Pour agir à la fois sur la douleur et la mobilité articulaire en cas d’arthrose, vous pouvez faire appel à des associations de plantes. Efficaces, elles n’ont pas les effets indésirables des médicaments. Détails.
Des épidémies galopantes
Ces vingt dernières années ont vu la fréquence de plusieurs maladies augmenter considérablement. Ainsi les allergies placées au sixième rang mondial des maladies les plus fréquentes viennent d’être reclassées à la quatrième place par l’Organisation Mondiale de la Santé. L’obésité connaît aussi une croissance exponentielle : en 2003, elle concerne en France 11,3 % des adultes et 3,9 % des enfants contre respectivement 8,2 % et 2,4 % en 1997. L’arthrose, en progression constante, toucherait 9 à 10 millions des adultes français. Quels points communs ? Aucun en apparence. Pourtant, le même mécanisme se cacherait derrière cette « épidémie d’épidémies » : c’est l’inflammation. Elle résulterait d’un fonctionnement exacerbé du système immunitaire.
Le corps sait se défendre…
Le système immunitaire nous sert à nous protéger des microbes et autres virus qui tentent de venir nous infecter. Lorsqu’un microbe ou un virus parvient à franchir la barrière de la peau ou des muqueuses, les troupes, c’est-à-dire les globules blancs, sont envoyées à la rencontre de l’ennemi. Et la bataille s’engage. Les globules blancs ont dans leurs bagages une arme choc : l’inflammation, en la personne de deux familles de substances que l’organisme se procure à partir des graisses alimentaires. Ces substances font se dilater les vaisseaux sanguins à l’endroit où se déroule la bataille pour faciliter le travail des globules blancs. Ce sont elles aussi qui stimulent les nerfs afin qu’ils envoient des messages de douleur au cerveau.
… même parfois un peu trop
Il arrive que cette belle mécanique anti-microbes s’enraille et dégénère en maladies inflammatoires. Ces dernières résultent en effet d’une exagération de la réponse normale du système immunitaire. Constamment en alerte rouge, qu’il y ait infection ou pas, ce dernier se combat lui-même. Il produit donc trop de substances inflammatoires, entraînant une dilatation excessive des vaisseaux, des douleurs permanentes, et des lésions sur les tissus. Comme la bataille est permanente, l’organisme n’a plus le temps de réparer les tissus abîmés comme après une infection classique. Cela se traduit par une grande fatigue et des douleurs chroniques. Malheureusement, on ne sait pas encore pourquoi le système immunitaire réagit excessivement. Les solutions disponibles contre l’inflammation ne peuvent donc que viser à réduire le nombre de substances inflammatoires.
Les solutions viennent d’abord de l’assiette
L’industrie pharmaceutique a trouvé des parades contre ces messagers inflammatoires, ce sont les médicaments anti-inflammatoires : aspirine, ibuprofène, coxibs, etc. Cependant, ils agissent seulement en bout de chaîne de la réaction inflammatoire et ne sont pas dénués d’effets secondaires comme l’illustre l’histoire du Vioxx. Heureusement, il existe des moyens naturels, dénués d’effets indésirables pour s’attaquer directement à la source. On sait aujourd’hui que plus on mange de graisses pro-inflammatoires, plus on a de chances de fabriquer des substances qui favorisent les inflammations. Le premier réflexe anti-inflammatoire à adopter est donc de limiter les aliments qui en apportent beaucoup. Ce sont par exemple les huiles de tournesol, de maïs, de pépins de raisin, les œufs (le jaune en particulier), des viandes comme la dinde, le foie de certains animaux, etc.
Et voici les oméga-3 !
Cela ne suffit malheureusement pas, il faut aussi empêcher les graisses pro-inflammatoires qui restent dans l’alimentation de donner naissance aux substances inflammatoires. C’est là que d’autres graisses, les oméga-3, entrent en jeu. Les oméga-3 sont en effet de véritables pompiers qui viennent enrayer le cercle vicieux de l’inflammation. Les aliments à privilégier sont donc ceux qui contiennent le plus d’oméga-3 et le moins de graisses pro-inflammatoires. C’est le cas de certains poissons gras : harengs, maquereaux, anchois, saumon, etc.
Aux États-Unis, le Dr Floyd Chilton a assigné à chaque aliment une valeur en fonction de son profil en acides gras : l’indice inflammatoire. Dans cette classification, les abats, la dinde, les œufs (le jaune en particulier) présentent des indices particulièrement élevés, il faut donc les éviter. En revanche, les parties de bœufs peu grasses, le jambon (de porc), les poissons et les crustacés, le lait et le fromage et le pain ont des indices peu élevés et peuvent être consommés sans problème.
Sachez pour finir que les capsules d’oméga-3 s’avèrent des alliées précieuses pour rééquilibrer les apports en acides gras et lutter contre l’inflammation. Dans l’assiette ou en gélules, comptez aussi sur les épices, aux effets anti-inflammatoires non négligeables : curcuma, gingembre, curry, etc.
Inflammation Nation |
Le Dr Floyd H. Chilton, professeur de physiologie et de pharmacologie à l’université de médecine de Wake Forest (Caroline du Nord), a publié aux États-Unis en janvier 2005 un très bon livre intitulé Inflammation Nation, dans lequel il développe les mécanismes de l’inflammation ainsi qu’un plan alimentaire destiné à la combattre. À lire absolument… dès sa sortie en français ! |
Indice inflammatoire de quelques aliments courants
Aliments | Valeur de l’indice (pour 100 g d’aliment) |
Viandes et volailles | |
Foie de poulet | 330 |
Foie gras | 250 |
Cailles | 190 |
Salami | 160 |
Bacon | 150 |
Jambon de dinde | 140 |
Ailes de poulet | 110 |
Veau | 90 |
Dinde maigre | 80 |
Agneau maigre | 70 |
Bœuf maigre | 40 |
Jambon (porc) | 40 |
Bœuf haché | 30 |
Poissons | |
Saumon sauvage | 50 |
Sardines | 40 |
Thon | 30 |
Truite arc-en-ciel | 30 |
Moules | 10 |
Produits de boulangerie et pâtes | |
Eclair | 30 |
Brownies | 20 |
Gâteau au fromage blanc | 10 |
Pâtes aux œufs | 10 |
Pour aller plus loin : Comment j'ai vaincu l'arthrose (lire un extrait ICI >>).
(Source : Floyd H. Chilton, Inflammation Nation, Éditions Fireside, New York, 2005)