Risque de mycotoxines dans les coquillages

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 11/09/2013 Mis à jour le 10/03/2017
Actualité

Les moules, les huîtres et d'autres coquillages peuvent être contaminés par des champignons qui produisent des toxines.

Certains champignons microscopiques sont plus toxiques dans les coquillages que dans l’eau de mer environnante. C’est ce que montrent des chercheurs français dans Letters in Applied Microbiology.

Pour rester en bonne santé, il est recommandé de manger 2 à 3 portions de poissons et fruits de mer par semaine. Une portion peut par exemple compter 6 huîtres. Les coquillages sont, comme le poisson, une source d’acides gras oméga-3. Les huîtres sont aussi riches en antioxydants.

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Mais voilà que de nouveaux soupçons pèsent sur les coquillages. Une équipe de l'Ifremer de Nantes s’est intéressée aux toxines produites par des champignons microscopiques du genre Penicillium. Les chercheurs ont ainsi montré que, dans les zones contaminées par des Penicillium, des toxines peuvent se concentrer dans les coquillages.

En effet, après avoir isolé des souches de Penicillium dans des mollusques et dans l’environnement, les chercheurs ont observé que les extraits obtenus à partir des coquillages étaient plus toxiques que les autres. Ils ont aussi utilisé un milieu de culture contenant un extrait de moule sur lequel ils ont mis en culture des souches de Penicillium. Ils ont alors observé que la production de composés toxiques augmentait sur ce milieu. La mycotoxine patuline a aussi été détectée dans certains extraits. La patuline est une mycotoxine connue pour être parfois retrouvée dans les pommes ou les produits à base de pommes.

On a décelé des mycotoxines dans l'aquaculture pour la première fois au début des années 1960 : il s'agissait d'élevages de truites aux Etats-Unis. La contamination était due à l'aflatoxine, une mycotoxine dont l'origine a pu être identifiée : les aliments donnés aux truites étaient contaminés par ces moisissures. Dans les cas des coquillages, c'est le milieu lui-même qui est contaminé, un phénomène favorisé par le réchauffement climatique. L'Organisation mondiale de la santé s'attend à une augmentation de ces contaminations dans les prochaines décennies.

Les toxines fongiques en question ne provoquent pas d’intoxication alimentaire mais elles peuvent être toxiques pour les cellules et l’ADN. Chez l'animal, elles provoquent des oedèmes, des hémorragies et parfois des cancers. Par conséquent, les scientifiques préconisent de surveiller la présence de mycotoxines dans les moules, palourdes, huîtres et coquilles Saint Jacques destinées à la consommation. Les fruits de mer sont aussi suspectés de concentrer des métaux lourds.

Lire : Les bénéfices et les risques des huîtres

Source

Geiger M, Guitton Y, Vansteelandt M, Kerzaon I, Blanchet E, Robiou du Pont T, Frisvad JC, Hess P, Pouchus YF, Grovel O. Cytotoxicity and mycotoxin production of shellfish-derived Penicillium spp., a risk for shellfish consumers. Lett Appl Microbiol. 2013 Sep 6. doi: 10.1111/lam.12143.

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