Allaitement au sein exclusif jusqu’à 6 mois : il y a encore des progrès à faire

Par Marie-Céline Ray - Journaliste scientifique Publié le 25/08/2017 Mis à jour le 21/11/2017
Actualité

40 % des enfants de moins de 6 mois seraient allaités exclusivement au sein. Le taux d’allaitement exclusif dépasse les 60 % dans seulement 23 pays. D’après l’OMS, des efforts doivent encore être faits pour promouvoir l’allaitement maternel.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’UNICEF recommandent une mise au sein du bébé dès la première heure de vie, un allaitement exclusif jusqu’à 6 mois et une poursuite de l’allaitement jusqu’à deux ans, en parallèle de l’introduction d’autres aliments. Mais dans un communiqué publié en août 2017, l’OMS a estimé qu’aucun pays dans le monde ne respecte totalement ses recommandations.

L’OMS insiste sur le fait que l’allaitement présente des bénéfices pour la santé des bébés et de leurs mères. Le lait maternel permet de prévenir des diarrhées, des pneumonies, qui causent de nombreux décès chez les bébés. Les femmes qui allaitent réduisent quant à elles leur risque de cancer du sein et des ovaires.

D’après les données du Global Breastfeeding Scorecard portant sur 194 pays, 40 % des enfants de moins de 6 mois seraient allaités exclusivement au sein. Le taux d’allaitement exclusif dépasse les 60 % dans seulement 23 pays : Bolivie, Burundi, Cabo Verde, Cambodge, Érythrée, États fédérés de Nauru, Îles Salomon, Kenya, Kiribati, Lesotho, Malawi, Micronésie, Népal, Ouganda, Pérou, République populaire démocratique de Corée, Rwanda, Sao Tomé-et-Principe, Sri Lanka, Swaziland, Timor-Leste, Vanuatu et Zambie.

Beaucoup de mères arrêtent l’allaitement à cause de leur retour au travail. Mais seulement 12 % des pays respecteraient les recommandations de l’Organisation internationale du travail sur le congé maternité. L’OMS déplore également l’insuffisance des investissements en faveur de l’allaitement maternel. II suffirait d’investir 4 € par nouveau-né pour atteindre 50 % d’allaitement exclusif à 6 mois dans le monde.

Or en atteignant cet objectif, 520 000 vies pourraient être sauvées chez les enfants de moins de 5 ans. Il y aurait aussi moins de frais de santé et donc des économies réalisées. Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS, rappelle que «le lait maternel a l'effet d'un premier vaccin chez le nourrisson ; il le protège de maladies potentiellement mortelles et lui donne tous les éléments nutritifs dont il a besoin pour survivre et s'épanouir.»

Les deux organisations appellent donc les décideurs politiques à augmenter les investissements en faveur de l’allaitement et à mieux protéger les mères sur leur lieu de travail. Pour Anthony Lake, directeur général de l’UNICEF, «L'allaitement maternel est l'un des investissements les plus efficaces et les plus rentables qu’un pays puisse faire en faveur de la santé de ses plus jeunes habitants et de la santé future de son économie et de sa société. »

Lire aussi : L'allaitement bénéfique pour la santé intestinale des enfants

 

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