Vin et cancer : trois questions à Dominique Lanzmann

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 10/03/2009 Mis à jour le 10/03/2017
La chercheuse Dominique Lanzmann est coordinatrice de l’étude Canceralcool menée pour déterminer les relations entre la consommation de différentes boissons alcoolisées et le risque de décès par cancer.


La consommation d’alcool augmente-t-elle le risque de cancer ?

Oui, les résultats de notre étude montrent que la consommation d’alcool augmente le risque de cancer. Tous cancers confondus ce risque augmente de 29% pour une consommation d’alcool comprise entre 0,7 et 1,4 par kg, et de 94% pour une consommation d’alcool supérieure à 1,4 g/kg. Les hommes qui consomment de l’alcool ont plus de risque de développer les cancers suivants : lèvre, cavité buccale, pharynx, larynx, poumon, rectum, anus, vessie, œsophage, foie et côlon.

Tous les alcools ont-ils ce même effet ?

Non, il y à une différence majeure pour le vin qui a même l’effet inverse. L’analyse des données montre en effet que les hommes qui consomment du vin ont globalement une mortalité par cancer diminuée de 23 %. La consommation de vin diminue notamment de 34 % la mortalité par cancers digestifs et de 22 % la mortalité par cancer du poumon.

Comment se fait-il que le vin diminue le risque de cancer, à l’inverse des autres alcools ?

Le vin contient deux substances aux actions contrastées : d’une part l'alcool, qui augmente le risque de cancer, d'autre part le jus d’un fruit, le raisin, jus naturellement enrichi en polyphénols par la macération des peaux et des pépins. Or les fruits font partie des aliments inversement associés au risque de cancer, et de nombreux travaux in vivo chez l’animal et in vitro ont montré l’action des polyphénols totaux sur l’inhibition de la cancérogénèse à différents stades. Il semblerait qu’en deça de l’équivalence en vin de 0,5 g d’alcool par kg de poids chez l’homme, c'est-à-dire un maximum de 3 verres de vin à 12° pour un homme de 70 kg, les effets bénéfiques du fruit l'emportent sur les effets délétères de l’alcool, puisque la consommation de vin est associée avec une diminution du risque de cancer. On peut dire que l’effet fruit l’emporte sur l’effet alcool à dose modérée vis-à-vis du risque de cancer.

Pour connaître les résultats de l'étude Lanzmann lisez l'article "Le risque de cancer diminuerait dès le premier verre de vin"

Consultez aussi l'article "Quels sont les cancers favorisés par l'alcool"

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