travaux le suggèrent, les isoflavones de soja semblent au contraire protéger de la maladie Alzheimer en inhibant l'agrégation des peptides amyloïdes.

D'autres études montrent que le soja améliore les fonctions cognitives.

Signalons que d'autres travaux ont démontré l'efficacité de l'acide phytique, un composé présent dans le soja et les végétaux en général, pourrait constituer un traitement prometteur contre la maladie d’Alzheimer, (l'activité anticancéreuse de l'acide phytique étant déjà par ailleurs documentée)

« Déjà en 1986, des études auraient prouvé que l’ingestion de soja peut mener à de sérieux problèmes neurologiques et entraîner des sérieux problèmes émotionnels allant de la mauvaise humeur jusqu’à la dépression chronique ou permanente. »

Faux. Les études disponible montrent que la consommation de soja permet de combattre la dépression.

« On donnait du soja aux pilotes de bombardier, afin d’être sûr qu’ils soient bien insensibles, désancrés de la réalité. Tiré des mémoires de Schmidt. Alimentations Dynamiques. Ed. Tryades. »

Faux. Revoilà les "ancrés" et les "désancrés". Je n'ai pas piloté de B-17 ou de Lancaster, mais sur la base de mon expérience, je peux vous assurer que, lorsque l'on pilote, mieux vaut, paradoxalement, avoir les pieds bien sur terre, à tout le moins la tête sur les épaules. À cet égard, pour maintenir les pilotes éveillés, les raids aériens lors de la Seconde Guerre Mondiale étaient parfois très longs, les deux camps utilisaient des amphétamines (Benzedrine), mais certainement pas du soja. En revanche, le soja était utilisé dans les rations de combat, la fameuse « K ration », destinée à l’infanterie, aux commandos, aux équipages de chars...mais pas aux aviateurs ! (visionner à partir de la 7ème minute).

Pour les personnels des bases aériennes, situés à l’écart de la ligne de front, l'emploi de ration de combat n'était en effet pas nécessaire.

On se souviendra que l'emploi du soja dans les rations de combat est une invention française. (Bloch, A. Le soja. Sa culture, sa composition, son emploi en médecine et dans l'alimentation. Annales d'hygiène et de médecine coloniales  n° 11. - Paris : Doin, 1908.)

On l'a oublié aujourd'hui, mais le soja fut utilisé dans la ration de nos Poilus en 14-18. Et eux aussi gagnèrent la guerre.

A découvrir également

Back to top