On mange moins salé quand on utilise épices et aromates en cuisine

Par Marie-Céline Ray - Journaliste scientifique Publié le 01/04/2014 Mis à jour le 27/01/2023
Actualité

Vous utilisez les épices et les aromates en cuisine ? Cette habitude pourrait être bonne pour votre santé cardiovasculaire.

Le problème avec le sel alimentaire

La consommation de sel dans les pays occidentaux est généralement supérieure aux recommandations officielles, notamment à cause des produits transformés qui en contiennent beaucoup.  L’excès de sel favorise l’hypertension, un facteur de risque de maladies cardiaques et d’AVC.

Lire : L'excès de sel serait responsable de 23 millions de décès

Au-delà de leurs bénéfices propres, épices et aromates permettraient de réduire ses apports en sel.

Un mélange de piment et de plantes aromatiques peut faire renoncer au sel

L’ajout d’épices à un repas pauvre en sodium empêche les adultes de plus de 60 ans de remarquer un manque de sel, selon une étude qui a testé la perception du goût salé chez des plus de 60 ans, en utilisant des formulations de sauce avec des quantités variables de sel et différentes épices et assaisonnements (1).

Les participants à l'étude ont été invités à comparer trois formulations différentes d’une sauce avec cinq concentrations de sel différentes. L'une des formulations n'avait pas d'herbes aromatiques, la seconde des herbes et la troisième des herbes et un assaisonnement au piment. C’est cette formulation qui s’est révélée la plus efficace pour masquer le goût peu salé.

Les résultats montrent que l'ajout de piment rend difficile pour les participants de distinguer les échantillons à faible et à forte teneur en sel. À l'inverse, l'ajout des seules herbes aromatiques, telles que basilic, poudre d'ail, ou l’ajout de poivre, n'a pas été aussi efficace pour masquer le manque de sel.

Il semble donc possible de diminuer sa dépendance au sel en mélangeant des herbes aromatiques avec un peu de piment.

Les bienfaits des cours de cuisine pour apprendre l'utilisation des épices et aromates

D’après une étude présentée à San Francisco lors des rencontres de l’American Heart Association’s Epidemiology & Prevention/Nutrition, Physical Activty & Metabolism, des cours de cuisine montrant comment utiliser épices et aromates sont plus efficaces que de simples recommandations indiquant de limiter ses apports en sel (2).

Dans cette étude, des chercheurs de l’université de Californie San Diego ont voulu réduire les apports en sels d'adultes en surpoids grâce à une intervention encourageant l’utilisation d’aromates et d’épices.

55 adultes (moyenne d’âge : 61 ans), dont l'IMC moyen était de 30, ont participé : il y avait 65 % de femmes et 63 % avaient de l’hypertension. L’étude appelée « SPICE » s’est déroulée en deux étapes. Lors de la première phase de 4 semaines, les participants ont suivi un régime pauvre en sel ; les chercheurs leur ont fourni tous les aliments et les boissons afin de les habituer à manger selon les recommandations. Lors de la deuxième phase de 20 semaines, 40 personnes ont été séparées en deux groupes : 20 personnes ont reçu des conseils qui visaient à les aider à remplacer le sel par des aromates et des épices. Les 20 autres participants ont dû réduire leurs apports en sel par eux-mêmes. L’objectif était que ces personnes arrivent à limiter leurs apports en sodium à 1 500 mg par jour ; le sodium est essentiellement apporté par le sel.

Résultats : lors de la première phase, les apports en sodium sont passés de 3 450 mg par jour à 1 656 mg par jour ; la concentration de sodium dans l'urine est passée de 150 mmol par jour à 72 mmol par jour. Dans la deuxième phase de l'étude, les apports en sels ont augmenté dans les deux groupes, mais ceux qui ont reçu les conseils sur les aromates et les épices ont consommé 966 mg de sodium de moins que les autres ; l'excrétion de sodium urinaire était inférieure de 42 mmol par jour dans le groupe qui a reçu les conseils sur les aromates et les épices.

Pour Cheryl Anderson, principale auteur de l’étude, aider les gens à cuisiner différemment peut leur permettre de mieux contrôler leur alimentation. Ici, les personnes du groupe d’intervention ont aussi appris comment la culture influençait les choix d’épices, ils ont eu des démonstrations de cuisine. Les chercheurs n’ont pas poussé les participants à utiliser certaines épices en particulier mais ils les encourageaient à en tester plusieurs afin de choisir ce qu’ils préféraient.

Lire : Comment cuisiner épices et aromates dans le régime Okinawa

Le recours aux épices et aux aromates est un bon moyen d’éviter les excès de sodium. Tout le monde n'aime pas les épices, mais ce sont des sources précieuses de composés antioxydants et anti-inflammatoires comme les terpènes. Il faut cependant éviter d'abuser d'épices forts comme le piment qui favorisent la porosité intestinale.

Pour aller plus loin, lire : Santé, cuisine : le guide des épices + L'interview du chef Olivier Roellinger

Références
  1. Montero M-L. et al. Saltiness perception in white sauce formulations as tested in older adults. Food Quality and Preference. 2022; 98: 104529.
  2. Cheryl Anderson et al. Effects of a behavioral intervention that emphasizes spices and herbs on adherence to recommended sodium intake. Résumé MP37. EPI/NPAM 2014.

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