Rumination intellectuelle : les solutions pour changer

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 15/02/2012 Mis à jour le 06/02/2017
La rumination intellectuelle est un phénomène qui empêche de s'épanouir.Voici quelques solutions pour en venir à bout.

En psychologie, la "rumination intellectuelle" est définie comme un mode de réponse face à un évènement de détresse qui consiste à observer passivement les symptômes engendrés par l'évènement et sans passer à l'action. Ce type de réponse à un évènement est connu pour aggraver l'humeur dépressive (1), empêcher la résolution des problèmes personnels et amène à une vision plus pessimiste de l'avenir ainsi qu'à moins de support social. La rumination touche plus fréquemment les femmes que les hommes. Une différence probablement expliquée par leurs hormones (2).

Il s'agit également d'un facteur important de dépression : les personnes qui "ruminent" ont naturellement plus de risque de devenir dépressif. Mais la rumination est également un processus d'introspection et il semble que les personnes qui ruminent souvent soient également dotés de capacités intellectuelles en ce qui concerne les facultés de raisonnement et d'analyse (3). Le problème des pensées ruminantes vient de leur caractère chronique : ruminer appelle des sentiments négatifs et ces sentiments poussent à ruminer. De plus, les pensées négatives peuvent devenir suffisamment envahissantes pour focaliser l'attention sur un problème au point de bloquer les capacités intellectuelles nécessaires pour le résoudre. C'est à ce stade que la rumination perd tout bénéfice.

Même si la rumination reste influencée par les hormones, il s'agit avant tout d'un trait de caractère. Il est donc possible de le modifier dans le but de mieux affronter les évènements, mieux résoudre les problèmes sans se laisser envahir par les pensées négatives. Les chercheurs ont déjà démontré que cette stratégie était possible et efficace en se focalisant sur deux techniques simultanément : la rumination des pensées elle-même et la résolution des problèmes d'autre part (4).

D'après les chercheurs en psychologie de l'université de Yale, voici trois pistes que vous pouvez suivre pour diminuer progressivement l'effet de rumination :

  • Se lancer dans des activités attrayantes. Elles favorisent la genèse de sentiments positifs, même si l'activité n'a aucun rapport avec la problématique à l'origine de la rumination. Cela peut-être n'importe quoi : faire de la moto, du parachute ascensionnel, prier, tondre la pelouse, danser en boîte de nuit, faire du sport, lire lanutrition.fr, etc.
  • Sortir de la problématique. Le meilleur moyen d'échapper à un problème c'est de le résoudre. Mais quand on rumine, cela devient compliqué : vous vous demandez "pourquoi est-ce que cela m'arrive?". Même si vous décidez de résoudre le problème, vous finissez par conclure que rien ne peut s'arranger. Dans ce cas, il existe deux solutions : la première consiste à identifier clairement un point concret pour lequel vous pourriez faire quelque chose, en rapport avec votre problème. La deuxième consiste à téléphoner à un ou plusieurs amis et à en parler : en sollicitant l'aide intellectuelle d'autres personnes, le "brainstorm", vous échappez à l'emprissonnement mental provoqué par la problématique.
  • S'inspirer du trait de caractère opposé qui porte le nom "d'introspection adaptative". Ce trait de caractère est axé sur les parties concrètes d'un problème et les solutions à trouver. Par exemple, une personne ayant ce trait de carctère et qui se demanderait "que s'est-il passé hier pour que mon chef m'énerve autant?" aura tendance à avoir la réponse suivante : "je pourrais en parler à mon chef pour essayer d'éclaircir ce problème de communication."

Sachez qu'hormis le sexe, il semble que plus on vieillisse, plus on soit capable de contrôler ses ruminations. La vie nous apprend donc probablement à mieux réagir avec le temps mais si vous êtes gêné par ce problème, n'attendez pas d'avoir 63 ans et suivez nos conseils. Idéalement il faut essayer de les appliquer quand vos ruminations sont modérées, en dehors d'une dépression. En effet, les actions deviennent plus difficiles dans le cadre de cette maladie.

Référence: (1): Nolen-Hoeksema S., Morrow, J. Effects of rumination and distraction on naturally occurring depressed mood. Cognition and Emotion, 1993. 7, 561-570.

(2): Nolen-Hoeksema, S. Sex differences in unipolar depression: Evidence and theory. Psychological Bulletin, 1987, 101, 259-282.

(3): Watkins E, Teasdale JD. Rumination and overgeneral memory in depression: effects of self-focus and analytic thinking. J Abnorm Psychol. 2001 May;110(2):353-7.

(4): Donaldson C, Lam D. Rumination, mood and social problem-solving in major depression. Psychol Med. 2004 Oct;34(7):1309-18.

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