Dans le Guide du chasseur-cueilleur égaré au 21ème siècle, Heather Heying et Bret Weinstein examinent notre vie moderne avec leur regard de biologistes de l’évolution. Une lecture stimulante et provocante. Entretien avec les auteurs.

La pomme de terre occupe une place importante dans l’alimentation des Guadeloupéens et des Martiniquais. 80 % de notre alimentation est importée de métropole et donc constituée de produits à index glycémique élevé comme la pomme de terre. Avec un IG de 75 pour les frites, de près de 90 pour la purée et d’environ 80 pour les patates bouillies, la pomme de terre peut contribuer à favoriser le diabète de type 2. Ainsi, 6 % de la population adulte est ainsi atteinte de diabète en Guadeloupe, phénomène qui préoccupe beaucoup l’Institut national de Veille Sanitaire. À une alimentation raffinée s’ajoute aussi une sédentarité de plus en plus importante et une consommation quasi inexistante de fruits et légumes locaux pourtant riches en vitamines et présentant des index glycémiques souvent bas, comme la patate douce. 16 % des enfants guadeloupéens et 20 % des petits martiniquais souffrent aujourd’hui d’obésité.
Originaire d’Amérique du Sud, la patate douce n’appartient pas à la même famille que la pomme de terre. Présentant les mêmes qualités culinaires que cette dernière, elle diffère par ses propriétés nutritionnelles. Premièrement, la patate douce possède un IG de 50 qui la classe parmi les aliments à bas IG. Ensuite, certaines variétés de patate douce présentent des vertus antioxydantes, hypoglycémiantes, antimutagéniques, chimiopréventives contre certains cancers. Ainsi les variétés jaunes seraient plus riches en vitamines A et C et protègeraient contre les cancers de l’estomac.
La logique voudrait que nous mangions nos cultures locales. Cependant, le circuit de distribution est très mal organisé et la production hétérogène (forme et poids variables, pas de variété régulière sur toute l’année). De plus, la valeur nutritionnelle de la patate douce est méconnue et l’image des produits locaux est dévalorisée au profit de celle des aliments importés. Enfin, il n’existe aucun produit transformé à partir de la patate douce.
Dans le Guide du chasseur-cueilleur égaré au 21ème siècle, Heather Heying et Bret Weinstein examinent notre vie moderne avec leur regard de biologistes de l’évolution. Une lecture stimulante et provocante. Entretien avec les auteurs.
Pascal Picq est maître de conférences au Laboratoire de paléoanthropologie et préhistoire du Collège de France (Paris). Il raconte comment, dès l’origine, l’alimentation a façonné l’évolution de l’homme.
Dans un nouveau livre, Christian Rémésy propose de redonner au pain la place qu'il n'aurait jamais dû perdre. Mais un vrai pain, bien différent de la baguette. Un pain proche de celui consommé par nos ancêtres.