Une chevelure épaisse, des maladies auto-immunes : peut-être l’héritage d’ancêtres Néandertaliens

Par Thierry Souccar - Journaliste et auteur scientifique, directeur de laNutrition.fr Publié le 30/01/2014 Mis à jour le 06/02/2017
Des restes d’ADN de Néandertaliens dans les gènes des Européens seraient liés à un éventail de problèmes de santé, dont le diabète et les maladies auto-immunes. Ils sont également associés à une chevelure épaisse.

On pense que 2 à  4% du génome humain témoigne d’un métissage entre nos ancêtres Homo sapiens et leurs cousins et voisins Néandertaliens. Les deux lignées humaines ont coexisté sur la Terre au Paléolithique, entre 400 000 et 30 000 ans avant notre époque.

Lire : Le régime paléolithique

Les populations d'Afrique subsaharienne, dont les ancêtres n'ont pas migré ne sont pas concernées par ce métissage car elles n’ont pu se reproduire avec les Néandertaliens d'Eurasie. Une reconstruction quasi complète du génome de Neandertal a été publiée l'année dernière.

Des scientifiques américains ont comparé les variations dans l'ADN de 846 personnes d'origine non-africaine, 176 personnes originaires d'Afrique sub-saharienne, et l'os de l'orteil d'une femme de Neandertal ayant vécu il y a 50 000 ans.

L'équipe a identifié certaines zones du code génétique moderne riches en ADN de Neandertal. Ces variations étaient liées à des problèmes de santé, en particulier maladies auto-immunes comme Crohn, le lupus, mais aussi au diabète de type-2.

En outre, une variante génétique, ou «allèle», a été associée au tabagisme, en particulier chez les Européens.

Pour le professeur David Reich, de l’Ecole de médecine de Harvard aux Etats-Unis, qui a dirigé l'étude publiée dans la revue Nature, «maintenant que nous pouvons estimer la probabilité qu'une variante génétique particulière provient de l'homme de Néandertal, nous pouvons commencer à comprendre comment cet héritage nous affecte. »

L’héritage du Néandertal pourrait être vu dans les gènes qui codent pour la kératine, une protéine fibreuse qui donne une rigidité à la peau, aux cheveux et aux ongles.

Une étude publiée parallèlement dans la revue Science par des scientifiques américains de l'Université de Washington à Seattle suggère que jusqu'à un cinquième du génome de Neandertal pourrait avoir survécu dans les populations humaines modernes, malgré le fait que la proportion de l'ADN de Neandertal dans un seul individu est faible, environ deux pour cent à quatre pour cent.

 

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