Sport : les supporters d'une équipe qui perd mangent plus gras et plus sucré

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 19/09/2013 Mis à jour le 10/03/2017
Lorsqu’une équipe perd, ses supporters ont tendance à manger plus mal le lendemain.

Pour garder la ligne et rester en bonne santé, mieux vaut supporter une équipe qui gagne au foot, rugby ou tout autre sport d'équipe qu'une équipe de losers ! C'est la conclusion d'une étude de l’INSEAD publiée en ligne dans Psychological Science.

« Du pain et des jeux ». Si les stades de football ont remplacé les cirques romains, l’engouement des foules persiste.  2,2 milliards de personnes ont vu la coupe du monde de foot de 2010. Or, les supporters ont tendance à s’approprier les succès et les échecs de leurs équipes, d’où des conséquences sur leur comportement et leur santé. Les défaites, surtout si elles sont serrées ou inattendues, augmentent la criminalité liée à l’alcool et la violence domestique. Les accidents cardiaques sont aussi plus fréquents après des défaites et diminuent après des victoires. Deux chercheurs ont voulu savoir si les résultats de match influençaient le comportement alimentaire des supporters.

Pour cela, ils ont réalisé trois séries d’expériences :

•    Grâce à des données sur l’alimentation des américains du groupe NPD, les chercheurs ont étudié 726 personnes appartenant à 4 groupes : soit leur ville de résidence n’avait pas d’équipe dans le tournoi de foot américain (NFL), soit l’équipe de la ville ne jouait pas le dimanche étudié, soit l’équipe jouait le dimanche et avait perdu, soit elle avait gagné. Les matches avaient lieu le dimanche. Il n’y avait pas de différences de consommation dans les 4 groupes le dimanche et le mardi, mais il y en avait le lundi : la consommation de graisses saturées augmentait de 16 % après une défaite et diminuait de 9 % après une victoire ; elle restait stable chez les témoins. Cet effet était plus important  dans les villes où les supporters étaient les plus engagés, lorsque les équipes qui s'affrontaient dans le match étaient de niveau équivalent et les défaites serrées.
•    Dans une autre expérience, les chercheurs ont demandé à 78 français de rédiger un texte sur une victoire ou une défaite de leur équipe ou sportif préféré. Puis ils devaient chercher des mots cachés dans une matrice en mangeant des aliments provenant de 4 bols contenant : chips, chocolats, raisin blanc ou tomates cerises. Résultats : les participants absorbaient plus de calories provenant de graisses saturées ou de sucre ajouté dans la situation de défaite,
•    Dans une dernière expérience, 157 français ont regardé des vidéos montrant soit la victoire de la France contre l’Italie en finale de l’Euro 2000, soit la défaite de la France contre l’Italie en finale de coupe du monde 2006, soit un match entre 2 équipes belges. La moitié des participants devait faire une liste des valeurs importantes pour eux. Ensuite, les 4 aliments de l’expérience précédente ont été montrés aux participants qui devaient dire s’ils avaient envie d’en manger. Résultats : tous ceux qui avaient dû affirmer leurs valeurs préféraient la nourriture saine ; les autres faisaient de mauvais choix alimentaires en situation de défaite.

Par conséquent, les supporters s’identifient à leurs équipes. S’ils subissent une défaite de leur équipe préférée, ils ont tendance à « compenser » par la nourriture. Mais le fait de s'affirmer peut y remédier et annuler les effets de la défaite. Nous avons souvent un rapport émotionnel avec la nourriture qui peut porter préjudice aux efforts réalisés pour mincir ou grader la ligne. En particulier les aliments sucrés augmentent le niveau de sérotonine, un neurotransmetteur apaisant en situation de stress. Il existe pourtant des moyens pour maîtriser ces pulsions !

Lire : Stress : apprenez à ne plus compenser par la nourriture

Source

Cornil Y, Chandon P. From Fan to Fat? Vicarious Losing Increases Unhealthy Eating, but Self-Affirmation Is an Effective Remedy. Psychol Sci. 2013 Aug 7.

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