Les aliments fermes ont l'air moins caloriques : comment les fabricants en tirent parti

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 24/04/2014 Mis à jour le 10/03/2017
La texture des aliments a un impact sur la perception de leur contenu énergétique et donc la quantité que l'on mange. Une information mise à profit par les industriels.

Les apparences sont parfois trompeuses, en alimentation aussi ! D’après une étude qui paraîtra en août 2014 dans Journal of Consumer Research, les aliments durs ont tendance à être perçus comme moins caloriques que les aliments plus mous.

Lorsqu’on est au régime, il est important de connaître la valeur énergétique des aliments que l’on mange. Mais parfois, il est difficile de bien évaluer les calories absorbées, en se fiant uniquement à l’aspect et à la texture de l’aliment.

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Ici, des chercheurs de plusieurs universités américaines ont étudié le lien entre la perception d’un aliment dans la bouche, la quantité consommée, et les calories que l’on croit consommer. Dans une expérience, les chercheurs ont donné à des volontaires des morceaux de brownie, soit durs soit moelleux. Certains participants devaient répondre à une question sur le contenu calorique des brownies, d'autres non.

Résultats : Quand les participants ne se concentraient pas sur le contenu calorique des gâteaux, ils mangeaient plus de brownies moelleux, plutôt que des brownies durs. A l’inverse, lorsqu’ils  se concentraient sur le contenu calorique, ils mangeaient plus de biscuits durs plutôt que des moelleux.

Les aliments craquants sont perçus comme plus pauvres en calories ; les personnes au régime auraient tendance à privilégier ce type d’aliments paraissant meilleurs pour la ligne. Ces données sont utilisées par l’industrie agroalimentaire pour peaufiner l’image marketing de ses produits. Ainsi, les auteurs donnent l’exemple de Burger King qui a lancé des frites plus faibles en calories, les "Satisfries" ; ces frites ont une forme originale plissée qui contraste avec les frites traditionnelles plus molles. Leur texture en ferait donc des frites plus "légères" !

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Source

Dipayan Biswas, Courtney Szocs, Aradhna Krishna, and Donald R. Lehmann. Something to Chew On: The Effects of Oral Haptics on Mastication, Orosensory Perception, and Calorie Estimation. Journal of Consumer Research, August 2014. Publié en ligne le 19 mars 2014.

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