Laura Azenard : «Voici comment j'ai vaincu l'arthrose»

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 17/09/2015 Mis à jour le 06/02/2017
Dans Comment j’ai vaincu l’arthrose, Laura Azenard, jeune quadra, donne les clés qui lui ont manquées quand elle a dû faire face, toute seule, au diagnostic de l’arthrose. Elle explique aussi avec humour comment elle a « guéri » de sa maladie, contre les prévisions de ses médecins.

LaNutrition.fr : Qu’est-ce qui vous a poussée à écrire ce livre ?

Laura Azenard : Je me suis réveillée un matin, à 40 ans, avec de l’arthrose alors que j’avais toujours été en bonne santé, jamais touchée ne serait-ce que par un rhume. Je n’ai rien vu venir du tout, et en 10 minutes de consultation le rhumatologue m’a expliqué que ma vie ne serait plus jamais la même. Sonnée, j’ai passé quelques nuits blanches à essayer de comprendre, à lire des livres expliquant ce qu’est l’arthrose, comment vivre avec, en guérir. Des livres plutôt écrits par des médecins, assez sérieux et s’adressant plutôt à des personnes plus âgées que moi. J’ai donc choisi d’y prendre ce qu’il y avait à y prendre et de me composer mon programme anti-arthrose. C’est mon entourage qui, me voyant tester différents traitements, m’encouragea à écrire ce livre. En plus d’expliquer l’arthrose à ma manière, ce livre témoigne que cette maladie ne signifie pas automatiquement douleur, nuits blanches et prothèse. J’ai voulu parler d’arthrose de façon plus légère, plus drôle, tout en donnant des informations utiles et surtout un message d’espoir.

Que pensez-vous de l’accompagnement des personnes atteintes d’arthrose aujourd’hui en France ?

Comment une maladie qui touche 10 millions de personnes peut être aussi mal prise en charge ? Peut-être est-ce parce que c’est une maladie dont on ne meurt pas ? En tout cas pour moi, cela a été un vrai drame, de ne plus pouvoir monter une seule marche du jour au lendemain, un enfer, et le tout sans explication des soignants, rhumatologues ou kinés. Je trouve ça fou d’avoir dû chercher moi-même mes réponses. C’est aussi pour cela que j’ai écrit ce livre, afin de faire gagner du temps aux « malades débutants » en attente de réponses.

Vous avez testé une vingtaine de traitements en un an. Comment savoir dès lors ceux qui marchent vraiment ?

J’avais un enjeu crucial : pouvoir retrouver ma vie d’avant, prendre des escaliers, vivre normalement, et c’est l’ensemble de tout ce que j’ai pu faire qui m’a permis d’y arriver, je crois. J’ai changé d’alimentation, de façon de travailler, de lieu de vie, de sport… mais dès que je fais le moindre écart, dans mon alimentation notamment, je le paye comptant. Deux jours après, les douleurs sont de retour. L’arthrose m’a appris à être à l’écoute de mon corps.

Tout cela a un coût. Pensez-vous que tout le monde peut se le permettre ?

C’est surtout un choix. Je parlerais plutôt de déplacement de budget. Cela fait trois ans que je n’ai pas pris de vacances « normales », préférant des jeûnes ou des cures en Inde. Si au début, le jeûne encadré et les consultations chez ma naturopathe étaient nécessaires, je sais maintenant me débrouiller seule pour jeûner ou acheter mes plantes. Mon budget cafés/colas/cigarettes/viandes a simplement été remplacé par un budget plantes/épices/huiles essentielles/soins. Tout le monde peut se permettre de choisir, surtout si sa santé est au cœur du sujet.

Est-on aussi déterminé à s'en sortir quand on est plus âgé que vous l'êtes ?

La génération des seniors actuelle n’est pas la même que celle de mes grands-parents : elle bouge beaucoup plus et a appris à se servir d’Internet pour se renseigner. Et surtout c’est une génération qui a envie de vivre en bonne forme et de bouger le plus longtemps possible. Je pense qu’à n’importe quel âge il est possible de réduire les douleurs et de continuer à vivre et bouger normalement.
Personnellement ce qui m’a donné le ressort nécessaire pour prendre en mains mon traitement en plus de mes douleurs et du handicap, ce sont les forums et autres blogs de malades que j’ai lus. Je me suis dit que ce n’était pas possible toute cette souffrance et qu’il existait forcément un moyen d’aller mieux.

Quel est votre programme anti-arthrose aujourd’hui ?

Il repose en partie sur les changements alimentaires que je décris dans le livre, et sur des plantes. J'utilise aussi des huiles essentielles en massage. Je ne fume plus et surtout je fais du sport, modérément tous les jours. Je me suis mise à cuisiner. Les premiers temps j’avais l’impression que c’était compliqué, qu’il fallait que j’ai toujours des betteraves dans mon sac mais en réalité c’est plutôt simple. Il y a toujours moyen de bien manger. Plus ça va et plus les gens sont sensibilisés à l’importance de l’alimentation sur leur santé. Je crois avoir convaincu mon petit monde de faire plus attention et j’en suis très fière.

Peut-on dire que paradoxalement cette maladie vous a ouvert les yeux sur une autre manière d'aborder l'existence ? 

Oui, clairement. Avant mon arthrose, je faisais tout trop, j’étais dans l’excès. Je pensais que ma vie était riche et remplie comme ça. Grâce à l’arthrose j’ai appris à écouter mon corps, à me dire « stop, ton corps qui s’exprime ». A croire que j’ai créé cette arthrose pour pouvoir m’arrêter, rééquilibrer ma vie personnelle et professionnelle… bref changer de vie en lui donnant plus de sens.

Quels sont vos projets aujourd’hui ?

Je travaille depuis plus de 15 ans dans un grand groupe de restaurants. Je viens obtenir un mi-temps qui me permettra de continuer à me former en thérapies alternatives. Ce milieu me plaît car il a changé ma vie. J’ai fini une formation pour encadrer des jeûnes et je suis actuellement une formation en alimentation/nutrition. Je ne sais pas encore ce que je vais faire exactement de tout ça, mais partager un certain savoir avec d’autres est quelque chose qui a beaucoup de sens pour moi, surtout si ce savoir peut aider. J’ai aussi un deuxième livre en projet.

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