Cancer du sein : la vitamine D améliorerait la survie

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 10/03/2014 Mis à jour le 10/03/2017
Actualité

Les patientes souffrant d’un cancer du sein ont 2 fois plus de chances de survie si elles ont de hauts niveaux de vitamine D.

La vitamine D permettrait de prévenir de nombreuses maladies chroniques, comme des cancers ; d’après une méta-analyse parue dans Anticancer Research, elle donnerait aussi de meilleures chances de survie aux femmes atteintes par un cancer du sein.

La vitamine D est produite naturellement par l’organisme lorsqu’il est exposé à la lumière du soleil, et plus précisément aux UVB. Les sources alimentaires de vitamine D sont peu nombreuses : il s'agit des poissons gras, des huiles de foie de poisson ou du lait enrichi. La vitamine D existe aussi sous forme de compléments alimentaires.

Lire notre dossier sur la vitamine D

Dans ce nouvel article, des chercheurs de l’université de San Diego (La Jolla) ont voulu savoir si de hauts niveaux de vitamine D dans le sang étaient associés à une meilleure survie des patientes ayant un cancer du sein. L'un des auteurs de ces travaux est Cédric Garland, qui, avec son frère, est un des premiers à avoir analysé le lien entre vitamine D et cancer.

Lire : Les frères Garland, pionniers du cancer et de la vitamine D

Les auteurs ont donc recherché des articles sur le lien entre mortalité par cancer du sein et vitamine D dans les bases de données internationales ; ils en ont trouvé 5 qui représentaient plus de 4 440 femmes avec un cancer du sein. Les niveaux sanguins de vitamine D ont été relevés.

Résultats : il y avait une forte relation entre la concentration de vitamine D dans le sang et la survie des femmes. Les patientes avec de hauts niveaux sanguins de vitamine D (au moins 30 ng/mL) étaient deux fois plus susceptibles de survivre de la maladie que celles qui avaient de bas niveaux (17 ng/mL). C'est pourquoi les auteurs préconisent que la vitamine D complète les traitements contre le cancer du sein.

D’après Cédric Garland, « il n’y a pas de raison convaincante d'attendre de nouvelles études pour incorporer des compléments de vitamine D dans les traitements standard puisqu’il a déjà été établi que le taux de vitamine D optimal était supérieur à 30 ng/mL ». Pour ces chercheurs, le taux de vitamine D des patientes ayant un cancer du sein devrait être régulièrement évalué et relevé si nécessaire grâce à des compléments alimentaires, afin de se situer dans la fourchette de 30 à 80 ng/mL. Le niveau recommandé de vitamine D étant par ailleurs toujours sujet à débat.

Lire l'interview de Reinhold Vieth sur les niveaux de vitamine D recommandés

Comment s'explique le rôle de la vitamine D ? Au niveau moléculaire, les métabolites de la vitamine D activeraient une protéine qui bloque la division des cellules agressives du cancer du sein, ce qui limiterait la croissance de la tumeur. In vitro, les métabolites de la vitamine D agissent sur la différenciation cellulaire, l’apoptose (la mort cellulaire programmée) et l’angiogenèse (la création de nouveaux vaisseaux sanguins alimentant les tumeurs).

Pour appuyer ces résultats, les auteurs rappellent que les taux de décès par cancer sont plus bas dans les régions des Etats-Unis qui reçoivent le plus d’UVB.
 

Source

Mohr SB, Gorham ED, Kim J, Hofflich H, Garland CF. Meta-analysis of Vitamin D Sufficiency for Improving Survival of Patients with Breast Cancer. Anticancer Res. 2014 Mar;34(3):1163-6.

A découvrir également

Back to top