Maigrir à tout âge, une bonne nouvelle pour les artères

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 27/05/2014 Mis à jour le 10/03/2017
Un excès de graisses toute la vie exposerait à des problèmes cardiovasculaires.

Il n’y a pas d’âge pour maigrir ! C’est ce que suggère une nouvelle recherche qui paraît dans The Lancet Diabetes & Endocrinology : des adultes qui ont perdu du poids à n’importe quel moment de leur vie auraient une meilleure santé cardiovasculaire entre 60 et 64 ans.

L’obésité apparaît comme un facteur de risque pour de nombreuses maladies : diabète de type 2, cancers, maladies cardio-vasculaires... Malgré les campagnes de prévention, l’obésité et le surpoids semblent toujours croître en Europe.

Lire : Vers une augmentation inéluctable de l'obésité en Europe d'ici à 2030 ?

Des chercheurs britanniques ont examiné l’impact d’un changement de poids au cours de la vie sur les facteurs de risque cardiovasculaire chez des personnes suivies depuis leur naissance en mars 1946. 1273 hommes et femmes de la cohorte UK Medical Research Council National Survey of Health and Development (NSHD) ont participé. Les chercheurs les ont classés en plusieurs catégories selon leur IMC : poids normal, surpoids, obésité, et ce dans leur enfance et aux âges 36, 43, 53 et 60-64 ans. Entre 60 et 64 ans, le risque cardiovasculaire a été évalué grâce à l’épaisseur intima-media carotidienne. Une épaisseur plus importante représente un facteur de risque cardiovasculaire.

Résultats : Par rapport à un poids normal, le surpoids et l’obésité étaient associés à une épaisseur carotidienne plus élevée (+0,029 mm), ainsi qu’une pression sanguine plus importante. Ces facteurs, ainsi que la prévalence du diabète étaient associés avec la durée d’exposition à l’adiposité à l’âge adulte. Le surpoids pendant l’enfance avait seulement un petit effet.

Lire : 1 Français sur 3 en surpoids, 1 sur 6 obèse

Par rapport à ceux qui n’avaient jamais perdu de poids, ceux qui avaient changé de catégorie d’IMC à l’âge adulte avaient une épaisseur intima-média carotidienne plus basse (-0,034 mm) ;  ces bénéfices s’observaient même si les personnes avaient repris du poids par la suite. Par conséquent, ceux qui avaient changé de catégorie d’IMC, passant de « obèse » à « surpoids » ou de « surpoids » à « poids normal », à n’importe quel moment de leur vie d’adulte, réduisaient leurs facteurs de risque cardiovasculaire.

D’après John Deanfield, professeur au University College London et auteur de l'article, « Nos résultats suggèrent que perdre du poids à n’importe quel âge peut conduire à des bénéfices pour la santé cardiovasculaire à long terme ».

Lire : Maladies cardiovasculaires : 3 régimes protecteurs

En conclusion, une exposition plus longue à l’adiposité à l’âge adulte a un effet sur les facteurs de risque cardiovasculaires ultérieurs. Une perte de poids, même si elle ne se maintient pas dans le temps, est associée à une amélioration du profil cardiovasculaire.

Lire : 4 clefs pour un risque d'infarctus proche de zéro

Source

Marietta Charakida, Tauseef Khan, William Johnson, Nick Finer, John Woodside, Peter H Whincup, Naveed Sattar, Diana Kuh, Rebecca Hardy, John Deanfield. Lifelong patterns of BMI and cardiovascular phenotype in individuals aged 60–64 years in the 1946 British birth cohort study: an epidemiological study. The Lancet Diabetes & Endocrinology 21 May 2014. DOI: 10.1016/S2213-8587(14)70103-2

A découvrir également

Back to top