Un composant du persil et de la camomille rend les cellules cancéreuses mortelles

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 28/05/2013 Mis à jour le 10/03/2017
L’apigénine, un flavonoïde très présent dans le régime méditerranéen rend les cellules cancéreuses mortelles.

Finie l’« immortalité » des cellules cancéreuses avec le régime méditerranéen ? C’est ce que laisse penser une étude publiée en ligne dans Proceedings of the National Academy of Sciences.

Le régime méditerranéen se caractérise par un apport important de fruits et légumes, l’utilisation de l’huile d’olive comme graisse, la consommation de poissons, fruits de mer et d’un peu de vin rouge. Ce régime est associé à une faible prévalence de l’hypertension, de l’obésité, du cancer et du diabète. Il réduit le risque cardiovasculaire.

Lire : Le régime méditerranéen réduit le risque cardio-vasculaire de 30 %

Pour expliquer l’action du régime méditerranéen au cœur de nos cellules, des chercheurs de l’Université de l’Ohio se sont penché sur une molécule particulièrement présente dans ce type d'alimentation : l’apigénine. Cette substance de la famille des flavones est retrouvée en quantités significatives dans le persil, le céleri, la tisane à la camomille et de nombreux fruits et légumes.

Lire : Les atouts santé du persil

Dans les études épidémiologiques, la consommation de flavones est associée à un risque réduit de cancers du sein, digestifs, de la peau, de la prostate et de cancers hématologiques.

Expérimentalement, l'apigénine prévient les tumeurs de la peau, de la thyroïde, de l'endomètre, de l'estomac, du foie, du cerveau, et les tumeurs mammaires.

Lire : L'apigénine, une substance naturelle pour prévenir le cancer du sein ?

Les chercheurs de l’université de l’Ohio ont cherché les cibles potentielles de l’apigénine dans la cellule. Ils en ont ainsi identifié 160, parmi lesquelles une protéine particulièrement importante dans la progression des cancers : l’hnRNPA2 (heterogeneous nuclear ribonucleoprotein A2). Cette protéine contrôle une étape importante dans la formation des ARN messagers (ARNm) : l’épissage.

L’ARNm est une molécule produite à partir de l’ADN et contenant toutes les instructions pour construire une protéine. L’épissage consiste à assembler différents fragments entre eux pour donner l’ARNm. Or, un épissage dit « alternatif » peut modifier les instructions présentes dans l’ARNm final. C’est ce qui se passe dans des cellules cancéreuses, notamment pour une protéine particulière, la caspase-9.

Les cellules cancéreuses résistent à la mort programmée (apoptose) qui est normalement activée par les caspases. Une forme de la caspase-9, qui résulte d’un épissage alternatif, voit sa quantité augmenter dans les cellules malignes.

Comment l’apigénine agit-elle au niveau moléculaire ? Les chercheurs ont montré que l’apigénine s’associe à la hnRNPA2, et perturbe l’épissage alternatif. L’addition d’apigénine permettrait donc de rétablir un épissage normal de la caspase-9. Grâce à l’apigénine, les cellules cancéreuses redeviennent mortelles !

L’apigénine appartient à la grande famille des flavonoïdes qui sont connus pour leurs bénéfices pour la santé. En plus de leur activité anti-cancéreuse, les flavonoïdes ont des effets anti-allergiques, anti-microbiens, anti-viraux et anti-inflammatoires.

Pour aller plus loin : Le guide des aliments antioxydants J.Pouyat-Leclère (lire un extrait ICI  >>)

Source

Arango D, Morohashi K, Yilmaz A, Kuramochi K, Parihar A, Brahimaj B, Grotewold E, Doseff AI. Molecular basis for the action of a dietary flavonoid revealed by the comprehensive identification of apigenin human targets. Proc Natl Acad Sci U S A. 22 mai 2013.

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