Une heure de marche réduirait le risque de cancer du sein

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 23/10/2013 Mis à jour le 10/03/2017
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La marche quotidienne pourrait réduire le risque de cancer du sein grâce à des changements métaboliques impliquant les œstrogènes.

L’exercice physique, même modéré, réduit le risque de cancer du sein. De nouvelles preuves sont apportées dans un article paru dans Cancer Epidemiology, Biomarkers & Prevention (1).

L’exercice physique réduit le risque de différents cancers. Chez les femmes, il limite le risque de cancer de l’endomètre, et ce de deux manières : en favorisant le métabolisme et en réduisant le taux d’insuline circulante, et donc le risque de résistance à l’insuline d’une part ; et en limitant le taux d’œstrogènes d’autre part.

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Ici, des chercheurs de l’American Cancer Society ont examiné les données récoltées sur 73 600 femmes ménopausées, âgées de 50 à 73 ans. Pendant près de 20 ans, elles ont rempli des questionnaires de suivi, tous les deux ans, qui les interrogeaient en particulier sur leurs activités physiques. Environ 9 % ne faisaient aucun exercice. La plupart marchaient, à un rythme tranquille d’environ 5 km/h. Pour beaucoup, cette promenade était leur seule forme d’exercice.

Entre 1992 et 2009, 4 760 femmes ont eu un cancer du sein. Les femmes qui marchaient au moins 7 h par semaine avaient un risque réduit de 14 % de développer un cancer du sein, par rapport à celles qui marchaient moins de 3 h par semaine. Celles qui faisaient au moins 10 h d’exercice par semaine avaient un bénéfice encore supérieur et réduisaient de 25 % leur risque de développer un cancer par rapport à celles qui faisaient le moins d’exercice. Cette réduction de risque se maintenait même si les femmes étaient en surpoids, qu’elles prennent ou non un traitement hormonal substitutif.

Pour Alpa V. Patel, épidémiologiste et auteur de cette étude, « Ces résultats sont très encourageants. La marche est un exercice facile et économique. Presque tout le monde peut le faire. Et pour cette population de femmes ménopausées, cela procure une réduction très significative du risque de cancer du sein ».

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Une autre recherche portant sur des jeunes femmes permet de comprendre comment l’exercice peut réduire le risque de cancer du sein (2). Dans cette étude de l'université du Minnesota, 153 femmes sont restées sédentaires et 165 ont suivi un programme d’aérobic pendant 16 semaines. Les chercheurs ont récolté des échantillons urinaires pour détecter les œstrogènes et les métabolites des œstrogènes, c’est-à-dire les molécules issues de la dégradation des œstrogènes. Or, un certain rapport entre ces métabolites augmente le risque de cancer du sein. Les femmes qui sont restées sédentaires n’ont pas eu d’évolution dans les quantités de métabolites présents. En revanche, chez celles qui avaient fait du sport, le rapport entre les métabolites a été modifié de telle façon qu’il prédisait un risque de cancer du sein réduit. De plus, ces femmes avaient perdu de la graisse et gagné en muscle. Or, chez les femmes ménopausées, les œstrogènes sont surtout produits par des cellules adipeuses, et non par les ovaires.

Par conséquent, le sport préviendrait le cancer du sein en diminuant les graisses corporelles et en modifiant le rapport entre les métabolites des œstrogènes.

Sources

(1) Hildebrand JS, Gapstur SM, Campbell PT, Gaudet MM, Patel AV. Recreational physical activity and leisure-time sitting in relation to postmenopausal breast cancer risk. Cancer Epidemiol Biomarkers Prev. 2013 Oct;22(10):1906-12.

(2) Smith AJ, Phipps WR, Thomas W, Schmitz KH, Kurzer MS. The effects of aerobic exercise on estrogen metabolism in healthy premenopausal women. Cancer Epidemiol Biomarkers Prev. 2013 May;22(5):756-64.

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