Une nouvelle stratégie thérapeutique contre les lymphomes

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 12/06/2007 Mis à jour le 21/11/2017
La calcineurine, une enzyme connue pour favoriser le développement des lymphomes, a fait l’objet d’une étude menée par des chercheurs de l’Institut Curie. L’utilisation de deux molécules capables de l’inhiber pourrait stoppée la progression des cancers du sang.

Certaines formes de cancers du sang, les lymphomes et certaines leucémies aiguës lymphoïdes (LAL) cesseraient de progresser si l’activité d’une enzyme, la calcineurine, était bloquée.

Quand tout va bien, les globules blancs ainsi que les autres cellules sanguines sont fabriquées dans la moelle osseuse et ils ne la quittent qu’après une période de maturation. Mais il arrive qu’une erreur se produise : les globules blancs ont été produits en trop grand nombre, ou l’un d’eux présente une malformation. Dans ces cas, les cellules en cause se suicident : c’est l’apoptose.

Les lymphomes sont formés par le développement anarchique de lymphocytes B immatures, incapables de s’autodétruire par apoptose. Ils envahissent les ganglions, la rate, la moelle osseuse et le sang.  Dans le cas d’une LAL, les globules blancs immatures prolifèrent dans la moelle osseuse et le sang et atteignent également le système nerveux. En France, les lymphomes touchent 11 000 personnes chaque année et en tuent 5 000.

En temps normal, lors d’une réponse immunitaire, la calcineurine active les globules blancs et induit leur multiplication. En cas de cancers du sang, cette enzyme joue un rôle pervers en favorisant la multiplication des cellules cancéreuses.

La calcineurine avait déjà fait l’objet d’études car elle joue un rôle important dans le rejet des greffes d’organes. Ces études avaient permis aux chercheurs de mettre au point deux médicaments, la cyclosporine A et FK 506, capables de l’inhiber. Les chercheurs de l’Institut Curie se sont servis de ces deux molécules pour cette étude. Les tests sur les animaux ont montré que l’inhibition de la calcineurine par ce médicament conduisait à l’apoptose des cellules tumorales.

De prochains essais cliniques montreront si cette efficacité se confirme chez l’homme.

Rébecca Mailly

Référence :

Jacques Ghysdael, Targeting calcineurin activation as a therapeutic strategy for lymphoid malignancies, Nature Medicine, juin 2007, vol. 13, p. 736-741

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