Moins de risque de diabète chez les femmes du groupe O

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 02/01/2015 Mis à jour le 10/03/2017
Une étude française trouve un risque plus élevé de diabète de type-2 chez des femmes de groupe sanguin A ou B, par rapport à celles de groupe O.

Gènes et environnement influencent le risque de diabète. D’après une recherche de l’institut Gustave Roussy qui paraît dans Diabetologia, il y aurait un lien entre le groupe sanguin ABO, le Rhesus et le risque de diabète de type 2.

4,6 % de la population française serait touchée par le diabète, un nombre qui serait en augmentation. En plus de facteurs héréditaires, des facteurs liés au mode de vie augmentent le risque de diabète de type 2, comme l’obésité, l’inactivité, des apports caloriques trop élevés ou le tabagisme.

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Dans cet article, les chercheurs ont étudié 82.104 femmes de la cohorte E3N suivies pendant 18 ans, entre 1990 et 2008, pour savoir s'il y avait un lien entre groupe sanguin et diabète. Ils ont observé que par rapport aux femmes de groupe O celles du groupe A avaient 10 % de risque en plus de développer un diabète de type 2, et celles du groupe B 21 % de risque en plus. Pour le groupe AB, le risque augmentait de 17 %, mais ce chiffre n’était pas significatif au plan statistique.

D’après Guy Fagherazzi, principal auteur de ces travaux, qui s’exprime dans un communiqué de l’Inserm : « Nous montrons, pour la première fois dans une si grande population, que les femmes ayant le groupe sanguin O – environ 43% des Français sont de ce groupe aujourd’hui –  ont un risque moindre de développer un diabète de type 2. »

Lorsque les chercheurs ont considéré le groupe Rhesus, ils n’ont pas vu de différence de risque entre celles de Rhesus + ou -. Mais lorsqu’on prenait le groupe donneur universel (O-) en référence, le risque était augmenté de 17 % pour le groupe A+ et de 22% pour le groupe A-. La plus forte augmentation du risque était pour les femmes du groupe B+ (35%). Le risque le plus faible de diabète était trouvé chez les femmes de groupe O-.

D’après les auteurs, les raisons qui sous-tendent ces associations sont inconnues, mais plusieurs hypothèses sont émises. Tout d’abord, le locus ABO pourrait influencer des marqueurs inflammatoires et endothéliaux qui représentent un risque accru de diabète de type 2 ; ces marqueurs seraient plus présents chez les personnes qui ne sont pas du groupe O. De plus, le système ABO influence la flore intestinale, qui joue un rôle dans le métabolisme du glucose et l’inflammation chronique.

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Reste à savoir si les mêmes résultats seraient obtenus chez des hommes, comme l’explique Guy Fagherazzi : « Malgré la robustesse de nos données, il est nécessaire de répliquer cette étude dans d’autres grandes populations, en particulier avec d’autres patrimoines génétiques, chez les hommes, même si les mécanismes proposés ne sont pas dépendants du sexe ».

Fagherazzi G, Gusto G, Clavel-Chapelon F, Balkau B, Bonnet F. ABO and Rhesus blood groups and risk of type 2 diabetes: evidence from the large E3N cohort study. Diabetologia. 2014 Dec 23.

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