Une consommation élevée de sucres ajoutés est associée à un risque accru de calculs rénaux.

Comment sont diagnostiqués les calculs rénaux ? Quels médicaments et quelles analyses sont prescrites ? Quels sont les personnes les plus à risque ?
Cristaux durs se formant dans les reins, les calculs rénaux peuvent entraîner de vives douleurs au niveau des reins mais aussi dans tout l’appareil urinaire (vessie, urètre ou uretères). De plus en plus de personnes, de femmes en particulier, souffrent de calculs rénaux. Pas étonnant quand on sait que l'obésité, la résistance à l'insuline ou les maladies gastro-intestinales, principaux facteurs augmentant le risque de calculs, sont, elles aussi, en augmentation dans les pays occidentaux.
Une douleur soudaine, sur le côté ou dans le dos, pouvant devenir insoutenable, intermittente ou continue, accompagnée plus ou moins de crampes abdominales, de sang dans les urines (ou au moins d'urines troubles), de fièvre est caractéristique de calculs en train de migrer vers les voies urinaires. Parfois, il arrive cependant que les calculs restent asymptomatiques.
La première chose qui est recherchée en cas de suspicion de calculs rénaux est la présence de sang dans les urines via une analyse, et ce d'autant plus si le patient a de la fièvre. Une radiographie peut aussi être prescrite même si les calculs d'acide urique ne sont en général pas visibles par ce biais. Une échographie ou une tomodensitométrie des reins, elle, détecte tous les types de calculs et peut être nécessaire pour établir définitivement un diagnostic.
Chez 90% des personnes, les calculs, petits, sont évacués naturellement par les voies urinaires en quelques semaines. Il est nécessaire de boire beaucoup pour cela, 2 à 3 litres par jour, une fois les douleurs calmées par des analgésiques. Pour les calculs dont le diamètre dépasse 5-7 mm, ou dans certains cas (grossesse), le recours à un urologue peut être nécessaire, pour une intervention chirurgicale. L'intervention la plus commune est non invasive et s'appelle "lithotritie extracorporelle par ondes de choc" (destruction focalisée du calcul par l’action d’ondes de choc générées à distance).
Hydratation et médicaments antidouleur sont les maîtres-mots en cas de calculs. Des médicaments antispasmodiques peuvent aussi être prescrits afin de relâcher les muscles des uretères et faciliter l’évacuation des cristaux. Les personnes qui sont dans l’incapacité de boire (à cause de nausées ou vomissements par exemple) ou dont la pression artérielle est trop basse doivent être hydratées et traitées par voie intraveineuse.
S’il existe des signes d’une infection urinaire, il est d’usage d’utiliser des antibiotiques à large spectre en première intention.
En pratique, il s’agit de boire au moins 2 litres par jour (ou d’être hydraté par une solution saline en intraveineuse si incapacité à avaler et garder des liquides).
Les médicaments antispasmodiques recommandés pour faciliter le passage des calculs dans l’appareil urinaire sont des inhibiteurs calciques comme la nifédipine (à raison de 30 mg par jour), ou des alpha-bloquants comme la doxasine (4 mg par jour environ).
Les médicaments antidouleur sont assez forts : le paracétamol seul ne suffisant pas, il est associé à des opiacés, comme la codéine. 500 mg de paracétamol +5-10 mg de codéine tous les 4-6 heures environ.
Le traitement ne suffit pas. Pour prévenir les récidives, il est bon de rechercher les facteurs de risque modifiables dans l’histoire médicale et personnelle du patient. Un syndrome de l’intestin irritable, une chirurgie intestinale, un diabète, un syndrome métabolique, des infections urinaires fréquentes peuvent ainsi augmenter le risque de développer des calculs. La prise de certains médicaments également (certains antibiotiques comme l’amoxicilline, certains laxatifs notamment pour les calculs d’acide urique, des médicaments utilisés contre le diabète ou la sclérose en plaques…). Déterminer la nature du calcul est également important pour la suite, notamment pour savoir comment prévenir les suivants.
Il peut être judicieux d’avoir une analyse des urines sur 24 h afin de déterminer le pH des urines et leurs teneurs en calcium, phosphore, acide urique, oxalate.
Si les calculs sont douloureux mais a priori pas trop graves, ils doivent être néanmoins pris au sérieux. Les personnes qui font des calculs ont en effet plus de risque de maladie rénale chronique.
De plus en plus d’enfants ont des calculs rénaux. Il existe deux cas de figure :
- les calculs sont liés à des anomalies métaboliques ou anatomiques, à un diabète, de l’obésité ou de l’hypertension. Les connaître permet de mieux prévenir les récidives.
- les calculs sont dus à une hérédité familiale ; les enfants doivent alors être bien suivis car ils ont un risque plus important d’insuffisance rénale.
Les femmes enceintes sont plus à risque de calculs que les femmes du même âge non enceintes. Elles ont en particulier deux à trois plus de risque d’avoir des calculs de phosphate de calcium que de calculs d’oxalate. Le risque est le plus important au cours des 2e et 3e trimestres de la grossesse. En cas d’analyse d’urine montrant un pH trop élevé, il faut particulièrement se méfier. L’échographie sera préférée à la radiographie chez les femmes enceintes. Pendant la grossesse, les calculs augmentent le risque d’infection urinaire et d’accouchement prématuré, c’est pourquoi il faut bien les surveiller et les traiter.
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Une consommation élevée de sucres ajoutés est associée à un risque accru de calculs rénaux.
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