Réduire au silence la spondylarthrite avec le régime Seignalet

Par Thierry Souccar - Journaliste et auteur scientifique, directeur de laNutrition.fr Publié le 01/03/2013 Mis à jour le 10/03/2017
Le biologiste Jean-Marie Magnien, auteur de Réduire au silence 100 maladies avec le régime Seignalet explique comment ce mode d'alimentation peut apporter un soulagement dans la spondylarthrite ankylosante.

Le Dr Jean Seignalet est décédé en 2003. Jean-Marie Magnien, pharmacien, biologiste, nutritionniste et nutrithérapeute marche dans ses pas. Ce scientifique curieux a accompagné de nombreux malades sur le plan nutritionnel.

LaNutrition.fr : Que vous inspire le témoignage poignant du joueur de foot Alejandro Alonso, contraint d'arrêter sa carrière du fait de la spondyalrthrite ?

Jean-Marie Magnien : Très sincèrement de la peine. Il m’arrive souvent d’être témoin de telle situation. J’ai le sentiment de voir une personne qui se noie sans pouvoir intervenir.  Peu de gens sont prêts à entendre mes conseils si éloignés de la médecine officielle, alors je reste silencieux et empli de tristesse. Mes conseils peuvent paraitre saugrenus et pourtant mon expérience de biologiste auprès de 2000 personnes dans diverses pathologies m’apporte la preuve que j’ai raison, tout comme Jean Seignalet avait raison. Je ne suis plus seul à suivre cette voie car je forme chaque année des médecins à Bruxelles en partageant avec eux ma passion, mon expérience et mon émerveillement. Après 10 ans, à chaque réussite je suis encore capable de dire : « C’est incroyable, ça marche ! ».

Vous avez été très tôt convaincu par l’approche du Dr Jean Seignalet et vous avez poursuivi en quelque sorte son travail. Comment analysez-vous ce qui frappe aujourd’hui Alejandro Alonso ?

En lisant L’Equipe,  on peut reconstituer les événements de la façon suivante.

  • En juillet 2011 Alejandro a failli arrêter sa carrière à la suite d’une très grave opération du genou droit. A ce stade, son stress de ne pas reprendre la compétition a dû atteindre un maximum de 10 sur une échelle de 1 à 10. En effet il déclare : « Quand tu joues à ce niveau tu dois être à 200% de tes moyens physiques ».
  • A nouveau sur le terrain en avril 2012, soit 9 mois après son intervention. Son arrivée a été précédée d’un entrainement fait de courage, d’inquiétude et de motivation.
  • En septembre 2012, six mois après son retour fait de douleurs, le diagnostic de spondylarthrite ankylosante tombe comme un couperet.
  • Le 13 janvier 2013, la médecine du travail le déclare inapte au métier de footballeur, il est licencié.

Si je rappelle ici le déroulement des événements, c’est tout simplement pour décrypter la maladie d’Alejandro au regard du régime Seignalet. Mes 10 années d’expérience sont expliquées et décrites dans mon livre. Le déroulement d’une centaine de pathologies prend raisonnablement le même chemin : un stress important suivi dans les 3 à 6 mois de l’apparition des premiers symptômes de la maladie.

La spondylarthrite ankylosante est-elle facile à diagnostiquer ?

Non, au début, les signes cliniques sont si discrets que le diagnostic est souvent impossible. Prenons le cas récemment d'un homme adulte de 36 ans. Ses premiers symptômes apparaissent en mars 2009 mais le diagnostic de spondylarthrite ankylosante n’est réellement posé qu’en janvier 2011, soit deux ans après le début de la maladie.

Quelles solutions s’offrent aux personnes atteintes de spondylarthrite aujourd’hui ?

Les malades ont deux voies possibles.

  • La voie royale de la médecine avec une injection deux à trois fois par mois d’un immunosuppresseur de type anti-TNF alpha et des antidouleurs à prendre à vie.
  • Une voie alimentaire moins royale qui va demander indéniablement plus d’efforts, du moins au début, mais qui à terme peut supprimer le recours aux médicaments. Le taux de réussite est de 95 %. N’importe quelle équipe de foot serait heureuse de remporter ses matches avec un tel niveau de réussite.

Vous tirez ce chiffre de 95 % de réussite des cas cliniques rapportés par le Dr Seignalet n’est-ce pas ?

Oui ainsi que de plusieurs cas que j’ai suivis moi-même. Le Dr Seignalet rapporte dans son livre 122 cas de spondylarthrite ankylosante qui suivaient rigoureusement son régime alimentaire depuis au moins un an. Toutes les spondylarthrites étaient évolutives. 106 personnes étaient porteuses de l’antigène HLA B27 et 16 ne l’étaient pas. Sur ces 122 malades, le Dr Seignalet a observé 76 rémissions complètes sans aucune douleur et sans médicaments, 40 rémissions à 90 % (avec réduction des doses de médicaments) et 6 échecs.

Pour ma part, j’ai eu l’occasion de suivre plusieurs cas de spondylarthrite. J’ai conseillé ces personnes au plan alimentaire. Je me limiterai ici à un cas que je trouve très intéressant et exceptionnel. Il s’agit d’une enseignante âgée de 50 ans avec laquelle je suis en contact début octobre 2006 pour une spondylarthrite ankylosante dont les douleurs sont maximales (10 sur une échelle de 1 à 10). La recherche d’un stress est infructueuse. Devant cette absence de stress, je l’interroge : «  Que faisiez-vous en juillet ? »  Elle me révèle qu’elle était partie en Inde où elle avait contracté une amibiase intestinale. J’avais donc l’origine de l’hyperperméabilité potentielle de son intestin grêle. Dès octobre, très motivée, elle suit mes conseils au pied de la lettre. Fin décembre de la même année, je reçois un appel téléphonique où elle m’annonce qu’elle n’a plus de douleurs. Depuis 6 ans, sa spondylarthrite ankylosante reste silencieuse car elle a tout compris des mécanismes proposés par le médecin biologiste Jean Seignalet.

Que conseilleriez-vous à Alejandro ?

Je lui conseillerais de manger sans gluten (ce qui implique de supprimer maïs, blé, épeautre petit et grand, avoine, orge et seigle), sans laitages sous toutes leurs formes. Lire le chapitre 11 de mon livre pour plus de conseils pratiques. Et d’acheter un livre de cuisine sans gluten, ni laitages.

Je lui conseillerais de prendre des compléments alimentaires sans fer, sans cuivre, sans manganèse  et de bien choisir ses matières grasses en particulier de consommer une huile équilibrée en oméga-3 et oméga-6 enrichie en vitamine D3  avec une ampoule  d’Uvedose 100000 UI.

Enfin, je lui conseillerais de cuire ses aliments à la vapeur douce le plus souvent possible.

Que peut espérer Alejandro avec un tel régime alimentaire ?

Si Alejandro entre dans les 95 % de réussite, son état va s’améliorer en 4 à 6 mois, peut-être 12 mois. Il faudra être patient. On constatera un échec si le but n’est pas atteint après 18 mois de suivi des conseils alimentaires. Si Alejandro obtient une rémission par cette voie moins royale, il ne pourra jamais reprendre le sport de haut niveau mais la pratique du sport de façon raisonnable sera possible. Surtout il pourra arrêter ses médicaments comme l’ont fait certains patients sur les conseils de leur médecin. Dans mon livre je décris l’arrêt d’un anti-TNF alpha dans une maladie de Crohn et un arrêt de méthotrexate dans une polyarthrite rhumatoïde.

Seriez-vous prêt à accompagner Alejandro ?

Bien sûr, j’ajoute que mon travail de conseiller a toujours été bénévole quelle que soit la personne. Cela vaut également pour Alejandro. Mais pour réussir, il devra franchir quatre portes :

  • La première : « Croire que c’est possible »
  • La deuxième : « Comprendre pourquoi »
  • La troisième : « Pratiquer »
  • La quatrième : « Persévérer longtemps »

Ces quatre portes, il les a déjà franchies comme sportif de haut niveau. Aussi je rappelle à Alejandro le proverbe chinois : « Les professeurs ouvrent la porte mais tu dois entrer seul » pour faire ton expérience. Cette expérience  ne comporte aucun risque car en diététique elle est identique à l’alimentation asiatique traditionnelle, c'est-à-dire sans gluten, ni laitage. En regardant bien la photographie d’Alejandro dans L'Equipe, il me semble voir sur la table un grand verre de lait !

Pour pratiquer le régime sans gluten et sans lait : 60 grands classiques de la cuisine sans gluten et sans lait de Christine Calvet

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