Plus de féculents, plus d’infarctus

Par Thierry Souccar - Journaliste et auteur scientifique, directeur de laNutrition.fr Publié le 27/11/2013 Mis à jour le 10/03/2017
Les hommes et femmes qui consomment le plus de glucides ont un risque deux à trois fois plus élevé de maladie coronarienne, selon une grande étude conduite en Chine.

 

Les glucides sont une grande famille qui comprend les sucres simples et les aliments riches en amidon comme le pain, les pâtes, les pommes de terre.

Les pouvoirs publics mettent en garde à juste titre contre les aliments sucrés mais continuent de promouvoir la surconsommation de féculents : pain, pâtes, riz, pommes de terre...

LaNutrition.fr juge depuis l’origine cette promotion particulièrement inappropriée dans la mesure où une consommation importante de ces aliments, qui se traduit par une charge glycémique élevée, a été associée à un risque accru de stéatose hépatique, de diabète, de certains cancers et de maladie cardiovasculaire, surtout lorsqu’on est sédentaire (ce qui est le cas de la majorité de la population).

Lire : Des experts demandent la généralisation de l'index et la charge glycémique

Une nouvelle étude prospective conduite en Chine (1) vient d’examiner la relation chez 117 366 femmes et hommes (40-74 ans) entre les maladies coronariennes et les apports en glucides et céréales de base, l'index glycémique, la charge glycémique. Au début de l'étude, les participants n'avaient pas d'antécédents de diabète, maladie coronarienne, accident vasculaire cérébral, ou de cancer.

Leur régime alimentaire a été évalué à l'aide de questionnaires. De nouveaux cas de maladies coronariennes ont été constatés au cours des années de suivi (chez les femmes, suivi de 9,8 ans en moyenne et chez les hommes, de 5,4 ans). 

L'apport en glucides représentait 67,5% de l'apport énergétique total chez les femmes et 68,5% chez les hommes. Soixante-dix pour cent des glucides totaux provenaient de riz blanc et 17% de blé raffiné. 

Résultats : des associations positives entre la consommation de glucides et les maladies coronariennes ont été trouvées dans les deux sexes. Par rapport aux participants qui mangeaient le moins de glucides totaux ceux qui en consommaient le plus avaient un risque de maladie coronarienne multiplié par 2,88. Pour les céréales raffinées, ce risque était multiplié par 1,80 et pour la charge glycémique par 1,87 . 

Lire : la vérité sur les féculents

Cette étude qui trouve une association entre la consommation de féculents et de céréales raffinées confirme d'autres travaux récents. Il s'agit certes d'une étude d'observation qui n'est pas conçue pour établir une relation de cause à effet, mais elle est conforme à d’autres travaux de ce type (2) et repose sur des mécanismes expérimentaux bien connus.

L'analyse de LaNutrition.fr : LaNutrition.fr conseille de consommer des féculents avec modération si on est sédentaire ; on peut augmenter sa consommation en fonction du niveau d’activité physique. Les glucides devraient être choisis en fonction de leur index glycémique et de leur teneur en vitamines, minéraux et fibres. LaNutrition.fr conseille depuis 2007 3 à 7 portions par jour de légumes frais et secs, 2 à 5 portions de fruits frais et secs, et 0 à 6 portions par jour de produits céréaliers à index glycémique bas à modéré. Concrètement, il n’y a évidemment pas de raison de supprimer les féculents quand on les tolère, mais on n’est pas non plus obligé de les surconsommer, comme le font croire les autorités sanitaires.

Lecture conseillée : La diététique anti-infarctus - S. Pichon & LaNutrition.fr

Sources

(1) Yu D, Shu XO, Li H, Xiang YB, Yang G, Gao YT, Zheng W, Zhang X. Dietary carbohydrates, refined grains, glycemic load, and risk of coronary heart disease in chinese adults. Am J Epidemiol. 2013 Nov 15;178(10):1542-9.

(2) Fan J, Song Y, Wang Y, Hui R, Zhang W. Dietary glycemic index, glycemic load, and risk of coronary heart disease, stroke, and stroke mortality: a systematic review with meta-analysis. PLoS One. 2012;7(12):e52182.

 

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