1 enfant sur 3 manque de vitamine D

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 09/09/2014 Mis à jour le 10/03/2017
En France, environ un enfant âgé de 6 à 10 ans sur 3 a moins de 50 nmol/L de vitamine D dans le sang. La moitié de ceux qui ne reçoivent pas de vitamine D sont en déficit.

Actuellement, en France, il n’existe pas de recommandation officielle visant à complémenter en vitamine D les enfants d'âge scolaire. Or une étude française parue dans la revue "Archives de pédiatrie" suggère que celle-ci pourrait être bénéfique en hiver.

La vitamine D est essentiellement fabriquée par la peau lorsqu’elle est exposée au soleil. C’est pourquoi les personnes vivant près de l’Equateur sont moins susceptibles de souffrir de déficit que celles qui en sont éloignées. De même, il y a moins de risque de déficit en été qu'en hiver.

Lire l'interview de Michael Holick : "Le manque d'exposition au soleil, cause majeure du déficit en vitamine D"

Ici, des chercheurs provenant de différents centres de recherche français a voulu connaître le statut en vitamine D des enfants âgés de 6 à 10 ans. L’étude a été menée pendant deux hivers avec des niveaux d’ensoleillement très différents : du 5 mars au 17 avril 2012 et du 8 janvier au 16 avril 2013. 20 centres hospitaliers ont participé, 10 au nord de la France et 10 au sud. Les chercheurs ont mesuré les taux de vitamine D dans le sang de 326 enfants et les ont classés en plusieurs catégories : déficit sévère pour une concentration en vitamine D inférieure à 25 nmol/L (10 ng/mL), déficit pour 25 à 50 nmol/L (10 à 20 ng/mol/L), niveau suffisant pour 50 à 100 nmol/L (20 à 40 ng/mL) et niveau élevé pour plus de 100 nmol/L (40 ng/mL).

Résultats : Plus de 95 % des enfants consommaient du lait et des produits laitiers (aliments qui peuvent apporter un peu de vitamine D) et 38 % avaient eu une complémentation en vitamine D depuis le début de l’année scolaire. Dans l'ensemble, 3,1 % des enfants avaient un déficit sévère en vitamine D, 34,4 % un déficit, 53,1 % des niveaux suffisants et 9,5 % plus de 100 nmol/L de vitamine D sans qu’il y ait d’impact sur le calcium urinaire ou sérique.

Les enfants vivant au nord de la France avaient généralement des niveaux de vitamine D plus bas que ceux du sud. Le pourcentage d’enfants avec un déficit sévère ou un déficit était double pendant un hiver avec peu d’ensoleillement par rapport à un hiver plus ensoleillé, avec une différence nord-sud moins marquée.

Chez les 188 enfants qui n’étaient pas complémentés, 5,3 % avaient un déficit sévère en vitamine D, 45,2 % un déficit et 48,4 % un niveau suffisant. Un enfant non-complémenté avait 9 fois plus de risques de déficit en vitamine D à la fin de l’hiver qu’un enfant complémenté. En revanche, parmi les 119 enfants qui ont eu des compléments, aucun n’avait de déficit sévère, 13,4 % avaient un déficit et 22,7 % avaient plus de 100 nmol/L de vitamine D. La complémentation en vitamine D a considérablement réduit la différence nord-sud et hiver 1/hiver 2.

Par conséquent, au moins 1 enfant sur 3 entre 6 et 10 ans avait un déficit en vitamine D. La moitié des enfants non-complémentés souffre d’un déficit en vitamine D à la fin de l’hiver, ce qui suggère qu’une complémentation pourrait être bénéfique pour ces enfants.

Il faut noter que le seuil retenu dans cette étude pour juger d'un statut satisfaisant (50 nmol/L) est inférieur à celui habituellement utilisé (75 nmol/L), ce qui signifie que la proportion d'enfants manquant de vitamine D est en réalité bien supérieure.

Lire : "Contre la grippe, il ne faut pas manquer de vitamine D"

E. Mallet, J. Gaudelus, P. Reinert, J. Stagnara. Statut de la vitamine D chez les enfants de 6 à 10 ans en France. Etude multicentrique, nationale chez 326 enfants . Archives de pédiatrie. 2014. Doi : 10.1016/S0929-693X(14)71596-9

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