Cancer de la prostate : le dépistage par PSA en recul aux Etats-Unis

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 20/03/2014 Mis à jour le 10/03/2017
Le dépistage du cancer de la prostate par dosage du PSA a diminué  aux Etats-Unis à la suite de recommandations officielles.

Remis en cause à cause des risques de surdiagnostic et de surtraitement, le dépistage du cancer de la prostate serait en déclin aux Etats-Unis. C’est la conclusion d’un article qui paraîtra dans l’édition de juin de Journal of Urology.

Le dépistage du cancer de la prostate peut se faire par le dosage PSA (ou antigène prostatique spécifique) dans le sang. Mais ce test est très controversé ; il a notamment été remis en cause par l’USPSTF (US Preventive Services Task Force) qui dans des recommandations de 2012 déconseillait le dépistage PSA de routine. Pour ces experts, les risques liés au dépistage dépassaient les bénéfices.

Lire : Les experts américains déconseillent le dépistage du cancer de la prostate par PSA

Des chercheurs de l’université Case Western Reserve (Cleveland, Ohio) ont voulu connaître l’impact de ces recommandations sur le nombre de dépistages PSA prescrits par les médecins. Ils ont utilisé les données des tests PSA effectués aux hôpitaux universitaires Case Medical Center et dans ses structures affiliées, dans le nord-est de l’Ohio, entre 2008 et 2012.

Au cours de cette période, 43 498 dépistages PSA ont été effectués, avec une majorité de tests prescrits par la médecine interne (64,9 %) ; puis venaient les médecins de famille (23,7 %), les urologues (6,1 %) et les services d’hématologie ou oncologie (1,3 %). Le nombre de dépistage a commencé à décliner dès 2009 avec la publication de premiers résultats sur le dépistage PSA ; il a continué à diminuer après les recommandations de l’USPSTF.

Pour Robert Abouassaly, qui a dirigé ces travaux, « Les essais cliniques récemment publiés sur le dépistage de la prostate et les recommandations de l’USPSTF semblent avoir eu un impact négatif sur le dépistage PSA. Ces effets étaient plus immédiats et prononcés dans un contexte universitaire urbain et plus progressifs dans les zones rurales ou sub-urbaines. Une diminution du dépistage du cancer de la prostate a été observée dans toutes les spécialités au cours du temps, mais, de manière intéressante, l’impact le plus important a été observé chez les urologues. » Les chercheurs expliquent ceci par le fait que, pour les urologues, le cancer de la prostate représente un élément central de leur pratique quotidienne ; ils seraient plus rapidement informés des nouveautés dans cette spécialité.

De plus, des diminutions plus importantes étaient observées chez les patients âgés de 50 à 59 ans.

En conclusion, on peut dire que les recommandations de l’USPSTF ont diminué le dépistage du cancer de la prostate par le dosage PSA aux Etats-Unis. En France, la Haute Autorité de Santé a affirmé en juin 2013 que ce dépistage n'était pas recommandé dans la population générale. En effet, le diagnostic précoce d'un cancer de la prostate qui aurait évolué lentement peut conduire à des traitements agressifs qui réduisent la qualité de vie.

Lire : Trop de cancers de la prostate inutilement traités en France

Source

Afshin Aslani, Brian J. Minnillo, Ben Johnson, Edward E. Cherullo, Lee E. Ponsky, Robert Abouassaly. The Impact of Recent Screening Recommendations on Prostate Cancer Screening in a Large Health Care System The Journal of urology 16 December 2013 (Article in Press DOI: 10.1016/j.juro.2013.12.010)

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