Lorsque l’on souhaite manger sainement mais que l’on ne veut pas renoncer au plaisir des aliments croustillants, l’airfryer - la friteuse à air chaud - apparaît comme une bonne alternative pour préparer des frites avec un minimum de matières grasses. À LaNutrition, nous avons voulu savoir si les airfryers sont réellement plus sains qu’une friteuse. On vous explique tout.
Des chercheurs japonais font pour la première fois le lien entre une alimentation acidifiante et l’hypertension artérielle
De nombreuses personnes souffrent d'hypertension sans que l'on sache très bien quelle est son origine. Une nouvelle étude invite les médecins à se pencher sur l'alimentation des patients en recherchant un déséquilibre acido-basique.
Les aliments que nous consommons déterminent l’équilibre acide-base de notre organisme, essentiel à notre santé. Cette nouvelle étude parue dans la revue Nutrition rapporte qu’un régime alimentaire qui génère une charge acide élevée est associé à une prévalence accrue de l’hypertension, notamment chez les personnes de poids normal.
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Notre alimentation influence l’équilibre acide-base de notre organisme qui, pour fonctionner correctement, doit se situer dans une zone de pH équilibré, c’est-à-dire ni trop bas (acide) ni trop élevé (basique). Les aliments peuvent être soit acidifiants – ce sont généralement ceux qui sont riches en protéines animales, viande, fromage, produits céréaliers, sel et produits salés - soit basifiants - fruits et légumes, eaux minérales bicarbonatées, potassium. Lorsque la charge acide alimentaire induite par les aliments acidifiants n’est pas suffisamment compensée par les aliments basifiants – il peut s’installer une acidose métabolique chronique pouvant aboutir à des complications comme un diabète de type 2.
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« Les résultats des études suggèrent que l’équilibre acide-base influence la pression artérielle mais les preuves épidémiologiques reliant régime acidifiant et hypertension manquent » expliquent les auteurs. « L’hypertension artérielle est un défi de santé publique important à travers le monde en raison de sa fréquence élevée et du fait qu’elle représente un facteur de risque pour les accidents vasculaires cérébraux et les maladies cardiovasculaires et rénales ». Les auteurs expliquent qu’alors qu’en 2000, 26% de la population mondiale souffrait d’hypertension, une projection de la prévalence d’hypertension prévoit que 29% de la population sera concernée en 2025.
« L’identification de facteurs de risque et le contrôle de l’hypertension grâce à des améliorations dans le régime alimentaire et le mode de vie sont essentiels. Certaines recommandations ont déjà été formulées – éviter l’obésité, diminuer les apports en sel, pratiquer une activité physique- mais il reste d’autres approches à explorer » porsuivent les auteurs.
Dans cette enquête de santé -Furukawa Nutrition and Health Study-, les chercheurs ont analysé les régimes alimentaires, évalués par des questionnaires, de 2028 employés japonais, âgés de 18 à 70 ans. En fonction des apports alimentaires, les scientifiques ont évalué la charge acide issue de l’alimentation notamment à partir de la production endogène nette d’acide (Net Endogenous Acid Production NEAP) et de l’indice Pral. Puis ils ont réparti les employés en trois groupes en fonction de la charge acide issue de leur alimentation.
L’indice Pral (Potential Renal Acid Load) – charge rénale acide potentielle - permet d’évaluer l’acidité de l’urine (et donc de l’organisme) en fonction des aliments que l’on mange et notamment des apports en protéines, phosphore, potassium, calcium et magnésium. Lorsque l’indice Pral est supérieur à zéro, l’alimentation est acidifiante. Si l’indice Pral est négatif : l’alimentation est basifiante. La production endogène nette d’acide permet aussi d’évaluer la charge acide de l’alimentation mais à partir des apports en protéines et en potassium uniquement.
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Dans la population étudiée, 25% des personnes souffrent d’hypertension. Les résultats montrent qu’une charge acide alimentaire élevée est associée à une prévalence accrue de l’hypertension mais cette association n’est significative que chez les personnes de poids normal et les employés en travail non-posté. Par exemple, les personnes de poids normal qui appartiennent au groupe ayant le régime le plus acidifiant ont 64% de risque en plus d’avoir de l’hypertension que le groupe ayant le régime le moins acidifiant.
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« Le travail posté (c’est-à-dire le travail en rotation en 2x8 ou 3x8) est par lui-même un facteur de risque d’hypertension. Et cela pourrait expliquer l’absence d’association significative entre la charge acide alimentaire et l’hypertension dans cette catégorie d’employés, l’association étant vraisemblablement masquée par un facteur de risque plus fort » expliquent les auteurs.
Selon l'article, plusieurs mécanismes pourraient expliquer l’association entre charge acide alimentaire et hypertension : l’équilibre acide-base influence l’homéostasie minérale en régulant l’absorption du calcium et du magnésium dans les reins. Et une excrétion excessive de ces minéraux –due à une charge acide élevée- peut augmenter la pression sanguine. Il se pourrait également qu’une charge acide élevée stimule la production de cortisol dont l’excès pourrait induire une hypertension. Mais l’hypertension pourrait aussi provenir d’une diminution de l’excrétion urinaire du citrate ou d’une résistance à l’insuline provoquée par l’état d’acidose métabolique.
On peut surveiller son statut grâce à des bandelettes urinaires qui mesurent le pH, et corriger en augmentant la part des fruits et légumes dans son régime alimentaire, voire faire appel à des suppléments de potassium.
Indispensables pour équilibrer son alimentation : Potassium mode d'emploi du Dr Philippe Veroli (lire un extrait ICI >>) et Le guide de l'équilibre acide-base de LaNutrition.fr (lire un extrait ICI >>), plus de 800 aliments classés selon leur pouvoir acidifiant ou basifisant (lire un extrait ICI >>).
Source
Akter S, Eguchi M, Kurotani K, Kochi T, Pham NM, Ito R, Kuwahara K, Tsuruoka H, Mizoue T, Kabe I, Nanri A. High dietary acid load is associated with increased prevalence of hypertension: The Furukawa Nutrition and Health Study. Nutrition. 2015 Feb;31(2):298-303. doi: 10.1016/j.nut.2014.07.007. Epub 2014 Jul 30.