Bernard Clavière : « Jeûner, c’est mettre toutes les chances de son côté pour éviter les maladies »

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 21/01/2010 Mis à jour le 10/03/2017

Bernard Clavière est le président de l’association Nature & Partage. Auteur du livre « Et si on s’arrêtait un peu de manger... de temps en temps », il nous explique comment pratiquer le jeûne.  

 

Vous êtes le président de l’association Nature & Partage. En quoi consiste cette association ?

Nous nous consacrons à l’éducation pour la santé. De manière générale, nous essayons d’aider les gens à améliorer leur qualité de vie, leur bien-être, leur santé. Nous leur fournissons des informations sur les moyens naturels de santé, dont le plus vieux, le plus simple, le plus efficace, qui consiste à s’arrêter de manger : le jeûne.

 

Le but de l’association est de sensibiliser les gens au fait que l’on peut s’arrêter de manger pour aller mieux ?

Exactement. Le jeûne est un outil fondamental et accessible à tous pour retrouver la santé. Mais c’est quelque chose que l’on a oublié. Quand on regarde le monde animal, on constate qu’un animal blessé s’arrête de manger. Nous sommes des mammifères, dotés du libre arbitre. Mais nous l’avons mal utilisé puisque nous avons décidé de manger, manger trop, tous les jours, trois fois par jour, même quand on est malade. Alors que si l’on se souvient un petit peu, les médecins de famille, il y a quelques temps, recommandaient, pour un rhume ou une grippe, du repos et la diète. Aujourd’hui, plus aucun médecin n’oserait suggérer de s’arrêter de manger.

 

Peut-on conseiller de s’arrêter de manger du jour au lendemain ?

Plus ou moins. Nous conseillons aux gens de faire ce qu’ils sentent, mais je connais beaucoup de gens qui se sont arrêtés du jour au lendemain. Il n’y a pas de raison que cela se passe mal. Le seul problème est que si vous êtes dépendant de certaines substances, comme le café ou la viande, le jeûne va occasionner des symptômes de manque. C’est comme les drogués qui n’ont pas leur dose. Nous sommes pathologiquement accros à la nourriture. Ce que nous interprétons comme une nécessité de manger toutes les trois ou quatre heures est en fait un symptôme de dépendance. On n’en parle pas mais, que l’on soit maigre ou obèse, cette dépendance est la même pour tous.

 

Comment se prépare-t-on au jeûne ?

Commençons par ne plus mettre les pieds dans la cuisine ! En fait, il n’y a pas vraiment d’étapes à respecter. Cependant on peut commencer par sauter un repas, s’arrêter une journée par-cì, par-là, s’arrêter deux jours, y aller à petits pas. Mais il y a des gens qui préfèrent faire le grand saut. Cela ne pose pas de problème s’ils sont capables de supporter les possibles symptômes de détoxination qui peuvent parfois apparaître.

 

Lesquels ?

Vous pouvez avoir la langue chargée, des vertiges, des réactions cutanées. Mais il faut savoir que ces symptômes ne durent pas, surtout si vous aidez votre corps à se détoxiquer pendant le jeûne, par de l'exercice physique modéré (de la marche, des massages, du yoga, des bains, du drainage lymphatique, la prise de tisanes adéquates, etc.).

 

Qui peut pratiquer le jeûne ?

Tout le monde peut jeûner, même un enfant. Le cycle activité/repos est naturel. Le corps a besoin de se reposer et il faut lui apprendre. De nombreux animaux s’arrêtent de manger : les ours, les loirs… Et cela n’a pas de conséquences néfastes sur leur santé. Le jeûne n’est pas dangereux.

 

Quels sont les effets du jeûne sur le corps ?

Le jeûne va purifier l’organisme. Le corps ne s’arrête jamais de se nourrir. Le cerveau a constamment besoin de glucose. Au bout de 36 heures sans manger, le glucose apporté par les aliments est éliminé par l’organisme. Au-delà de ce temps-là, le corps mobilise alors ses propres réserves. Il synthétise le glucose à partir de ses réserves lipidiques, des cellules malades, mortes et cancéreuses. Le corps se nettoie en consommant ce qui lui est inutile ou nocif.

 

Que ressentez-vous pendant un jeûne ?

J’ai l’impression de recharger mes batteries, d’avoir de l’énergie tout en ne mangeant pas. Et puis, j’ai une sensation de légèreté.

 

Et dans la vie de tous les jours, vous nourrissez-vous normalement ?

Je suis végétarien, je mange beaucoup de fruits, de légumes crus. Je ne fais jamais rien cuire. Je ne dirai pas que tout le monde devrait vivre comme moi, mais j’ai trouvé ma voie, mon plaisir. J’ai retrouvé la santé alors que j’étais un enfant très malade. Cela me convient parfaitement. J’essaye de manger au quotidien de manière assez saine. Comme je suis gourmand, je me permets des écarts avec plaisir quand je suis en société, avec des amis ou en famille.

 

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