Mais pourquoi j'ai choisi ce produit ?

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 22/07/2009 Mis à jour le 06/02/2017
Pourquoi j'achète ce produit et pas celui-là ? La question paraît anodine mais elle ne l'est pas du tout pour les professionnels du marketing qui veulent tout savoir sur ce qui sous-tend nos actes d'achat. Et nous, pourquoi cela nous intéresse ? Parce que ça peut faire de nous des consommateurs, plus acteurs et moins passifs : des consomm'acteurs, comme on voit parfois.

Comment se déroule un acte d'achat ?

Nous passons 30 secondes seulement à choisir un produit. Pour bouger de 5 cm, notre main met 5 secondes. Ce sont les études de consommation qui le disent. Cela signifie aussi que nous allons vite pour prendre notre décision. Nous avons donc déjà des schémas et des repères qui nous guident pour que ça soit rapide :

  • marque habituelle et connue

  • produit consommé habituellement

  • provenance du produit

  • prix du produit

On est loin des considérations d'ingrédients et de composition nutritionnelle. Ce qui nous guide d'abord, ce sont nos habitudes et nos expériences antérieures. Notre culture, nos souvenirs d'enfance, nos expériences d'adulte ont forgé notre goût pour tel ou tel aliment. Tout le génie des professionnels du marketing est de réussir à nous faire changer nos habitudes.

 

Sur quels critères choisir un produit nouveau ?

Pour attirer notre oeil, il faut des mentions fortes. Ce qui peut éveiller notre intérêt peut appartenir à différentes catégories :

  • la bonne affaire

  • la santé

  • l'attrait gourmandise

  • l'aspect pratique du produit (emballage, ouverture, …)

L'ordre entre ces catégories dépendra de chacun d'entre nous. Untel voudra acheter beaucoup pour pas cher en priorité alors qu'un autre voudra d'abord satisfaire son goût pour le sucré.

 

Le prix

Si le prix est trop élevé, il faudra vraiment que le produit dégage une irrésistible aura de nouveauté, de sainteté nutritionnelle ou de paradis gustatif pour nous faire craquer.

Mais un prix trop bas peut nous rebuter car nous n'aimons pas penser que nous sommes en bas de l'échelle sociale. Le juste prix doit donc se mériter pour un produit.

 

Le critère « santé »

Le critère « santé » est lié aux allégations directes ou implicites qu'affiche le produit. Les emballages peuvent se couvrir de fruits sans en contenir, ou juste 1,3% pour 100 g. Cela constitue presque une allégation mensongère. Une fontaine de lait peut aussi nous faire croire que le produit est « riche en lait ». Et dans la tête du consommateur, le mot lait rime toujours avec santé osseuse. C'est la force de l'industrie d'avoir réussi à conditionner tout le monde pour que la simple mention d'un produit laitier soit associée à la santé osseuse, blancheur, la pureté, l'enfance, l'innocence, la pureté, etc... Nous voilà en pleine mythologie laitière.

La même chose se reproduit avec les céréales. Le simple dessin d'un épi de blé dodu, gorgé de soleil sur fond azur évoque des champs prêts à être moissonné, des espaces agricoles naturels et toute la force des traditions paysannes. Dommage si le produit contient surtout des amidons de maïs modifiés pour être résistants à la digestion et des maltodextrines de blé. Le pouvoir de l'évocation de l'image sur le paquet efface le jargon incompréhensible de la liste d'ingrédients.

Et que ne ferait-on pas pour la santé de nos enfants ?

 

L'attrait gourmandise

Pour la gourmandise, pour nous offrir leur marketing enrobé de miel, les publicistes en connaissent un rayon. Les publicités regorgent de mots qui parlent à notre cerveau : onctuosité, fraicheur, croustillant, douceur, saveur, etc... Les mots ne leur manquent pas pour décrire avec force adjectifs les produits gras et sucré/ salé issus des chaînes de fabrication industrielle. Quitte à nous culpabiliser ensuite, en nous rappelant que le contrat était clair, que la composition et les calories étaient parfaitement affichés sur l'emballage innocent.

 

Alors, la faute à qui ?

« Si nous grossissons, c'est parce que nous mangeons trop ». Toute la responsabilité reposerait donc sur le consommateur, coupable de regarder la publicité à la télévision, de croire les allégations sur le paquet et ne pas comprendre ce que sont les maltodextrines ou d'ignorer ce qu'est le ButhylHydroxyToluène (BHT). Fautif de ne pas avoir compris que les « nutritionnistes » de la marque ne sont que des employés du marketing, que la portion familiale est immense pour permettre d'en manger plus et que le mini emballage permet juste de faciliter le grignotage à toute heure. Sa punition sera de reprendre un « Délice de goyave aux arachides grillées façon exotique », garanti en colorants, édulcorants, émulsifiants et arômes de synthèse.

Voilà pourquoi nous avons fait ce dossier : pour vous donner quelques éléments pour pouvoir mieux lutter contre le pouvoir du marketing. L'information existe mais elle est cryptée, brouillée par des messages contradictoires.

Lire aussi le guide de survie au supermarché  : Le bon choix au supermarché édition 2016-2017 (lire un extrait ICI >>).

 

Pour en savoir plus :

Etiquettes : quelles sont les mentions obligatoires ?

Quand les étiquettes ne disent pas tout

Les ingrédients allergisants

Info nutritionnelle ou marketing alimentaire ?

Comprendre pourquoi on achète

Les allégations : slogan ou intox ?

Les labels et les logos

Les logos « écologiques »

Les logos « marketing »

Les mentions ou expressions réglementées

Comment déchiffrer l'étiquetage nutritionnel ?

Profil alimentaire : bientôt sur les étiquettes ?

L'interview de Nicole Darmon

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