Les oméga-3 bénéfiques pour prévenir les fractures

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 09/07/2013 Mis à jour le 28/05/2021
Actualité

Les oméga-3 apportés par l'alimentation ou par des suppléments d'huile de poisson permettent de prévenir les fractures, particulièrement chez les femmes ménopausées. 

Pourquoi c'est important

Le risque de fractures augmente avec l’âge et, avec une durée de vie plus longue, on estime que le nombre de fractures de la hanche par exemple pourrait atteindre 6,26 millions d’ici 2050 (contre 1,6 millions en 1990). Parmi la population âgée de plus de 50 ans, une autre estimation indique qu’environ une femme sur 3 et un homme sur 5 subiront une fracture. Plus inquiétant encore, une étude menée entre 2000 et 2010 rapporte que 22,8% des patients décèdent dans l’année qui suit une fracture de la hanche.

La fracture de la hanche – ou fracture du col du fémur – concerne surtout les personnes de plus de 65 ans, et plus souvent des femmes que des hommes. En France, il y en aurait environ 70 000 chaque année. Elle est provoquée par une chute. Le vieillissement de l’os, rendu plus fragile notamment en raison des modifications hormonales qui suivent la ménopause est un autre facteur de risque.  Le potassium et le magnésium, comme le calcium, jouent un rôle important dans la santé de l’os. Dans ce contexte, la prévention des fractures liées à l’âge est capitale. Ainsi, les acides gras oméga-3 pourraient jouer un rôle bénéfique sur le risque de fracture. C’est ce que suggèrent plusieurs études menées sur le sujet.

Les études

Une étude américaine publiée dans Journal of Bone and Mineral Research révèle que des niveaux élevés en acides gras oméga-3 dans le sang pourraient diminuer le risque de fracture de la hanche chez des femmes ménopausées. L’objectif de cette étude était d’évaluer la relation entre les concentrations en acides gras oméga-3 et -6 dans le sang et le risque de fracture de la hanche. Les oméga-3 sont des acides gras polyinsaturés essentiels pour une bonne santé du cœur et du cerveau. Ils peuvent provenir à la fois de sources animales (EPA et DHA dans le poissongras) ou végétales (acide alpha-linolénique dans les huiles de colza, de lin, de cameline, les noix, les graines de lin…). Comme les oméga-3 ont un effet anti-inflammatoire, ils pourraient réduire l’inflammation associée à la perte d’os et au risque de fracture.

Les chercheurs ont utilisé les dossiers de femmes ménopausées recrutées entre 1993 et 1998 et suivies pendant 15 ans. 324 paires de femmes ont été composées, la moitié ayant eu une fracture de la hanche avant le 15 août 2008 ; les autres formaient un groupe contrôle. Les échantillons sanguins de ces femmes ont été analysés.

Résultats : des taux élevés en oméga-3 (acide alpha-linoléique, acide eicosapentaénoïque (EPA) et oméga-3 totaux) sont associés à un risque réduit de fracture de la hanche. De plus, un rapport oméga-6 /oméga-3 élevé accroît le risque de fracture : les femmes chez qui ce rapport était le plus élevé avaient près de deux fois plus de risques de fractures de la hanche que celles qui avaient les ratios les plus bas. Or, les régimes alimentaires occidentaux sont souvent riches en acides gras oméga-6, comme l’acide linoléique que l’on trouve dans l’huile de tournesol, alors que la part des oméga-3 est plus faible.

Une autre étude parue en mai 2021 dans la revue American Journal of Clinical Nutrition vient confirmer l’intérêt des oméga-3 pour prévenir les fractures. Cette fois, les chercheurs ont analysé l’impact d’une supplémentation en huile de poissons (EPA et DHA) sur le risque de fracture, chez des personnes n’ayant pas d’antécédents mais également chez des personnes ayant déjà subi une fracture. L’influence de la prédisposition génétique sur l’association entre suppléments d’huile de poisson et risque de fractures a également été évaluée.  

Les données d’environ 493 000 participants (âgés de 40 à 69 ans au début de l’étude) ont été analysées. Les participants ont indiqué sur des questionnaires s’ils prenaient régulièrement des compléments d’oméga-3 (huile de poisson) et ils ont été suivi pendant un peu plus de 8 ans.

Chez les participants sans antécédents, 12 070 fractures ont été répertoriées : les résultats indiquent que ceux qui prennent régulièrement des suppléments d’huile de poissons ont un risque de fractures diminué de 7%, et plus particulièrement un risque de fracture de la hanche plus faible de 17% et de fracture des vertèbres réduit de 15%, par rapport aux personnes qui ne se supplémentent pas. L’association entre le risque de fractures et la supplémentation en huile de poisson était plus forte chez les personnes ayant une prédisposition génétique aux fractures.

Enfin, chez les participants qui avaient déjà eu une fracture, les suppléments d’huile de poisson sont intéressants pour éviter une récidive (notamment pour les fractures des vertèbres) mais aucun effet bénéfique n’a été observé sur le risque de récidive d’une fracture de la hanche.

L'avis de Thierry Souccar, auteur du Mythe de l'ostéoporose : "Ces études confirment d'autres travaux montrant qu'il existe une composante inflammatoire dans l'ostéoporose. L'ostéoporose n'est pas une maladie, comme le font croire l'industrie pharmaceutique, l'industrie laitière et les médecins qui leur sont liés, mais un facteur de risque lié au vieillissement naturel de l'os, lui-même modulé par le mode de vie. Les données scientifiques disponibles montrent que la prévention des fractures ne passe ni par la prise de médicaments, ni par la surconsommation de produits laitiers. Au contraire, lorsqu'on fait reposer la prévention sur ces deux types de mesure, on détourne les patientes des solutions qui ont prouvé leur efficacité. Ces solutions relèvent du bon sens : elles visent notamment à rétablir les grands équilibres physiologiques, comme l'équilibre entre les deux grandes familles d'acides gras polyinsaturés, les oméga-6 pro-inflammatoires et les oméga-3 qui ont des effets opposés. Le rapport optimal entre les deux familles est probablement proche de 1 - c'est celui pour lequel nous sommes génétiquement faits - celui qui a prévalu tout au long de l'histoire de l'humanité, jusqu'à l'ère agricole, époque à laquelle il a basculé en faveur des oméga-6 du fait de la richesse des céréales (qui nourrissent alors hommes et animaux) en acide linoléique. Il est même possible que l'on s'épanouisse plus dans un contexte dans lequel les oméga-3 sont majoritaires. Une étude qui estimait les apports des chasseurs-cueilleurs au pélolithique supérieur a trouvé que le ratio oméga-6 sur oméga-3 était probablement inférieur à 1."    

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