Sportifs, « testez le régime cétogène pendant 12 semaines et observez ! »

Par Elvire Nérin - Journaliste scientifique et auteure Publié le 22/02/2021 Mis à jour le 22/02/2021
Point de vue

Dans Le régime cétogène pour les sportifs, Ulrich Génisson – Co-Fondateur d’EatFat2BeFit, marathonien et pilote de motocross – témoigne des bienfaits du régime cétogène sur ses performances. Découvrez ici son témoignage complet.

Quel est le point commun entre les 3 athlètes les plus titrés en Ironman : Paula Newby-Fraser, Mark Allen et Dave Scott ? Le régime cétogène ! Tandis que la pionnière Paula a décroché ses titres en suivant ce mode alimentaire pauvre en glucides et riche en lipides, les deux hommes ne l’ont utilisé qu’après leur carrière en devenant entraîneurs. Dans le monde scientifique, le célèbre professeur Timothy Noakes a longtemps été un ardent défenseur des glucides pour la performance sportive. Mais il arrive parfois que les preuves nous poussent vers une évidence qui chamboule nos croyances et notre vie tout entière. Cette nouvelle vérité peut ressembler à un territoire inconnu nécessitant une refonte totale de ce que nous prenions pour des certitudes. Le Pr Noakes a compris et reconnu publiquement son erreur en 2010 parcourant depuis le monde pour promouvoir le régime cétogène.

Mais la recherche scientifique dans ce domaine n’en est pas à ses débuts, puisqu’en 1980 le Pr Phinney en posait déjà les bases. Son flambeau a depuis été repris par la génération du Pr Volek nous offrant toujours plus d’éléments de compréhension et d’études scientifiques. Grâce à ces esprits libres et courageux, grâce à ces pionniers du régime cétogène, nous disposons d’un recul de plus de 40 ans sur son utilisation dans le cadre du sport. Et c’est aujourd’hui une nouvelle vague d’athlètes cétogènes qui s’impose : Jan van Berkel en triathlon, Zach Bitter en ultramarathon et bien d’autres dans des disciplines aussi différentes que le rugby et le motocross... La preuve qu’un régime cétogène bien formulé est compatible avec la performance, n’est plus à faire.

« Manger gras pour devenir un bon brûleur de gras et chasser la victoire » peut sembler fou. C’est pourtant, selon moi, une évidence quand on y réfléchit. Nos stocks de glycogène sont tellement minimes qu’en être dépendant rend impossible le maintien d’un effort long sans devoir se ravitailler. Cette nécessité biologique a fait naître le dogme, presque inébranlable, selon lequel une énorme consommation de glucides était indispensable pour performer. Mais alors, comment expliquer que nous, humains, serions la seule espèce sur Terre à devoir « se ravitailler » pour maintenir un effort ? Pourquoi devrions-nous manger tout en courant alors que nous savons que ces deux activités sont aussi physiologiquement opposées que dormir et pédaler ? 

À la fin des années 1990, lors de ma formation au drevet d’État d’éducateur sportif, j’ai moi aussi été soumis à ce dogme absolu des glucides pour la performance et son pendant, la chasse au gras. Il m’aura fallu attendre 2013 et ma découverte du mode de vie cétogène pour comprendre mon erreur puis réaliser un virage à 180 degrés. Les bienfaits que j’ai pu en tirer ont littéralement changé ma vie ! Les plus notables étant la disparition de douleurs articulaires (j’avais eu 14 fractures issues de mes années de motocross), une perte de poids importante, un niveau d’énergie stable, une récupération plus rapide après l’effort. Et surtout, j’ai pu réaliser mon premier marathon sans ravitaillement. Bien entendu, rien de comparable avec le dernier exploit de mon ami Michael McKnight en mai 2020 qui a parcouru 160 kilomètres en 18 h 40 min sans la moindre calorie !

À lire : Endurance : peut-on augmenter ses performances en jouant sur les apports en glucides ? (Abonné)

Malgré mon passé de sportif amateur, j’avoue avoir eu une santé déplorable jusqu’en 2013, moment où j’ai pu en identifier le véritable coupable : les glucides ! Grâce à cette prise de conscience, je peux aujourd’hui affirmer avoir eu une vie avant et une vie après le régime cétogène. À désormais 43 ans, mon état de santé n’a jamais été aussi excellent. Je n’ai plus la moindre limite en termes d’énergie dans ce que je peux faire ou entreprendre. Et c’est précisément l’alimentation cétogène qui m’offre cette qualité de vie incomparable. Aujourd’hui, j’accompagne des athlètes professionnels dans leur transition vers cette alimentation pauvre en glucides et riche en lipides et j’ai toujours le même retour. Une fois passées les premières semaines de céto-adaptation, tous me disent : « Je ne ferai plus machine arrière ! ». 

Tout cela peut sembler trop beau, j’en ai bien conscience. Malgré les preuves scientifiques, les titres de champion du monde et les records, le régime cétogène apparaît souvent comme trop extrême, trop improbable, trop impopulaire pour être une option envisageable. Alors, ce que je propose toujours aux sceptiques, c’est de faire un essai durant 12 semaines, (le temps de vraiment commencer à devenir un bon brûleur de gras) et d’observer. Et, retenez simplement qu’il n’y a pas d’échec en régime cétogène, seulement des régimes cétogènes mal adaptés. Chaque individu est unique, chaque objectif est singulier, l’ensemble nécessite du « sur-mesure ». Renseignez-vous, lisez ce livre et d’autres, comprenez bien ce qu’est un régime cétogène bien formulé pour l’athlète, puis lancez-vous ! Vous aussi, vous ne reviendrez pas à votre vie d’avant…

Pour en aller plus loin, lire : Le régime cétogène pour les sportifs

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