L’excès de sel serait responsable de 2,3 millions de décès

Par Thierry Souccar - Journaliste et auteur scientifique, directeur de laNutrition.fr Publié le 25/03/2013 Mis à jour le 10/03/2017
Actualité

Un million de ces décès annuels interviendraient avant 69 ans

La consommation excessive de sel entraînerait la mort de 2,3 millions de personnes chaque année selon deux analyses de chercheurs de Harvard présentées le 21 mars 2013 au cours des Sessions scientifiques de l’American Heart Association à La Nouvelle Orléans.

Dans la première présentation, le Dr Saman Fahimi et ses collaborateurs ont évalué la consommation moyenne de sel dans 187 pays. Pour la plupart des pays (181 sur 187), cette consommation excède les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé soit 5 grammes de sel ou 2000 mg de sodium par jour. Les chercheurs se sont basés sur 247 études rassemblées dans la Global Burden of Diseases Study de 2010, qui a mobilisé 488 chercheurs de 50 pays.

Dans la seconde présentation, ils ont cherché à déterminer le nombre de décès liés à l’excès de sel à partir de 107 études prospectives évaluant le rôle du chlorure de sodium dans la pression artérielle, et une autre méta-analyse sur la manière dont ces modifications dans la pression artérielle modifient les risques d’AVC et de maladies cardiovasculaires. Ils ont défini pour cela un seuil optimal de sodium à ne pas dépasser : 2,5 grammes de sel, ou 1000 mg de sodium.

Conclusion : soixante pour cent des décès d’origine cardiovasculaire liés à la consommation excessive de sel concerneraient les hommes, selon cette analyse. Les infarctus et les AVC seraient responsables chacun de 40 % des décès, d’autres types de décès cardiovasculaires étant en cause pour les autres 20%. Près d’un million de ces décès sont considérés comme « prématurés » car intervenant chez des adultes de moins de 69 ans. La plupart des décès (84 %) se compteraient hors des pays développés, le record étant enregistré en Ukraine (2109 morts par million d’adultes), la Russie (1803 par million) et l’Egypte (836 par million). A l’inverse les taux les plus bas seraient enregistrés au Qatar (73 par million), au Kenya (78 par million) et aux Emirats Arabes Unis (134 par million).

Ces derniers chiffres sont été présentés par le Dr Dariush Mozaffarian.

Ces données doivent cependant être prises avec précaution, car il s’agit d’associations et d’extrapolations statistiques, et non du résultat d’études liant spécifiquement pays par pays la consommation de sel au risque de décès.

La même équipe a conduit un travail similaire sur les boissons sucrées.

En France, les hommes consomment 8,7 grammes de sel par jour et les femmes et les enfants 6,7 grammes.  Le PNNS (programme national nutrition santé) a pour objectif une consommation moyenne de 8 grammes de sel par jour pour les hommes et 6,5 grammes pour les femmes et les enfants. A terme, les pouvoirs publics visent les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé, soit 5 grammes par jour. La majorité de ce sel ne vient pas de la salière sur la table familiale, mais des pains et autres produits de panification, des fromages, charcuteries, des aliments industriels et des plats préparés.

Lire aussi : Pourquoi on avale trop de sel

A se procurer : Le bon choix au supermarché (Collectif LaNutrition.fr)

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