Peut-on pratiquer le jeûne intermittent quand on fait de la musculation ?

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 02/02/2017 Mis à jour le 10/03/2017
Actualité

Chez les sportifs, le jeûne intermittent peut faire perdre de la graisse sans nuire à la masse et la force musculaires.

Un jeûne intermittent peut réduire les graisses sans limiter la force musculaire des sportifs. C'est ce que montrent des chercheurs de l’université de Padoue en Italie qui ont étudié les effets d’un jeûne intermittent sur le métabolisme, la force physique, la composition de l’organisme, l’inflammation et les facteurs de risque cardiovasculaire d'hommes sportifs.

Le jeûne, qui consiste à s’arrêter volontairement de manger sur une période plus ou moins longue, est une pratique spirituelle présente dans différentes cultures dans le monde. Une variante du jeûne traditionnel, le jeûne intermittent, gagne en popularité dans l'optique de perdre du poids et d'améliorer sa santé. Le jeûne intermittent aurait des effets favorables sur les lipides sanguins, la glycémie, la pression artérielle, l’inflammation.  Il se distingue de la restriction calorique dans laquelle les apports énergétiques quotidiens sont volontairement réduits.

Lire : Jeûner pour maigrir, nouvelle mode ou bonne idée ? et Jeûne intermittent : mieux vaut jeûner le soir ou le matin pour perdre du poids ?

Mais le jeûne intermittent est-il bénéfique chez des sportifs ? Pour le savoir, cette étude a exploré les effets du jeûne intermittent sur des hommes sportifs, lors d’une période d’entraînement avec des poids. 34 hommes entraînés ont participé.

Ils ont suivi soit un régime témoin soir un jeûne intermittent un peu particulier : un régime « restreint dans le temps ». Les personnes qui suivaient ce régime restreint dans le temps consommaient 100 % de leurs apports énergétiques quotidiens sur une période de 8h ; ils mangeaient à 13h, 16h et 20h. Les 16h suivantes, ils ne devaient pas manger. Les témoins prenaient leur repas à 8h, 13h et 20h. Les apports énergétiques et la répartition des glucides, lipides, protéines, étaient comparables dans les deux groupes.

Lire : Et si vous sautiez le petit déjeuner ?

Au bout de huit semaines, il y avait une diminution de la masse de graisse chez ceux qui pratiquaient le jeûne intermittent. La masse hors graisse, les muscles du bras et de la cuisse, ainsi que la force maximale se maintenaient dans les deux groupes.

La testostérone et le facteur IGF-1 (insulin growth factor) ont diminué de manière significative chez les personnes qui ont suivi le régime intermittent, alors que l’adiponectine a augmenté chez eux (l’adiponectine agit sur le cerveau pour accroître la dépense énergétique et favoriser la perte de poids). Les marqueurs de l’inflammation ont diminué chez ceux qui ont pratiqué le jeûne intermittent.

Il est intéressant de constater que malgré la diminution des hormones anabolisantes (testostérone et IGF-1) il n’y a pas eu de différences dans les changements de masse musculaire dans les deux groupes (+0,64 kg avec le jeûne intermittent, +0,48 kg chez les témoins).

Ces résultats parus dans Journal of Translational Medicine suggèrent qu’un jeûne intermittent dans lequel les calories sont consommées sur une période de 8h, en association avec la musculation, pourrait améliorer des biomarqueurs, diminuer la masse de graisse et maintenir la masse musculaire chez les sportifs.

Pour aller plus loin : Le Fasting, de JB Rives

Sources

Moro T, Tinsley G, Bianco A, Marcolin G, Pacelli QF, Battaglia G, Palma A, Gentil P, Neri M, Paoli A. Effects of eight weeks of time-restricted feeding (16/8) on basal metabolism, maximal strength, body composition, inflammation, and cardiovascular risk factors in resistance-trained males. J Transl Med. 2016 Oct 13;14(1):290.

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