Risque de mortalité réduit chez les gros buveurs de thé

Par Thierry Souccar - Journaliste et auteur scientifique, directeur de laNutrition.fr Publié le 01/09/2014 Mis à jour le 10/03/2017
Une étude française d’observation qui a suivi, durant 4 ans 131401 personnes, conclut que la consommation de thé, pas celle de café, réduit le risque de décès autre que cardiovasculaire.   

L'étude a été menée par des médecins de l’Hôpital Hôpital européen Georges-Pompidou auprès de volontaires âgés de 18 à 95 ans. Ils ont passé un bilan de santé entre janvier 2001 et décembre 2008 puis ont été suivies durant 3,5 ans en moyenne. Au cours du suivi, 95 décès de cause cardiovasculaire et 632 décès d’autres causes ont été constatés. La consommation (aucune, 1 à 4, ou plus de 4 tasses par jour) de café et/ou de thé des participants a été évaluée par questionnaire auto-administré.

Résultats :  les buveurs de café présentent un profil de risque cardiovasculaire plus élevé que les non-buveurs, en particulier pour les fumeurs, le taux de tabagisme augmentant avec la consommation de café (17% des non-buveurs mais 57% des consommateurs de plus de 4 tasses par jour). Les non-buveurs de café sont plus actifs physiquement, et plus jeunes que les non-buveurs (40 ans contre 44). Les grands buveurs de café ont une pression artérielle systolique un peu plus basse et une pression artérielle diastolique un peu plus haute vs non-buveurs, après ajustement pour l'âge.

Les consommateurs de thé présentent un meilleur profil de risque cardiovasculaire que les non-consommateurs et le taux de tabagisme diminue avec la consommation de thé (34% des non-buveurs contre 29% des gros consommateurs de thé.  L'activité physique augmente avec le nombre de tasses de thé consommées quotidiennement.  La consommation de thé s’accompagne d’une baisse de 4-5 mm Hg de la pression artérielle systolique et de 3 mmHg de la pression artérielle diastolique chez les grands consommateurs de thé par rapport aux non-consommateurs, après ajustement pour l'âge.

Les hommes ont tendance à boire du café plus fréquemment que les femmes, tandis que les femmes ont tendance à boire plus de thé que les hommes.

L'étude a été présentée le 31 août au congrès européen de cardiologie.

Le rapprochement entre les habitudes de consommation et la mortalité a mis en évidence une association inverse entre la consommation de thé et la mortalité cardiovasculaire, mais qui n’est pas significative. En revanche, les consommateurs de thé avaient une mortalité non-cardiovasculaire réduite de 24%, un bénéfice concernant surtout les anciens fumeurs.

La consommation de café n’était ni liée à une mortalité accrue ni à une mortalité réduite, après prise en compte du tabagisme.

Le thé comme le café renferme des antioxydants. Cette étude trouvé un bénéfice à la consommation de thé plutôt qu’à celle de café, mais il faut prendre les résultats avec prudence car le questionnaire alimentaire était purement déclaratif, le type de café (ni de thé) n’est pas renseigné, et il s’agit d’une étude d’observation ne permettant pas de déduire des relations de cause à effet.

Source

Danchin N. Coffee or tea consumption: no impact on cardiovascular mortality: the IPC cohort. Présenté au Congrès européen de cardiologie, Barcelone 31 août 2014.

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