Un cholestérol trop bas favoriserait Parkinson

Par Thierry Souccar - Journaliste et auteur scientifique, directeur de laNutrition.fr Publié le 26/06/2017 Mis à jour le 28/06/2017
Actualité

Messieurs, prenez soin de votre cholestérol. Un taux trop bas augmenterait le risque de Parkinson.

Des niveaux plus élevés de cholestérol total (TC) et de « mauvais » cholestérol (LDL) sont associés à une diminution du risque de maladie de Parkinson chez les hommes, selon une grande étude d'observation.

L'étude

Pour mener cette étude, les chercheurs de l’Université de Tel Aviv, Israël, ont eu accès aux données pour les années 1999 à 2012 des Maccabi Healthcare Services, une grande organisation de soins de santé israélienne qui couvre 25% de la population du pays.

Les résultats ont été présentés au Congrès international sur les maladies de Parkinson et les troubles du mouvement qui s'est tenu du 4 au 8 juin à Vancouver (Canada).

L'étude comprenait 261 638 personnes âgées de 40 à 79 ans ne prenant pas de statines. Ils ont été suivis jusqu’au décès, à la fin de l'étude ou au diagnostic de maladie de Parkinson.

À partir des tests sanguins annuels, les chercheurs ont recueilli des informations sur les niveaux de cholestérol total (TC), de LDL-cholestérol et de HDL-cholestérol (le « bon »). Ils ont classé les niveaux de TC selon qu’ils étaient élevés (210 mg/dL ou plus), moyens (180 à 209 mg/dL) ou bas (moins de 180 mg/dL) et les niveaux de LDL comme élevés (140 mg/dL ou plus), moyens (110 à 139 mg/dL), ou bas (moins de 110 mg/dL).

Au cours du suivi de 7,9 ans en moyenne, Parkison a été diagnostiqué chez 0,3% des participants âgés de 40 à 64 ans et chez 3,3% des 65 ans et plus.

Résultats : les hommes qui avaient des niveaux moyen et supérieur de TC avaient un risque significativement moins élevé de 9% de maladie de Parkinson que ceux qui avaient des taux bas. Pour le LDL, le risque était réduit de 14%. Aucune relation n'a été trouvée chez les femmes.

Pourquoi c'est important

Plusieurs études ont déjà trouvé qu’un cholestérol plus élevé pourrait prévenir Parkinson. Or des millions d'hommes prennent, souvent pendant des années, des statines pour faire baisser le cholestérol dans l'espoir d'éviter un infarctus. Une pratique controversée puisqu'un simple changement de mode de vie peut réduire fortement ces risques.

« En 2015, commente le Dr Michel de Lorgeril (CNRS), auteur de L’horrible vérité sur les médicaments anticholestérol (lire un extrait), des chercheurs américains ont montré qu’avoir un cholestérol initial élevé diminue le risque de Parkinson, mais que la prescription de statines augmente ce risque de près de 2,5 fois après seulement 9 ans. »

En 2017, une autre étude américaine a confirmé les risques pour le cerveau liés à la prise des médicaments anticholestérol.

L’auteur principal de cette dernière étude américaine, le Pr Xuemei Huang, MD (Penn State University, Hershey, Pennsylvanie), avait le premier, avec son équipe, mis en évidence le lien entre cholestérol et Parkinson. Il avait présenté ces travaux lors du Congrès annuel de l’American Academy of Neurology en 2005. Leur étude avait cependant été rejetée par plusieurs grands journaux médicaux au cours des années qui avaient suivi, avant d’être finalement publiée en 2007 dans un journal plus confidentiel.

« Je pense, dit-il, que c’est parce que notre hypothèse était contraire à l’image des statines comme médicaments-miracles. »

 

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