La vérité sur le café

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 12/07/2006 Mis à jour le 15/02/2017
Chaque Français n’en consomme que 5 kg par an, loin derrière les champions du monde scandinaves (plus de 13 kg par personne et par an), mais devant les Japonais qui ne jurent que par le thé. Comme Janus, le café est capable du meilleur comme du pire, et ce n’est pas forcément une question de dose.

Le café est déconseillé aux stressés

VRAI

Deux à trois tasses de café par jour font l’effet d’un événement stressant : dans l’heure ou les deux heures, les hormones du stress (adrénaline, noradrénaline et cortisol) montent, la fatigue diminue et la pression artérielle s’élève (de 7 à 10 mm de mercure) et reste élevée plusieurs heures (heureusement, la pression artérielle ne reste pas durablement élevée et les hypertendus peuvent boire du café).

 

Le café rend vigilant

VRAI

Et vérifié comme on pouvait s’y attendre par les scientifiques de l’armée américaine. Ils ont depuis 20 ans multiplié les études sur des soldats privés ou non de sommeil. Conclusion : dans les deux cas, la vigilance est meilleure après une dose de caféine, qu’il s’agisse de surveiller une station radar, retenir une information ou tirer sur une cible. Dernière étude en date : des soldats privés de sommeil pendant 72 heures réagissaient mieux et plus vite aux exercices de tir après avoir avalé 200 à 300 mg de caféine. La caféine agit en franchissant la barrière hémo-méningée et en activant des récepteurs à l’adénosine. L’armée US a fourni à ses troupes en Irak un chewing gum qui délivre une dose de 200 mg de caféine. Pour un effet optimal, les soldats de mission de nuit ont pour ordre de le mâcher à 3 h 00, 5 h 00 et 7 h 00 du matin.

Tharion WJ : Caffeine effects on marksmanship during high-stress military training with 72 hour sleep deprivation. Aviat Space Environ Med. 2003, 74(4):309-314

 

Le café augmente la fertilité chez la femme

FAUX

Au contraire, les femmes qui désirent un enfant (c’est également le cas pour les femmes qui allaitent) devraient réduire leur consommation de café, au même titre que l’alcool ou le tabac. Plusieurs études en apportent la démonstration, la plus récente étant britannique : selon ses auteurs, la fertilité diminue lorsqu’une femme boit plus de six tasses par jour. Ces femmes attendent beaucoup plus que les autres avant de tomber enceinte. Chez la future maman, la caféine à dose élevée pourrait augmenter les risques de fausse-couche, même si aucune explication biologique du phénomène n’est proposée. La plupart des chercheurs conseillent aux futures mamans de ne pas prendre plus de 250 mg de caféine par jour, soit l’équivalent de deux tasses et demi.

Hassan MA : Negative lifestyle is associated with a significant reduction in fecundity. Fertil Steril. 2004, 81(2):384-392

 

Le café diminue le risque de diabète

VRAI

La plupart des études sur les facteurs de risque du diabète de type II convergent : le café protège. Ainsi, de 1982 à 1992 plus de 14 000 Finlandais hommes et femmes, ont été suivis. Résultat : les buveurs réguliers de café sont moins touchés par le diabète de type II que les autres. Deux inconnues subsistent. D’abord, la quantité de café qu’il faut boire pour prévenir cette maladie, les doses « efficaces » allant de trois tasses à plus de cinq par jour. Dans tous les cas, seuls sont concernés les gros buveurs de café, les vrais amateurs de petit noir. Autre inconnue, de taille, le mode d’action : la caféine réduirait l’intolérance au glucose par des mécanismes physiologiques qui demeurent mystérieux.

Tuomilehto J : Coffee consumption and risk of type 2 diabetes mellitus among middle-aged Finnish men and women. JAMA. 2004, 291(10):1213-129.

 

Le café fait des os plus solides

FAUX

Le café pourrait être responsable d’une fuite de calcium et d’une diminution de la densité osseuse qui expose au risque d’ostéoporose. Pour une étude américaine, 96 femmes âgées de 71 ans ont été suivies. Dans le groupe des femmes qui consomment plus de 300 mg de caféine (soit environ trois tasses) la perte osseuse était plus importante trois ans plus tard que chez celles qui consomment plus de 300 mg de caféine. Seraient particulièrement menacées les femmes qui portent une mutation sur un gène qui code pour un récepteur à la vitamine D.

Hata M : Osteoporosis as a lifestyle-related disease. Nippon Rinsho. 2003, 61(2):305-313

 

Plus de café, c’est moins de calculs biliaires

VRAI

Là aussi, un consensus existe chez les chercheurs. La consommation de 3 à 4 tasses quotidiennes de café caféiné peut réduire de 20 à 30% le risque de calculs vésiculaires. En revanche, aucun bénéfice à attendre du café décaféiné.

Leitzmann MF : Coffee intake is associated with lower risk of symptomatic gallstone disease in women. Gastroenterology 2002, 123(6):1823-1830.

Teneur en caféine d’une tasse de café :

Selon le mode de préparation

  • Café filtre : 60 -180 mg

  • Expresso : 40 -110 mg

  • Café soluble : 40 -110 mg

Selon le type de café ( pour 150 ml de café filtre)

  • Robusta : 100 - 250 mg

  • Arabica : 50 - 120 mg

  • Décaféiné : 1 - 6 mg

Source : Sante et café news

 

 

Le plein d’antioxydants

 

Qui dit « antioxydants », pense « fruits et légumes ». Ou thé. Mais rarement café. Et pourtant ! Une tasse de café renfermerait autant d’antioxydants que trois oranges. Une étude norvégienne a d’ailleurs étudié l’origine des apports en antioxydants chez 61 adultes. A la surprise générale, c’est le café qui arrive en tête. Environ 300 sortes d’antioxydants nageraient dans le fond de la tasse ou flotteraient dans les vapeurs de café. Ainsi, 150 ml de café en contiendraient 200 à 550 mg (contre 150 à 200 mg pour la même quantité de thé). Ces composés donnent au café son arôme et son goût. Les antioxydants neutralisent les radicaux libres et préviennent les maladies liées au vieillissement. De nombreuses études ont d’ailleurs trouvé que la consommation de café réduit le risque de cancer du côlon. Peut-être un effet de ses antioxydants.

Svilaas A : Intakes of antioxidants in coffee, wine, and vegetables are correlated with plasma carotenoids in humans. J Nutr 2004, 134(3):562-7.

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