Un manque de vitamine D et d'oméga-3 impliqué dans la maladie d'Alzheimer

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 06/02/2013 Mis à jour le 10/03/2017
Un manque de vitamine D et d'oméga-3 pourrait contribuer à la maladie d'Alzheimer.Ces substances permettraient au système immunitaire de lutter contre les plaques amyloïdes.

La maladie d'Alzheimer est une maladie dégénérative affichant un tableau de démence sénile, c'est-à-dire la perte progressive et irréversible de fonctions cognitives, en particulier de la mémoire. Une étape cruciale de la maladie est caractérisée par l'accumulation de plaques de protéines dites "bêta-amyloïdes" qui sont associées à la mort des neurones.

Une équipe de chercheurs de l'école de médecine David Geffen située à Los Angeles aux Etats Unis travaille activement sur cette maladie et sur le rôle joué par la vitamine D dans son évolution. De précédents travaux avaient mis en évidence qu'un apport plus élevé en vitamine D3 diminuait le risque de développer la maladie et les chercheurs avaient pu constater que la vitamine D aidait l'organisme à se débarrasser des plaques amyloïdes. Cette fois leurs travaux ont confirmé le rôle joué par la vitamine D mais ont aussi mis en évidence celui joué par le DHA, un acide gras de la famille des oméga-3 qu'on trouve principalement dans les poissons gras.

Dans cette nouvelle expérience les scientifiques ont prélevé du sang de personnes en bonne santé et de personnes touchées par la maladie d'Alzheimer. Ils ont ensuite exposé les macrophages aux plaques amyloïdes. Les macrophages sont des cellules du système immunitaire qui attrapent et nettoient différents déchets dans notre organisme, y compris les fameuses plaques. Ils ont ensuite ajouté la forme active de la vitamine D3, le calcitriol, ou la forme active du DHA, la résolvine D1, et ont pu constater que les deux composés ont un effet sur l'inflammation et améliorent le nettoyage des plaques. De plus ils empêchent la destruction des neurones qui survient habituellement. Les chercheurs ont observé que les deux composés agissent via des récepteurs et des voies de signalement différentes, impliquant un bénéfice distinct de chacune des substances.

Même si les chercheurs ont constaté que la vitamine D et le DHA améliorent le nettoyage des plaques dans les deux groupes ils constatent des différences dans les mécanismes de l'inflammation. Selon eux ces différences seraient liées à l'importance du déficit en vitamine D ou en oméga-3 des personnes étudiées même si d'autres études seront nécessaires pour en être certain. L'équipe conclut que ces résultats éclairent sous un nouveau jour l'importance de la nutrition dans le combat contre la maladie d'Alzheimer. Leur prochain espoir est de tester l'effet d'une supplémentation en oméga-3 et en vitamine D chez des malades.

Le rôle joué par ces deux substances semble également compatible avec les recherches qui suggèrent que la maladie d'Alzheimer aurait une cause infectieuse.

A se procurer : Maladie d'Alzheimer. Et s'il y avait un traitement ? du Dr Michèle Serrand (lire un extrait ICI  >>).

Référence

Mathew T. Mizwicki, Guanghao Liu, Milan Fiala, Larry Magpantay, James Sayre, Avi Siani, Michelle Mahanian, Rachel Weitzman, Eric Hayden, Mark J. Rosenthal, Ilka Nemere, John Ringman, David B. Teplow. 1α,25-Dihydroxyvitamin D3 and Resolvin D1 Retune the Balance between Amyloid-β Phagocytosis and Inflammation in Alzheimer's Disease Patients. Journal of Alzheimer’s Disease, Volume 34, Issue 1

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