Les graisses du lait favoriseraient l'apparition des maladies inflammatoires de l'intestin

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 18/06/2012 Mis à jour le 10/03/2017
Certaines graisses des produits laitiers pourraient favoriser l'apparition de maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI) en modifiant la flore intestinale.

Alors qu'une récente étude de grande qualité a mis en évidence que les produits laitiers pouvaient augmenter le risque de diabète de type 1 chez l'enfant, une nouvelle étude suggère que certaines graisses du lait pourraient initier une chaîne d'évènements déclencheurs de maladies inflammatoires de l'intestin comme la maladie de Crohn ou la rectocolite chez les personnes génétiquement prédisposées.

Les chercheurs de l'université de Chicago ont utilisé un modèle de souris fréquemment utilisé dans ce domaine car il possède les caractéristiques des maladies inflammatoires de l'intestin chez l'homme. Les rats ont suivi une alimentation riche en graisses polyinsaturées ou une alimentation riche en graisses saturées d'origine laitière. 25% des souris prédisposées ont développé une maladie de l'intestin dans le premier groupe alors que 60% des souris sont touchées dans le deuxième groupe.

Pour comprendre la raison de cette différence, les chercheurs ont analysé la flore intestinale des souris et ont constaté que l'alimentation riche en graisses d'origine laitière favorisait la croissance d'une bactérie nommée Bilophila wadsworthia et qui est normalement peu présente dans le tube digestif. Bilophila wadsworthia a déjà été retrouvée chez l'homme en plus grande quantité chez les personnes souffrant de maladie inflammatoire de l'intestin que chez les autres.

En conclusion les chercheurs estiment que ces résultats pourraient expliquer pourquoi les maladies inflammatoires de l'intestin sont de plus en plus fréquentes dans les pays industrialisés. Selon eux, des changements diététiques pourraient être efficace en changeant la composition de la flore intestinale mais ils manquent de recul et avouent que peu de malades se sentent capables de faire des changements. Ils travaillent actuellement sur d'autres moyens de modifier la flore intstinale.

Référence : Suzanne Devkota, Yunwei Wang, Mark W. Musch, Vanessa Leone, Hannah Fehlner-Peach, Anuradha Nadimpalli, Dionysios A. Antonopoulos, Bana Jabri, Eugene B. Chang. Dietary-fat-induced taurocholic acid promotes pathobiont expansion and colitis in Il10−/− mice. Nature, 2012; DOI: 10.1038/nature11225.

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