Que se passe-t-il quand les reins fonctionnent mal ? Qu’est-ce que l’insuffisance rénale ?
Une consommation élevée de sucres ajoutés est associée à un risque accru de calculs rénaux.
Que se passe-t-il quand les reins fonctionnent mal ? Qu’est-ce que l’insuffisance rénale ?
Chacun d’entre nous possède normalement deux reins qui assurent (ou participent à) plusieurs fonctions vitales pour l'organisme :
Les reins filtrent les substances toxiques et indésirables de la circulation sanguine afin que le corps les élimine via l’urine.
Les reins produisent des hormones (rénine et bradykinine) qui permettent soit une vasoconstriction, soit une vasodilatation pour réguler la pression artérielle. Ils aident aussi à contrôler la bonne quantité d’eau et de sodium dans l’organisme (ce qui agit également sur la tension artérielle)
Le rein permet de maintenir un bon équilibre du sodium et du potassium au sein de l’organisme, grâce à un système d’absorption et de sécrétion au niveaux des petits vaisseaux.
Lorsque le pH est trop acide ou basique, le rein s’occupe d’éliminer l’excès pour maintenir une composition sanguine idéale pour le bon fonctionnement de l’organisme
Ils produisent d’autres hormones que celles servant à la régulation de la tension. Ils synthétisent ainsi de l’érythropoïétine (EPO) essentielle à la fabrication des globules rouges pour véhiculer l’oxygène dans l’organisme.
Ils synthétisent également le calcitriol, une forme active de la vitamine D, qui permet l’absorption du calcium dans l’intestin ainsi que sa fixation sur les os.
L’insuffisance rénale correspond à un dysfonctionnement des reins qui ne répondent alors plus à leurs fonctions de bases. En conséquence, le sang ne sera plus (ou très mal) filtré, ce qui engendre des déséquilibres pouvant entraîner des complications sévères.
Il y a deux types d’insuffisance rénale, la chronique et l’aiguë.
L’IRA est une baisse importante et brutale du débit de filtration du sang. Mais ce dysfonctionnement est transitoire et réversible.
Cela se traduit par une diminution des urines, mais pas uniquement. Ce symptôme peut s’accompagner de troubles digestifs comme des nausées, des douleurs abdominales ou en bas du dos, des diarrhées, des vomissements. On peut également retrouver une altération de l’état général avec un amaigrissement, une grosse fatigue, des maux de tête, une confusion mentale, une augmentation de la pression artérielle, la présence de sang dans les urines, qui, dans les cas graves ou non traités, peut finir par un coma.
L’IRC est une diminution lente et irréversible des fonctions du rein. Les reins ont de plus en plus de mal à éliminer les déchets et l’excès d’eau de la circulation sanguine. Cette pathologie est souvent asymptomatique, et lorsque les symptômes arrivent,la maladie est déjà à un stade bien avancé.
Mais il reste important de détecter les premiers symptômes car même si cette maladie est irréversible, il est possible de la freiner si on la prend bien en charge.
Les symptômes de l’IRC :
Les causes sont différentes pour l’insuffisance rénale aiguë et la chronique.
L’insuffisance rénale aiguë est souvent consécutive à une hémorragie, une infection générale, une intoxication médicamenteuse ou à l’obstruction des voies urinaires (adénome prostatique, calculs).
L'IRC est en général la conséquence d’une autre maladie telle que le diabète, l’hypertension artérielle, la pyélonéphrite (infection bactérienne qui atteint le rein). Mais il existe aussi des facteurs de risque : l’âge (après 60 ans il y a plus de risques d’être touché par cette maladie) ; les antécédents familiaux (facteurs génétiques) ; les maladies cardiovasculaires ; la prise de certains médicaments néphrotoxiques ; l’obésité.
L’hyperglycémie due au diabète provoque une détérioration des micro-vaisseaux. Or le rein est composé de nombreux petits vaisseaux au niveau des glomérules, ce qui peut entraîner, en cas de diabète mal contrôlé, une néphropathie diabétique.
La détérioration du rein à cause de l’hypertension est due au rétrécissement des petites artères. Ce phénomène entraîne une obstruction des petits vaisseaux et donc de la vascularisation du rein.
Si vous êtes à risque, ou que l’on vous diagnostique une insuffisance rénale, voici quelques termes à connaître pour vous aider à comprendre les analyses.
Créatinine : déchet métabolique qui doit être éliminé par voie urinaire après le passage dans le rein. La créatinémie est le taux de créatine dans le sang. Son dosage normal - entre 60 et 95 µmol/L ou (7 à 11 mg/L) pour une femme et 80 à 110 µmol/L ou (9 à 12,5 mg / L) pour un homme - peut varier en fonction des centres d’analyses, de l’âge, du poids et de l’activité.
N'oubliez pas que seul un médecin est à même de déterminer ce qu'un résultat d'analyse signifie pour votre santé.
La clairance de la créatinine représente la capacité d’épuration de la créatinine par le rein dans les urines. Elle est calculée à l’aide d’une formule qui prend en compte la créatinémie et permet d’évaluer la fonction de filtration et d’épuration du rein.
Cette clairance est diminuée en cas d’insuffisance rénale.
Débit de filtration glomérulaire (DFG) : il est calculé à l’aide d’une formule qui prend en compte, entre autres, la créatinémie et la clairance de la créatine. Il permet d'estimer la quantité de filtration du rein par unité de temps. Sa valeur normale est d’environ 0,12 ml/min, soit 120 ml/min.
Cette formule permet de faire une estimation de la dégradation du rein, classée en 5 niveaux :
- Niveau 1 : supérieur ou égal à 90 ml/min/1,73m2 : la fonction rénale est normale ou augmentée
- Niveau 2 : 60 à 89 ml/min/1,73m2 : la fonction rénale est légèrement diminuée
- Niveau 3 : 30 à 59 ml/min/1,73m2 : insuffisance rénale chronique modérée
- Niveau 4 : 15 à 29 ml/min/1,73m2 : insuffisance rénale chronique sévère
- Niveau 5 : inférieur à 15 ml/min/1,73m2 : insuffisance rénale chronique terminale.
Pour limiter les risques de maladies rénales il faut veiller à une bonne hygiène de vie, surtout quand on présente un ou plusieurs facteurs de risque : faire contrôler régulièrement sa glycémie, sa tension, son poids notamment. Il faut aussi veiller à s'hydrater correctement. Et faire les bons choix alimentaires.
En modulant l’inflammation et la sécrétion de certaines toxines, le microbiote pourrait protéger ou au contraire favoriser le développement des maladies rénales chroniques.
Les reins ont pour rôle d’éliminer des déchets du sang comme l’urée, mais parfois ils deviennent moins efficaces. Le lien entre alimentation et insuffisance rénale est désormais bien connu, une alimentation acidifiante étant soupçonnée par exemple de favoriser la maladie chez les personnes plus âgées. Pour évoquer le lien entre alimentation et santé des reins, une autre piste est avancée : le rôle potentiel du microbiote intestinal. Récemment, des chercheurs ont réalisé une revue des connaissances actuelles entre microbiote et insuffisance rénale chronique ; voici ce qu'on peut en dire.
Deux mécanismes potentiels sont à la base des recherches en cours :
Du côté des études d’intervention afin de moduler le microbiote, seule l’utilisation de symbiotiques (association prébiotiques + probiotiques) serait efficace pour induire des modifications protectrices pour le rein dans le microbiote.
Lire : Le nouveau guide des probiotiques, de Daniel Sincholle
Il faudra cependant attendre d’autres études pour mieux identifier l'implication du microbiote intestinal tout au long du développement des maladies rénales chroniques et disposer de plus d'essais cliniques pour mettre au point d'éventuels nouveaux traitemetns.
Pour prévenir les affections rénales chroniques, en première intention, surveillez votre poids, évitez le tabac, la prise de certains médicaments à dose élevée ou prolongée (anti-inflammatoires non stéroïdiens, certains antibiotiques) et adoptez une alimentation équilibrée. Prenez soin de votre microbiote en ingérant suffisamment de fibres (qu'on trouve dans les légumes, les fruits, les céréales complètes, les légumes secs et les oléagineux principalement) et un apport raisonnable en protéines (par exemple de 0,8 à 1,6 g par kilo de poids de corps selon votre activité physique).
Si vous souffrez de maladies rénales chroniques vous pouvez parler de ces résultats à votre équipe soignante et plus particulièrement à votre diététicien(ne) pour voir s’il peut être bénéfique de modifier votre régime alimentaire ou de vous supplémenter.
Une alimentation saine ralentit la progression des maladies rénales chroniques selon une méta-analyse récente.
En France 1,7 à 2,5 millions de personnes sont atteintes d’une insuffisance rénale (IR). Cette destruction des reins irréversible trouve de nombreuses causes dont les principales sont le diabète et l’hypertension.
L’évolution des maladies rénales chroniques (MRC) passe par différents stades avant d’atteindre l’IR terminale qui représente 1 cas sur 1000 et qui nécessite la dialyse ou la transplantation.
L’alimentation représente le levier de prévention principal pour de nombreuses maladies chroniques. Une méta-analyse d’études de cohortes publiée dans le Clinical Journal of American Society of Nephrology s’intéresse à son action dans la prévention des MRC.
Les chercheurs ont analysé 18 études comprenant 630 108 participants suivis pendant plus de 10 ans. Le régime alimentaire promu dans ces études est riche en fruits et légumes, noix, céréales complètes, poissons, produits laitiers allégés et pauvre en viande rouge et charcuterie, en sel et boissons sucrées.
Résultats : une alimentation saine de ce type est associée à une réduction de 30 % du risque de contracter une MRC et une réduction de 23% du risque d’albuminurie (indicateur précoce de l’altération de la fonction rénale).
À lire aussi : Pourquoi l’indice PRAL est important pour la santé des reins
Ces résultats sont liés à l’acidification que peut conduire une alimentation riche en protéines animales et pauvres en fruits et légumes. Les régimes méditerranéen et DASH, qui sont plutôt alcalinisants, se révèlent similaires au régime conduit dans ses études. Ces régimes ont déjà montré leurs effets protecteurs pour diverses maladies chroniques dont le diabète, les maladies cardiovasculaires, le déclin cognitif, le cancer…
Pour en savoir plus, lire Je mange méditerranéen au quotidien et Guide de l’équilibre acide-base
Pour éviter de souffrir d’insuffisance rénale ou pour freiner la progression d’une insuffisance, prendre en compte l’indice PRAL de son alimentation, afin de ne pas suivre un régime trop acidifiant, est crucial. Voici pourquoi.
Une des principales fonctions des reins est la régulation de l’équilibre acide-base. C'est-à-dire qu'ils participent à maintenir le pH du sang autour de 7,4 (soit légèrement basique) via divers mécanismes.
Chaque jour, ce que l’on ingère perturbe cet équilibre dans un sens ou l'autre. Les reins permettent de prévenir la perte de bases (issues des sels de potassium mais aussi de magnésium...
Un régime hyperprotéiné affecte expérimentalement la fonction rénale.
Les régimes très riches en protéines auraient des effets négatifs sur la fonction rénale. C’est le résultat d’une recherche menée sur des rats à l‘université de Grenade en Espagne.
Au cours des dernières années, les régimes protéinés (20 à 29% des calories sous la forme de protéines), comme le régime Paléo et le régime Atkins ont connu beaucoup de succès notamment parce qu'ils sont globalement efficaces pour perdre du poids.
Les régimes hyperprotéinés (plus de 30% des calories sous la forme de protéines) comme le régime du Dr Dukan sont eux aussi populaires. Ces régimes réduisent l’appétit, la prise énergétique, mais restent controversés. Dans le régime Dukan, les protéines représentent 40 à 50% des calories.
Les chercheurs espagnols ont étudié 20 rats qu’ils ont répartis en deux groupes de 10 : le premier groupe a été nourri avec un régime hyperprotéiné contenant 45 % de protéines et le groupe contrôle a suivi un régime normal. L’expérience a duré 12 semaines, l’équivalent de 9 années de vie pour un homme.
Résultats : les rats qui suivaient le régime hyperprotéiné ont perdu jusqu’à 10% de leur poids au cours des 12 semaines. Chez ces rats, le citrate urinaire, qui inhibe la cristallisation des sels de calcium, était 88% plus bas et le pH urinaire 15% plus acide.
Les régimes hyperprotéinés ont tendance à augmenter le calcium urinaire pour compenser l’acidité causée par l’excès de protéines. Un pH urinaire plus acide, de faibles taux de citrate et des taux élevés de calcium dans l’urine sont des facteurs de risque pour la formation de calculs rénaux.
De plus, le poids des reins des animaux au régime hyperprotéiné a augmenté de 22 %, l’aire glomérulaire (le réseau de capillaires qui filtrent le sang dans les reins) de 13 % et le mésangium (une structure de collagène qui entoure ces capillaires) de 32 %.
Les régimes hyperprotéinés pourraient donc avoir des effets nocifs à long terme sur la santé. Pour l’un des auteurs de ces travaux, Virginia Aparicio, les effets négatifs des régimes hyperprotéinés sur le rein dépendent aussi des autres aliments présents dans alimentation : « Manger de grandes quantités de fruits et de légumes réduit le risque de formation de calculs rénaux – probablement en raison de leur contenu élevé en potassium et magnésium, ce qui compense l’acidité du régime hyperprotéiné. »
Il n'y a pas de preuves que les régimes modérément protéinés (20 à 29% des calories sous la forme de protéines) soient néfastes chez des personnes en bonne santé qui consomment suffisamment d'eau et de végétaux.
Surtout connue pour ses effets bénéfiques sur le coeur, la coenzyme Q10 pourrait également être utile contre les affections rénales chroniques selon une récente méta-analyse.
Les maladies rénales chroniques, caractérisées par un moins bon fonctionnement des reins sur au moins trois mois, sont fréquentes et restent souvent non dépistées car silencieuses. Or, si elles ne sont pas prises à temps, elles peuvent dégénérer en insuffisance rénale et, dans de rares cas, nécessiter le recours à la dialyse ou à la greffe. Les maladies rénales chroniques sont plus susceptibles d'apparaître en cas d'hypertension ou de diabète.
Étant donné les liens étroits existant entre affection rénale et cardiovasculaire, des chercheurs iraniens ont voulu savoir si ce puissant antioxydant qu'est la coenzyme Q10,appelée parfois "la vitamine du coeur", améliorait le profil métabolique des patients atteints de maladie rénale chronique.
Lire aussi : Coenzyme Q10 : le traitement inconnu des cardiologues
Pour ce faire, les scientifiques ont pris soin d’inclure uniquement les essais contrôlés et randomisés dans leur méta-analyse, soit seulement 7 études sur les 721 disponibles.
Après analyse statistique, voici ce qu'ils observent, entre autres, chez les malades prenant de la coenzyme Q10 par rapport aux participants servant de témoins :
En revanche, aucun résultat significatif sur les taux de triglycérides, de protéine C-réactive (un marqueur de l'inflammation générale de l'organisme), d’insuline, ou encore sur la glycémie à jeun.
Si cette méta-analyse est prometteuse, il manque encore des données pour déterminer la bonne dose de coenzyme Q10 et la durée de traitement adéquate afin de traiter les maladies rénales chroniques. Pour information, les doses utilisées dans les études oscillent entre 30 et 200 mg par jour pour des durées allant de 4 à 17 semaines.
Ne prenez jamais un complément alimentaire sans avis médical, à plus forte raison si vous souffrez d'une maladie.
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