Quand l’industrie agro-alimentaire avance masquée sur Internet (et ailleurs)

Beaucoup de journalistes, diététiciens et simples internautes prennent le CERIN, le Centre de Recherche et Information Nutritionnelles pour un organe indépendant. Le CERIN se présente comme "une base d'information pour les professionnels de santé". Il y a quelques années, même la Commission européenne est tombée dans le piège, assimilant le CERIN a un organe officiel français. Il est en fait une émanation de l’industrie laitière et ne diffuse généralement que des messages favorables à ces aliments.

Encore plus fort, l’EUFIC, European Food Information Council (Conseil européen d’information sur les aliments). Plusieurs journalistes internationaux, et même des professionnels de santé y puisent des informations sur la nutrition en pensant qu’il s’agit d’un organisme européen officiel. Or l’EUFIC a été constitué par Abbott Nutrition, Bunge, Cargill, Cereal Partners, Coca-Cola, DSM Nutritional Products Europe Ltd., Ferrero, General Mills, Mondelēz Europe, Mars, Nestlé, PepsiCo, Pinar Et, Tereos, Ülker, Unilever.

Côté académique, l’Institut Européen de l’Hydratation a une allure presque austère, donc rassurante pour les médias, les médecins et les chercheurs. Mais il a été mis sur pied avec l’argent de Coca-Cola, qui selon le Times, aurait mis sur la table mis sur la table près de 6 millions d’euros. Coca-Cola arrose aussi les universités qui emploient les membres du bureau scientifique de cet institut.

L’International Life Sciences Institute (ILSI) a lui aussi des allures très académiques. Sous les habits scientifiques, il s’agit pourtant d’une structure de lobbying. On compte parmi les membres de cette coalition d’intérêts : Coca-Cola, General Mills, Hershey, Kraft, Kellogg, McDonald’s, Nestlé, PepsiCo, ainsi que des géants de la pharmacie comme Merck et Pfizer ou de l’agrochimie comme Bayer. Sans oublier Monsanto.