Moins d'enfants hyperactifs au soleil

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 12/11/2013 Mis à jour le 10/03/2017
La fréquence des troubles de l’attention avec hyperactivité est moins élevée dans les régions ensoleillées.

Les enfants hyperactifs sont plus nombreux dans les régions recevant moins de lumière du soleil. C’est ce que montre une étude publiée dans Biological Psychiatry.

Le déficit de l’attention avec hyperactivité est le désordre psychiatrique le plus courant chez les enfants. Il se manifeste par des difficultés de concentration et une agitation permanente, d’où des conséquences sur la vie scolaire et familiale. Il toucherait environ 5,3 % des enfants dans le monde, mais avec des variations en fonction des régions.

Des chercheurs néerlandais ont répertorié le nombre de cas recensés dans 49 États américains et 9 autres pays afin de voir si leur fréquence était liée à la lumière du soleil reçue dans ces régions. Ils ont alors observé que, dans les régions les plus ensoleillées, les troubles de l’attention avec hyperactivité étaient environ deux fois moins fréquents. Aux États-Unis, les États les plus ensoleillés (Arizona, Californie, Colorado, Nevada, Nouveau Mexique, Utah) comptaient 6 à 8 % d’hyperactifs. Dans les États moins ensoleillés du nord-est, cette fréquence était proche du double : 10 à 14 %. Les auteurs ont tenu compte du niveau de vie et d’autres facteurs pouvant influencer les résultats, mais l’association entre soleil et hyperactivité se maintenait malgré tout. De plus, cette relation était spécifique de l’hyperactivité ; elle n’existait pas pour la dépression ou l’autisme.

Plusieurs hypothèses pourraient d’expliquer le lien entre ensoleillement et troubles de l’attention. Bien sûr, les auteurs ont pensé à la vitamine D, qui est produite par l’organisme après une exposition au soleil. Mais une étude antérieure avait montré l’absence de lien. Autre hypothèse : les enfants vivant dans des régions ensoleillées passeraient plus de temps à jouer à l’extérieur et à pratiquer une activité physique. Or l’exercice limiterait les troubles de l’attention et l’hyperactivité.

Enfin, il y aurait une explication en lien avec le cycle du sommeil et la production de mélatonine, l’hormone du sommeil. En effet, la production de mélatonine est liée au cycle jour/nuit : la lumière du soleil bloque sa sécrétion et si le cycle jour/nuit est modifié, la sécrétion de mélatonine est perturbée. Chez les personnes qui ont des difficultés à s’endormir, la mélatonine est libérée plus tardivement. L'utilisation d'écrans (ordinateurs, télévision, tablettes…) le soir gêneraient le sommeil car ils repoussent le pic de mélatonine. Or les enfants qui ne dorment pas assez souffrent plus souvent d’hyperactivité.

Lecture conseillée : Hyperactivité, la solution magnésium du Dr Marianne Mousain-Bosc

Source

Arns M, van der Heijden KB, Arnold LE, Kenemans JL. Geographic variation in the prevalence of attention-deficit/hyperactivity disorder: the sunny perspective. Biol Psychiatry. 2013 Oct 15;74(8):585-90.

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