La tisane de camomille, potion de longue vie ?

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 28/05/2015 Mis à jour le 10/03/2017
Les femmes qui boivent régulièrement de la tisane à la camomille réduiraient leur risque de mortalité toutes causes confondues de 29 % après 65 ans.

La voici enfin, la fontaine de jouvence 100 % naturelle : la camomille, dont la tisane permettrait aux femmes de vivre plus longtemps ! C’est en tous cas ce que suggère une étude américaine parue dans The Gerontologist et qui porte sur plus de 1600 personnes âgées.

La camomille (Matricaria chamomilla L.) est une plante qui est souvent utilisée au Mexique pour les problèmes digestifs comme la colite, la gastrite, les spasmes et la diarrhée. Elle est connue dans tous les pays pour avoir de nombreux bénéfices pour la santé grâce à ses composants actifs majeurs (terpénoïdes alpha-bisabolol et azulènes, flavonoïdes). Les bienfaits concernent des activités antioxydantes, antimicrobiennes, antiplaquettaires et anti-inflammatoires.

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Etant donné toutes ces propriétés, on peut se demander si la camomille permet de rallonger l’espérance de vie. Des chercheurs de l’University of Texas Medical Branch à Galveston ont donc voulu examiner l’effet de la consommation de camomille sur la mortalité. Pour cela, ils ont analysé des données de 1677 hommes et femmes issues de l’étude Hispanic Established Populations for Epidemiologic Study of the Ederly sur une période de 7 ans (2000-2007). Cet échantillon comprend des adultes d’origine mexicaine, âgés de plus de 65 ans, provenant de 5 Etats du sud-ouest des Etats-Unis : Texas, Californie, Nouveau Mexique, Colorado et Arizona. 14 % des participants buvaient régulièrement de la camomille.

Résultats : la consommation de camomille diminuait le risque de décès toutes causes confondues chez les femmes de 29 %. Mais malheureusement, les hommes ne semblaient pas bénéficier des mêmes effets. Dans les modèles ajustés pour différentes variables (statut sociodémographique, comportements santé, maladies), la camomille restait significativement associée à une réduction de la mortalité chez les femmes.

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Pour expliquer cette différence entre les hommes et les femmes, Bret Howrey, principale auteur de l’étude, pense qu’il est possible que ce soit lié au fait que les femmes sont plus adeptes de la camomille que les hommes. Traditionnellement, les femmes mexicaines s’occupent des activités quotidiennes, y compris celles liées à la santé familiale, et adhèrent plus à l’utilisation de remèdes traditionnels.

Par conséquent, la consommation de tisane de camomille est associée à une diminution du risque de décès toutes causes chez les femmes. Ces résultats peuvent rappeler ceux constatés chez les buveurs de thé. Il s'agit d'une étude d'observation, ne permettant pas de conclure à une relation de cause à effet.

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Une mine de composés favorables. Les fleurs de camomille renferment une huile essentielle  composée de  (E)-β-farnésène (4.9–8.1%), alcool terpénique (farnesol), chamazulène (2.3–10.9%), α-bisabolol (4.8–11.3%), and α-bisabolol oxydes A (25.5–28.7%) et α-bisabolol oxydes B (12.2–30.9%), qui sont anti-inflammatoires, antiseptiques et spasmolytiques. Les fleurs contiennent aussi des composés phénoliques, en particulier les  flavonoïdes  apigénine, quercétine, patulétine, lutéoline, et leurs glucosides. Les feuilles et tiges contiennent aussi une huile essentielle composée de (Z)-3-hexénol, (E)-β-farnésène, α-farnésène, germacrène D, (E)-nérolidol, spathulénol, hexadec-11-yn-11,13-diène, et (Z)- et (E)-en-yn-dicycloéthers. La racine contient une autre huile essentielle riche en linalool, nérol, géraniol, β-élémène, (E)-β-farnésène, α-farnésène, spathulénol, τ-cadinol, τ-muurolol, β-caryophyllène, cis-caryophyllène, caryophyllène oxyde, chamomillol, hexadec-11-yn-11,13-diène, cis- et trans-en-yn-dicycloéthers, et esters de camomille I et II.

Sources

Bret T. Howrey, M. Kristen Peek, Juliet M. McKee, Mukaila A. Raji, Kenneth J. Ottenbacher, and Kyriakos S. Markides Chamomile Consumption and Mortality: A Prospective Study of Mexican Origin Older Adults. The Gerontologist. 2015. doi:10.1093/geront/gnv051

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