Pourquoi la vitamine D augmente l'espérance de vie

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 10/11/2016 Mis à jour le 10/03/2017
Chez le nématode Caenorhabditis elegans, la vitamine D augmente l’espérance de vie en limitant l’accumulation de protéines toxiques.

Différentes études ont montré que la vitamine est associée à la longévité chez l’homme. Aujourd'hui, une étude de l’Institut Buck de recherche sur le vieillissement explique pourquoi un déficit en vitamine D est associé à des maladies liées à l’âge, comme les maladies d'Alzheimer, de Parkinson ou les cancers. Au départ, la vitamine D est surtout connue pour son rôle dans l’absorption du calcium et la croissance osseuse. Mais il apparaît que ses effets sont bien plus vastes : elle influence des centaines de gènes et la plupart des cellules possèdent des récepteurs de la vitamine D. 

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Dans cette étude, les chercheurs ont utilisé un ver nématode à durée de vie courte, Caenorhabditis elegans, un organisme modèle pour les recherches sur le vieillissement. Lors du vieillissement chez C. elegans, des protéines insolubles peuvent s’accumuler. Or des maladies humaines liées au vieillissement sont aussi associées à une accumulation de protéines : les protéines bêta-amyloïdes pour la maladie d’Alzheimer et les alpha-synucléines pour la maladie de Parkinson

Les chercheurs ont montré que la complémentation en vitamine D ralentit le vieillissement du ver. Ils ont également identifié le mécanisme qui explique comment la vitamine D agit sur le vieillissement : en prévenant l’accumulation des protéines insolubles. D’après Gordon Lithgow, auteur de ces travaux : la vitamine D « a prolongé la durée médiane de vie de 33 % et a ralenti le mauvais repliement  lié au vieillissement de centaines de protéines dans le ver ». Il ajoute que « La vitamine D3, qui est convertie en une forme active de vitamine D, a supprimé l'insolubilité des protéines dans le ver et empêché la toxicité causée par la protéine bêta-amyloïde humaine associée à la maladie d'Alzheimer. Étant donné que les processus de vieillissement sont considérés comme similaires entre le ver et les mammifères, y compris les humains, il est logique que l'action de la vitamine D soit ainsi conservée à travers les espèces. » De plus, le fait qu’il existe des réponses à la vitamine D dans le ver, qui n’a pourtant pas d’os, montre bien qu’elle joue des rôles clés dans d’autres fonctions que la croissance osseuse.

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Combien faut-il de vitamine D pour être en bonne santé ? Cette question reste sujette à controverse et de nombreux chercheurs sont en désaccord avec les recommandations officielles.  Notez que les personnes âgées risquent plus que les autres de manquer de vitamine D car la capacité de la peau à fabriquer la vitamine diminue avec l’âge. De plus, elles passent peu de temps au soleil et consomment moins de vitamine D.

Lire : L'Europe revoit à la hause les apports recommandés en vitamine D

Source

Karla A. Mark, Kathleen J. Dumas, Dipa Bhaumik, Birgit Schilling, Sonnet Davis, Tal Ronnen Oron, Dylan J. Sorensen, Mark Lucanic, Rachel B. Brem, Simon Melov, Arvind Ramanathan, Bradford W. Gibson, Gordon J. Lithgow. Vitamin D Promotes Protein Homeostasis and Longevity via the Stress Response Pathway Genes skn-1, ire-1, and xbp-1. Cell Reports, doi: 10.1016/j.celrep.2016.09.086, published 25 October 2016.

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