Un changement de mode de vie prévient le diabète et diminue la mortalité

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 07/04/2014 Mis à jour le 10/03/2017
Les patients ayant un sucre sanguin élevé qui changent leur mode de vie réduisent leur risque de diabète et de décès. Les effets sont spectaculaires chez les femmes.

Le diabète de type 2 est dans de nombreux cas une maladie du mode de vie, ce n'est pas une fatalité. D’après une étude parue dans the Lancet Diabetes & Endocrinology (1), un programme modifiant pendant 6 ans le style de vie de patients prédiabétiques (ayant une glycémie élevée sans être diabétique) diminue le risque de devenir diabétique, mais aussi la mortalité cardiovasculaire et la mortalité toutes causes confondues.

Le diabète est une maladie dans laquelle le patient souffre d’un problème de contrôle de la glycémie. Avant l’installation du diabète, certains patients dits « prédiabétiques » montrent des symptômes de tolérance au glucose. L’activité physique et l‘alimentation peuvent jouer un rôle dans le diabète de type 2.

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Dans cette étude à long terme, des chercheurs chinois ont étudié 577 participants de la Da Qing Diabetes Prevention Study qui a commencé en 1986. Les participants ont été répartis en 4 groupes d’effectifs équivalents : un groupe a reçu et appliqué des conseils sur l’alimentation, un groupe sur l’exercice physique, un groupe sur l’alimentation et l‘exercice, et un groupe a reçu des traitements et soins médicaux standards sans programme particulier sur le style de vie. 439 personnes faisaient partie des groupes d’intervention et 138 du groupe témoin. Pour évaluer les effets des modifications du mode de vie, les résultats des 3 groupes d'intervention ont été confondus.

Au cours des 23 ans de suivi,la mortalité toutes causes confondues dans le groupe qui avait modifié son mode de vie était significativement plus basse que dans le groupe traité par les seuls médicaments : 28,1 % contre 38,4 %. Pour la mortalité cardiovasculaire aussi, les résultats étaient meilleurs dans le groupe d'intervention :11,9 % contre 19,6 %. 72,6 % des patients du groupe d’intervention sont devenus diabétiques contre 89,9 % du groupe témoin.

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Les chercheurs ont relevé des différences de mortalité entre hommes et femmes, avec des diminutions des décès qui n'étaient pas significatives chez les hommes. Chez les femmes en revanche, les résultats sont excellents avec 15% de mortalité dans le groupe mode de vie contre 28,8% pour le groupe témoin. La mortalité cardiovasculaire est presque divisée par 3 : P% contre 17% dans le groupe témoin. Pour expliquer ces différences selon le sexe, les chercheurs avancent l’hypothèse que les hommes auraient moins bien adhéré au programme d’intervention ; mais d’autres facteurs pourraient contribuer aux différences hommes-femmes.

Dans un commentaire accompagnant cet article (2), Nicholas Wareham, chercheur à l’université de Cambridge (Angleterre) décrit ces résultats comme « une vraie rupture, montrant qu’une intervention sur le style de vie peut réduire le risque des conséquences cardiovasculaires à long terme du diabète. »

L'avis de LaNutrition.fr : Cette étude confirme de très nombreux travaux montrant que le diabète peut être évité, voire, s'il est installé, guéri. Cette étude est d'autant plus intéressante que les conseils nutritionnels et d'activité physique qui y étaient donnés n'étaient pas optimaux. Par exemple, le régime alimentaire proposé était un régime limité en calories (un bon point), mais très riche en glucides et pauvre en graisses comme on le préconisait à l'époque où l'étude a été lancée, alors qu'on sait aujourd'hui qu'il est souvent préférable dans le diabète et le pré-diabète de limiter les glucides. Par ailleurs, le type d'exercice proposé était surtout "aérobie" (marche, activités ménagères, natation, jogging, vélo). C'est bien, mais on peut amplifier les résultats avec un programme de musculation en parallèle. LaNutrition.fr conseille donc aux diabétiques et aux prédiabétiques de suivre un programme permettant de perdre rapidement du poids, limité dans les premières semaines en féculents, légumineuses, fruits comme par exemple le Nouveau Atkins (d'autres programmes conçus et suivis par des diétététiciens peuvent avoir les mêmes résultats), accompagné d'exercice physique aérobie et anaérobie. Une fois que le poids souhaité est obtenu, on peut suivre un régime alimentaire à index glycémique (IG) bas ou poursuivre avec un régime pauvre en glucides ou encore un régime de type Paléo.

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Sources

(1) Guangwei Li, Ping Zhang, Jinping Wang, Yali An, Qiuhong Gong, Edward W Gregg, Wenying Yang, Bo Zhang, Ying Shuai, Jing Hong, Michael M Engelgau, Hui Li, Gojka Roglic, Yinghua Hu, Peter H Bennett. Cardiovascular mortality, all-cause mortality, and diabetes incidence after lifestyle intervention for people with impaired glucose tolerance in the Da Qing Diabetes Prevention Study: a 23-year follow-up study. The Lancet Diabetes & Endocrinology. 03 April 2014. DOI: 10.1016/S2213-8587(14)70057-9

(2) Nicholas J Wareham. The long-term benefits of lifestyle interventions for prevention of diabetes. The Lancet Diabetes & Endocrinology. 2014.

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