Pour être heureux, faire l'amour une fois par semaine est suffisant

Par Juliette Pouyat - Journaliste scientifique Publié le 09/12/2015 Mis à jour le 10/03/2017
Actualité
A partir d’études menées sur 30 000 personnes, des chercheurs montrent qu’avoir des relations sexuelles une fois par semaine est suffisant pour le bonheur du couple

Pour un couple, avoir une vie sexuelle active est important. Mais selon une étude parue dans la revue Social Psychological and Personality Science, il n’est pas nécessaire d’avoir des relations sexuelles très fréquentes. Une fois par semaine serait suffisant pour être heureux. Avoir des relations sexuelles plus fréquemment ne nuit cependant pas au bonheur du couple mais cela n’a pas d'impact positif supplémentaire sur le bien-être.

Lire : Et vous, comment va votre vie sexuelle?

Plusieurs études antérieures ont rapporté une relation linéaire entre la fréquence des rapports sexuels et le sentiment de bien-être et le bonheur ce qui signifie que plus on fait l’amour, plus on est heureux. « Cela s’explique par le fait que faire l’amour est associé à des émotions positives, donc plus vous pratiquez, plus vous êtes heureux » expliquent les auteurs. « Une stratégie pour optimiser le bien-être serait donc de consacrer plus de temps aux activités qui en procurent, comme les relations sexuelles. Mais pour les couples avec des vies bien remplies, un travail à responsabilités et des enfants dont il faut s’occuper, tenter de faire l’amour le plus souvent possible peut être démoralisant voire même stressant ».

Selon les auteurs de l’article, il se peut que la croyance populaire et les résultats des études antérieures qui laissent penser que plus on fait l’amour, plus on est heureux soient erronées. Les couples pourraient en effet être capables d’avoir des relations sexuelles à une fréquence suffisante pour être heureux sans forcément chercher à faire l’amour le plus fréquemment possible. L'essentiel serait selon les auteurs de conserver un lien intime pour maintenir des relations amoureuses satsisfaisantes.

Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont souhaité tester leur hypothèse et comprendre si, à un moment donné, plus de relations sexuelles cessaient de se traduire par un bonheur plus grand dans le couple.

Lire : la vitamine D liée à la fonction sexuelle

Les chercheurs ont analysé les résultats de 3 études, impliquant 30 645 personnes en tout.

Ils ont d’abord examiné les données d’une enquête menée aux Etats-Unis tous les 2 ans entre 1989 et 2012 sur 25 000 personnes âgées de 18 à 89 ans. Les participants ont répondu à des questions notamment sur la fréquence de leurs rapports sexuels (de pas du tout à 4 fois ou plus par semaine) ainsi que sur leur perception de leur bonheur.

Dans une deuxième étude, les chercheurs ont questionné 335 personnes via internet, majoritairement hétérosexuelles. Enfin, ils ont analysé les résultats d’une troisième étude provenant d’une enquête menée pendant 14 ans sur des couples mariés hétérosexuels.

Parmi les couples, ceux qui avaient le plus de relations sexuelles étaient plus heureux mais jusqu’à un certain point. L’amélioration du bien-être se stabilise lorsque la fréquence des relations sexuelles atteint une fois par semaine. « Ce n’est pas mauvais d’avoir des relations sexuelles à une fréquence plus élevée mais ce n’est pas associé à un plus grand sentiment de bien-être» .

« Notre étude suggère que les couples ne doivent pas essayer de faire l’amour le plus souvent possible mais plutôt tenter de maintenir un lien avec leur partenaire » explique le Dr Amy Muise, auteure de l’étude.

Les chercheurs ont également montré que pour les personnes célibataires les résultats sont très différents. Pour eux, avoir des relations sexuelles régulièrement et plus fréquemment n’est pas gage de bonheur.

La fréquence moyenne des rapports sexuels chez les couples est d’une fois par semaine. « Peut-être que c’est la fréquence moyenne car cela optimise les bénéfices sur le bien-être. Il est probable que faire l’amour une fois par semaine est suffisant pour un couple moyen pour maintenir un lien intime et pour avoir le sentiment d’avoir une vie sexuelle active ».

Source

Amy Muise, Ulrich Schimmack, and Emily A. Impett. Sexual Frequency Predicts Greater Well-Being, But More is Not Always Better. Social Psychological and Personality Science November 18, 2015

A découvrir également

Back to top