Maladie d'Alzheimer : êtes-vous à risque ?

Par Marie-Céline Ray - Journaliste scientifique Publié le 27/03/2023 Mis à jour le 28/03/2023
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Génétique, âge, alimentation, stress... Quels sont les facteurs de risque d'Alzheimer, et sur lesquels est-il possible d'agir ?

La maladie d'Alzheimer concerne environ 900 000 personnes en France. Elle se manifeste par des pertes de mémoire, des problèmes d'orientation, liés à la neurodégénérescence : des neurones sont détruits, en particulier au niveau de l'hippocampe, une région impliquée dans la mémoire. Le cerveau des patients se caractérise par la présence de dépôts amyloïdes.

Est-il possible de prévenir la maladie d'Alzheimer ?

Le risque de maladie d'Alzheimer augmente avec l'âge. Rare avant 65 ans, la maladie concerne environ 15 % des personnes de plus de 80 ans.

Les femmes sont plus souvent atteintes que les hommes puisqu'elles représentent environ 60 % des patients souffrant de la maladie d'Alzheimer. Certes les femmes vivent plus longtemps que les hommes, mais ce n'est pas la seule raison qui explique qu'elles soient plus touchées par cette maladie. D'après certains chercheurs, des facteurs hormonaux, notamment la baisse des œstrogènes après la ménopause, seraient en cause.

Certaines familles sont plus touchées par la maladie d'Alzheimer que d'autres, en raison de facteurs génétiques, notamment liés au gène de l'apolipoprotéine E, ou ApoE. La présence de l'allèle "epsilon 4" multiplie le risque d'Alzheimer par 3 ou 4 ; les porteurs de deux copies de cet allèle voient leur risque multiplié par 15, d'après l'Inserm

Toutefois, des facteurs environnementaux existent également. Le diabète, l'hypertension artérielle, l'hyperlipidémie, l'obésité, la sédentarité, le stress chronique, les troubles du sommeil, le tabagisme, sont des facteurs de risque de la maladie d'Alzheimer. C'est sur ces facteurs qu'il est possible d'agir, pour prévenir ou ralentir la maladie. Ainsi, le neurologue Dale Bredesen a mis au point un protocole appelé ReCODE, qui se focalise sur différents aspects du quotidien afin de ralentir la maladie. De plus en plus de patients témoignent de l'amélioration de leur état de santé après avoir adopté certains changements dans leurs habitudes de vie. 

Pour découvrir des témoignages de ces améliorations, lisez : Alzheimer : ces patients qui en guérissent

Comment prévenir la maladie d'Alzheimer ou ralentir l'évolution de la maladie d'Alzheimer ?

Alimentation : quels sont les aliments à favoriser et à éviter afin de prévenir la maladie d'Alzheimer ?

L'alimentation joue un rôle important dans la prévention du déclin cognitif et de la maladie d'Alzheimer. Les personnes obèses en milieu de vie (40-45 ans) ont trois fois plus de risque de développer la maladie d'Alzheimer que les personnes de poids normal.

Le régime méditerranéen est connu pour réduire le risque de déclin cognitif et de maladie d'Alzheimer. Cette alimentation privilégie les fruits, légumes, huile d'olive, graines et noix, céréales complètes, poissons, et comporte un peu de produits laitiers et de vin rouge. Le régime méditerranéen associé au régime DASH a donné naissance à un régime appelé MIND, qui vise à ralentir le déclin cognitif. Une étude récente suggère que les régimes MIND et méditerranéen ont un effet favorable contre la maladie, et que les légumes verts à feuilles sont particulièrement bénéfiques.

Dans son livre La fin d'Alzheimer, le Dr Dale Bredesen propose le régime CétoFLEX pour ralentir le déclin cognitif. Ce régime s'appuie sur une alimentation cétogène, riche en graisses et pauvre en glucides, associée à un régime de type flexitarien, qui favorise les légumes. Le Dr Dale bredesen préconise également une forme légère de jeûne intermittent, en conseillant de laisser s'écouler 12 heures minimum entre la fin du dîner et le premier repas du lendemain matin, et d'attendre trois heures avant de se coucher après la fin du dîner

En 2021, un essai clinique randomisé a évalué les effets d'un régime cétogène modifié chez 26 personnes souffrant de maladie d'Alzheimer, à un stade similaire de la maladie. Chacun d'entre eux a suivi un régime cétogène pendant 12 semaines et un autre régime servant de témoin (alimentation équilibrée pauvre en graisses) pendant 12 autres semaines. Les deux interventions étaient séparées de 10 semaines d'alimentation normale. Les participants commençaient soit par le régime cétogène soit par l'autre régime puis inversaient. Résultats : sous régime cétogène, les patients présentaient de meilleurs scores aux tests cognitifs et une meilleure qualité de vie. 

Lire : Les nouveaux traitements d'Alzheimer : miracle ou mirage ? (abonnés)

Quelles vitamines pour éviter Alzheimer ? 

Les vitamines B : B6, B12 et folates

Ces vitamines, ainsi que la bétaïne, interviennent dans la conversion de l'homocystéine en cystéine ou en méthionine. D'après le Dr Dale Bredesen, "Si vous avez des taux suffisants de ces vitamines B et de bétaïne, vous n’aurez aucun problème pour gérer votre homocystéine, et ses taux resteront suffisamment bas pour ne pas poser de problème à votre organisme. Mais si, comme c’est le cas pour beaucoup de gens, vos stocks de vitamines et de bétaïne sont bas, l’homocystéine va s’accumuler dans votre organisme et endommager vos vaisseaux sanguins et votre cerveau. Tout taux d’homocystéine supérieur à 6 micromoles/litre (µmol/l) peut présenter un risque, et plus le taux est élevé, plus le risque est grand. Certaines personnes supportent des taux d’homocystéine chroniquement élevés sans développer d’Alzheimer, mais ces taux élevés peuvent contribuer fortement au déclin cognitif et au rétrécissement de l’hippocampe." Des taux suffisants de ces vitamines sont donc nécessaires. Attention, les excès ne sont pas recommandés non plus.

La vitamine D

Les personnes qui manquent de vitamine D ont un risque accru de développer la maladie d'Alzheimer. La vitamine D participe à l'élimination de la plaque amyloïde dans le cerveau. Elle peut aussi aider à protéger le cerveau contre l'accumulation de tau, une autre protéine impliquée dans le développement de la démence. Il est donc important de ne pas manquyer de vitamine D !

Un bon sommeil pour lutter contre Alzheimer

Le sommeil a un effet protecteur contre les démences. Une étude parue en 2021 a montré que  les personnes qui dorment moins de six heures par nuit entre 50 et 60 ans augmentent leur risque de démence de 20 à 40 %, par rapport à une dose « normale » de sommeil de sept heures.

D'après le Dr Dale Bredesen, "Le sommeil est également associé à une réduction de la formation de bêta-amyloïde."  Pendant le sommeil, a lieu un processus d'autophagie : les cellules du cerveau détruisent les éléments dysfonctionnels qu'elles contiennent, comme des protéines mal repliées ou des mitochondries usagées. D'où l'importance de ne pas manquer de sommeil pour maintenir son cerveau en bonne santé.

Prévention de la maladie d'Alzheimer : le rôle de l'exercice physique

L'exercice physique stimule la formation des neurones et l'élimination des déchets du cerveau, grâce au travail réalisé par les cellules gliales. D'après Dale Bredesen, "l’exercice réduit la résistance à l’insuline, qui joue un rôle clé dans la maladie d’Alzheimer. Il augmente la cétose, ce qui, entre autres effets, accroît la production de la molécule BDNF (facteur neurotrophique dérivé du cerveau) bénéfique aux neurones. Il augmente la taille de l’hippocampe, une région cérébrale essentielle pour la mémoire (et qui rétrécit dans la maladie d’Alzheimer)."

Une recherche parue en décembre 2019 dans Brain Plasticity montre que l’exercice aérobie est associé à une meilleure fonction cérébrale chez les adultes à risque pour Alzheimer.

Lutter contre le stress

Il existe de plus en plus de preuves indiquant que l'exposition au stress chronique augmente le risque de maladie d'Alzheimer. L'anxiété et la dépression sont associées à la pathologie. Des antécédents de troubles anxieux et dépressifs sont un facteur de risque pour le développement de la démence.

D'après le Dr Dale Bredesen, "Le stress augmente le taux de cortisol qui, lorsqu’il est trop élevé, devient toxique pour le cerveau, et tout particulièrement pour l’hippocampe qui œuvre à consolider notre mémoire et se trouve être l’une des premières structures attaquées par la maladie d’Alzheimer." C'est pourquoi il est souhaitable de lutter contre le stress pour se protéger de la maladie, de la manière qui vous convient le mieux : yoga, cohérence cardiaque, méditation... L'exercice physique est aussi un bon moyen de réduire son niveau de stress.

Arrêter de fumer

Le tabac est un facteur de risque de démence. D'après une méta-analyse détudes parue en 2015, par rapport aux personnes n'ayant jamais fumé, les fumeurs actuels ont un risque de démence qui augmente de 30 %, et de 40 % pour la maladie d'Alzheimer. Pour la démence toutes causes confondues, le risque augmente de 34 % pour 20 cigarettes par jour.

Lire pour aller plus loin : Les premiers survivants d'Alzheimer et La fin d'Alzheimer - le programme du Dr Dale Bredesen

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