Deux produits désinfectants courants pourraient nuire à la fertilité

Par Thierry Souccar - Journaliste et auteur scientifique, directeur de laNutrition.fr Publié le 20/08/2014 Mis à jour le 10/03/2017
Des chercheurs américains ont découvert par hasard que deux produits d'usage courant semblent nuire à la fertilité des souris.

Selon des chercheurs de l'université américaine Virginia Tech (Blacksburg), deux désinfectants chimiques d'usage courant semblent nuire à la fertilité des souris de leur laboratoire. Leur étude paraît dans Reproductive Toxicology.

Les deux substances suspectes sont le chlorure d'alkyldiméthylbenzylammonium (ADBAC) et le chlorure de didécyldiméthylammonium (DDAC). Ils appartiennent à la famille des ammoniums quaternaires, des substances utilisées pour leurs propriétés détergentes et désinfectantes comme dans ce produit ou celui-ci.

Terry Hrubec et ses collègues tentaient de comprendre pourquoi leurs souris étaient moins fertiles qu’auparavant, quand ils ont noté que les employés se désinfectaient les mains avec un désinfectant avant de manipuler les animaux. Ce désinfectant contenait de l’ADBAC et du DDAC.

Mme Hrudec a constaté que les femelles exposées aux deux produits mettaient plus de temps à être fécondées et qu'elles accouchaient ensuite d'un nombre de petits inférieur à la normale. De plus, 40% pour cent des femelles exposées à l'ADBAC ou au DDAC sont mortes pendant leur grossesse ou au moment de mettre bas.

On retrouve ces substances dans les nettoyants commerciaux et domestiques, dans des désinfectants (en particulier les gels et solutions de voyage, sans savon), des cosmétiques, des assouplissants pour machine à laver et à sécher, des pesticides pour plantes ornementales.

« Il est probable que tout le monde a ces deux produits chimiques chez soi, déclare Terry Hrubec. Sont-ils nocifs pour les humains ? Nous l'ignorons. » Il y a en effet très peu d’études de toxicité de ces composés et les rares qui existent ont été faites par des fabricants et comportent de nombreux biais.

Des traces des deux substances ont été retrouvées dans les aliments (fruits, légumes, laitages, aussi bien bio que conventionnels), aux Etats-Unis comme en Europe.

 « Si des produits chimiques de synthèse sont toxiques pour les humains, ils pourraient contribuer à la baisse de la fécondité humaine depuis des décennies, et au recours accru à la procréation médicalement assistée, comme la fécondation in vitro », conclut Terry Hrubec.

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