Un bon équilibre acido-basique pourrait protéger du diabète de type 2

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 26/07/2012 Mis à jour le 08/02/2018
Choisir ses aliments

Un régime acidifiant est associé à un risque plus élevé de diabète.

Pourquoi c'est important

Le régime alimentaire occidental, caractérisé par une consommation élevée d'aliments d'origine animale, de sel, et une consommation faible de fruits et légumes, est lié à un risque plus élevé de diabète. Cette association s'explique en partie par la part croissante des aliments transformés, par la consommation de sucre et d'aliments raffinés, mais d'autres mécanismes pourraient être à l'oeuvre. Par exemple, le régime occidental est acidogène, en ce sens qu'il peut conduire à une acidose métabolique de bas grade (discrète) qui se manifeste par un pH sanguin dans les valeurs basses de la normale (autour de 7,35). En effet, les protéines animales (viande, poisson) sont riches en acides aminés soufrés (méthionine, cystéine) qui génèrent des sulfates après oxydation, lesquels entraînent une charge acide à laquelle s'ajoutent le phosphore et le chlore. Lorsque cette charge acide intervient dans un contexte pauvre en fruits et légumes, il n'y a pas suffisamment de composés alacalins (sels de potassium) pour la compenser.

Ce que les chercheurs ont trouvé

Plusieurs études ont examiné l'influence d'un régime alimentaire acidifiant sur le risque de diabète de type-2. L'étude française E3N-EPIC (2014) sur des femmes d'une cinquantaine d'années, a trouvé que la charge acide alimentaire est associée à un risque plus élevé. Cette association n'a pas été confirmée dans une étude suédoise sur des personnes âgées, et partiellement seulement dans une étude japonaise.

Mais en 2017, les chercheurs de l'Ecole de santé publique de Harvard ont examiné l'association entre la production d'acide par le corps (NEAP), l'indice PRAL (une mesure du caractère acidifiant ou alcalinisant de l'alimentation) et le rapport protéines animales/potassium (A:P) sur le risque de diabète dans 3 cohortes avec au total 151743 femmes et 35743 hommes. Résultats : le risque de diabète était augmenté en moyenne de 30% pour les valeurs de NEAP, de PRAL et A:P les plus élevées par rapport aux valeurs les plus faibles. 

Ces études sont des études d'observation ne permettant pas d'établir une relation de cause à effet. Cependant, une charge acide élevée pourrait favoriser la résistance à l'insuline et altérer les fonctions du pancréas, selon plusieurs travaux. Par exemple, une diminution du pH extracellulaire dimnue la réponse des cellules du pancréas qui synthétisent l'insuline.

En pratique

Ces données, à confirmer, laissent à penser qu'un déséquilibre acido-basique pourrait favoriser l'apparition du diabète de type-2. LaNutrition.fr conseille de suivre, à titre de précaution, un régime plutôt alcalinisant, c'est-à-dire majoritairement centré sur les végétaux. Pour cela, vous pouvez vous aider de l'indice PRAL.

Sources

Fagherazzi G, Vilier A, Bonnet F, Lajous M, Balkau B, Boutron-Rualt MC, et al. Dietary acid load and risk of type 2 diabetes: the E3N-EPIC cohort study. Diabetologia. 2014;57:313–320.

Kiefte-de Jong JC, Li Y, Chen M, Curhan GC, Mattei J, Malik VS, Forman JP, Franco OH, Hu FB. Diet-dependent acid load and type 2 diabetes: pooled results from three prospective cohort studies. Diabetologia. 2017 Feb;60(2):270-279.

Rebolledo OR, Hernandez RE, Zanetta AC, Gagliardino JJ (1978) Insulin secretion during acid-base alterations. Am J Physiol 234: E426–E429

Williams RS, Heilbronn LK, Chen DL, Coster AC, Greenfield JR, Samocha-Bonet D (2016) Dietary acid load, metabolic acidosis and insulin resistance – Lessons from cross-sectional and overfeeding studies in humans. Clin Nutr 35:1084–1090

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