Les lipides jouent un rôle essentiel pour le bon fonctionnement de l'organisme. Mais où trouver de bonnes graisses dans notre alimentation ?
Des chercheurs ont identifié plusieurs facteurs permettant de classer les aliments en fonction de leur impact sur le niveau de triglycérides. Ce classement est-il vraiment utile ?
On connaît l’index glycémique (IG), qui distingue les aliments glucidiques selon leur influence sur le sucre sanguin, mais des scientifiques proposent désormais la création d’un nouvel indice, mesurant l’influence des aliments sur le niveau de triglycérides dans le sang (lipémie).
En effet, on sait qu’un taux de triglycérides anormalement élevé, chronique ou spontané, est lié à des problèmes de santé, cardiovasculaire notamment. Ce nouvel index permettrait de pallier certaines limites de l’IG, qui peut être diminué par le simple ajout de graisses.
Les facteurs modulant la lipémie
Les facteurs qui influencent à la hausse le taux de triglycérides suivant un repas, et qui ralentissent son retour à la normal sont nombreux. Les chercheurs les ont classés en 4 catégories, à savoir :
- Les facteurs alimentaires : matrice alimentaire déstructurée (aliment ultra-transformé); quantité excessive de graisses lors du repas ; qualité desdites graisses (les acides gras saturés impactent plus la lipémie que les mono- et polyinsaturés) ; composition du repas (le glucose retarde le retour à une triglycéridémie normal, le fructose engendre un pic lipémique plus important tandis que les fibres réduisent cette dernière. Quant aux protéines, elles n’ont aucun effet sur celle-ci.)
- Les facteurs du mode de vie : la sédentarité ; la consommation de tabac ; la non-consommation (modérée) d’alcool.
- Les facteurs biologiques : l’hérédité ; le genre (les femmes ont une réponse lipémique postprandiale plus faible que celle des hommes) ; l’âge (les plus jeunes auraient une réponse lipémique plus forte mais un retour à la normale plus rapide, par rapport aux personnes plus âgées).
- Et l’état de santé : la résistance à l’insuline ; l’hypertension artérielle ; l’obésité.
Un index ambitieux, complexe et difficile à utiliser
Les auteurs suggèrent que la création d’un tel classement permettra de mieux prévenir les états inflammatoires, les maladies cardiovasculaires et les dysfonctions circulatoires.
Mais en comparaison avec l’IG et la charge glycémique, la mise en œuvre d’un tel indice et surtout son interprétation et ses conséquences pratiques pour le patient paraissent compliquées. En effet, si les triglycérides peuvent bien être influencés par les graisses du repas, toutes les graisses n’augmentent pas les triglycérides : les acides gras oméga-3 (poisson) à dose élevée, les font baisser.
Les chercheurs oublient aussi que le niveau des triglycérides peut être influencé par le niveau global des glucides : plus il y en a dans l’alimentation, plus le niveau de triglycérides peut statistiquement grimper. Et c’est même encore plus complexe que ça : l’impact des glucides sur les triglycérides est lui-même modulé par leur… index glycémique et leur charge glycémique ! En effet, des glucides à IG bas, même en quantité, ont peu ou pas d’impact sur la triglycéridémie.
Une alimentation pauvre en glucides fait généralement baisser les triglycérides sauf si… les graisses remplaçant les glucides sont majoritairement saturées. Les triglycérides évoluent aussi avec le poids corporel (une perte de poids de 5 à 10% entrâine une baisse de 20% des triglycérides sanguins), le niveau d’activité physique (plus on fait d’exercice, plus ils baissent).
En pratique
Développer un index lipémique relève donc plutôt d’une gageure de chercheurs que d’un véritable bénéfice pour la santé publique. D’autant qu’in fine, une fois cet index difficilement construit, on en viendra à donner les conseils de bons sens que vous trouverez sur LaNutrition.fr :
- Manger peu d’aliments ultra-transformés
- Choisir des glucides à index glycémique bas
- Ne pas supprimer les graisses saturées, mais ne pas leur donner une place majoritaire parmi les graisses (nous conseillons jusqu’à 12% de l’apport calorique)
- Suivre un régime de type méditerranéen
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Références :