Les principaux résultats du rapport de l'INCa sur l'alcool et les risques de cancer

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 02/01/2008 Mis à jour le 21/11/2017
L’INCa, l’Institut National du Cancer français vient de publier une liste des cancers qui seraient favorisés par la consommation de boissons alcoolisées. LaNutrition.fr en résume pour vous les principaux résultats.

D’après l’étude menée par l’INCa, les relations cause à effet entre la consommation d’alcool et certains cancers seraient flagrantes, notamment ceux liés au tabagisme. En revanche, les preuves sont encore insuffisantes pour d’autres formes de cancers. Le rapport, rédigé par l’INCa en partenariat avec le réseau National Alimentation Cancer Recherche (NACRe) est intitulé Alcool et risque de cancers: Etat des lieux des données scientifiques et recommandations de santé publique. Pour en savoir plus, allez sur le site de l’INCa : www.e-cancer.fr. Enfin, La Nutrition.fr de janvier consacre un dossier à ce rapport en soulignant certaines faiblesses qui pourraient remettre en causes les conclusions des chercheurs. LaNutrition.fr a demandé son avis au Dr Michel de Lorgeril, membre du conseil scientifique de LaNutrition.fr, chercheur au CNRS et spécialiste de l'étude des interactions entre la consommation d'alcool et la santé.

La consommation d'alcool augmente fortement le risque de cancers des voies aérodigestives supérieures (bouche, nez, larynx, oesophage, pharynx).

Lorsque les doses ne dépassent pas 40g d'alcool par jour (4 verres), le risque de cancer des VADS serait multiplié par 1,4 à 1,7 chez les buveurs non fumeurs par rapport aux non-buveurs non-fumeurs. Au delà de 40 g, le risque de cancer serait multiplié par un facteur allant de 4,2 à 12,6 selon sa localisation anatomique. Le tabac agissant en synergie avec l'alcool pour ce type de cancer, les buveurs fumeurs auraient un risque encore plus fort.

Le type d'alcool ne ferait pas de différences et l'augmentation du risque serait la même que l'on consomme du vin, de la bière ou des alcools forts. Cependant, la consommation d'alcool entre les repas pourrait avoir plus d'effets néfastes que durant les repas.

La consommation d'alcool augmente le risque de cancer du foie, généralement après le développement d'une cirrhose alcoolique.

Les consommateurs d'alcool auraient 2 fois plus de risques que les personnes abstinentes d'avoir un jour un cancer du foie. Aux Etats-Unis, 32 à 45% des cancers du foie seraient attribuables à une consommation chronique et élevée d'alcool. La relation entre consommation d'alcool et le risque de cancer est linéaire selon les auteurs avec un risque significatif existant dès 25 g d'alcool par jour. Le risque serait multiplié par 1,2 pour une consommation de 2 verres et demi par jour, par 1,4 pour 5 verres par jour et par 1,8 pour 10 verres. Peu d'études ont analysé les effets selon le type d'alcool mais il semble qu'un risque plus important existe avec la bière et les spiritueux.

Il existe une relation entre consommation d'alcool et risque de cancer du sein chez la femme.

Trois verres d'alcool par jour augmenteraient le risque de cancer du sein de 30% mais il existerait, selon les experts, une relation linéaire dès 10 g par jour (un verre). Pour chaque verre supplémentaire quotidien, le risque augmente de 10%.

Le tabac n'étant pas un facteur de risque de cancer du sein, il n'y aurait pas d'élévation du risque provoqué par l'association alcool / tabac. Le type d'alcool n'interviendrait pas non plus.

Il existe une relation entre consommation d'alcool et risque de cancer colorectal chez l’homme.

L'augmentation du risque de cancer colorectal serait de 23% pour 30 g d'alcool (3 verres) par jour et de 41% pour 45 gr d'alcool par jour. La relation entre consommation d'alcool et risque de cancer serait linéaire avec un risque significatif pour une consommation de 30g par jour. Encore une fois ici, le type de boisson n'aurait pas d'influence. Le risque serait très élevé chez les fumeurs consommant chaque jour plus de 60 g d'alcool : 8,6 fois plus élevé que chez un non fumeur buvant moins de 10 g d'alcool.

Les résultats des études sur les rapports entre alcool et cancer du poumon, de l'estomac, du pancréas, de l'endomètre, des ovaires, de la prostate, de la thyroïde, de la vessie et du rein sont controversés ou à confirmer.

Pour tous ces autres cancers, les preuves ne seraient pas suffisamment probantes pour permettre d'élaborer des recommandations selon les experts de l'INCa.

Les fumeurs n'auraient cependant pas plus de risque de cancer du poumon en consommant de l'alcool. Les non-fumeurs auraient en revanche plus de risque pour une consommation d'alcool supérieure ou égale à un verre et demi par jour (15g/j).

Pour le risque de cancer de l'ovaire ou de l'endomètre, il n'y aurait globalement pas d'association avec la consommation d'alcool. Pour celui de la prostate, il y aurait une association seulement pour des doses supérieures à 30g/j (3 verres).

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