Antidiabétiques : les plus récents ne sont pas forcément les plus efficaces

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 17/07/2007 Mis à jour le 21/11/2017
Les médicaments antidiabétiques plus récents ne seraient pas forcément plus efficaces que les précédents. Un rapport américain montre que la metformine qui est sur le marché depuis plus de 10 ans est souvent plus indiquée dans le traitement du diabète de type 2.

Les nouveaux médicaments contre le diabète de type 2 comme Avendia et Actos ne seraient pas forcément plus efficaces que la metformine, un antidiabétique plus ancien. Cette conclusion a été rendue publique le 16 juillet 2007 dans un rapport américain de l’agence de recherche en qualité et santé (AHRQ).

Dans le cas d’un diabète de type 2 – progressif contrairement au diabète de type 1 qui est essentiellement génétique – les cellules perdent leur sensibilité à l’insuline. Elles ne stockent plus le sucre qui reste dans le sang. Le diabète de type 2 peut entraîner de graves maladies infectieuses, vasculaires et neurologiques.

Quand le régime et les exercices physiques se révèlent insuffisants pour combattre le diabète, les spécialistes prescrivent à leurs patients des antidiabétiques. L’objectif de ces médicaments est de baisser le taux de sucre dans le sang.

Antidiabétique approuvé aux Etats-Unis depuis 1995, la metformine commercialisée sous le nom de Glucophage par le laboratoire Merck Santé agit en sensibilisant les cellules à l’insuline encore présente dans le sang. Plus récemment, en 1999 pour les Etats-Unis et en 2000 pour l’Europe, deux nouveaux antidiabétiques ont fait leur apparition sur le marché. Il s’agit de l’Avandia (rosiglitazone) et l’Actos (Pioglitazone) qui vont aider l’insuline à mieux stocker le glucose au niveau des muscles et des cellules lipidiques.

Pour comparer les effets et les risques de la metformine et des nouveaux antidiabétiques, 216 études ont été passées en revue par les chercheurs de l’université de Johns Hopkins à Baltimore (Maryland). Les résultats présentés dans le rapport sont plutôt favorables à la metformine :

 - la metformine n’entraînerait pas de prise de poids contrairement à la nouvelle génération de médicaments pour lesquels une augmentation du poids de 1 à 5 kg a été observée chez les patients ;

 - la prise de metformine diminuerait le taux de « mauvais » cholestérol dans le sang, alors que les nouveaux médicaments augmenteraient le taux de « bon » cholestérol mais également de « mauvais » cholestérol ;

 - l’Avandia et l’Actos augmenteraient les risques d’insuffisance cardiaque ;

 - la metformine est moins chère que les nouveaux antidiabétiques

 - en revanche les patients qui ne prennent que de la metformine ont plus de risques de souffrir de problèmes digestifs comme des diarrhées que ceux qui prennent des doses de metformine plus faibles mais associées à d’autres antidiabétiques.

« La metformine offre certains avantages que n’ont pas les autres médicaments prescrits pour le diabète de type 2, dit Jean Slutsky, directrice de l’AHRQ. Mais tous les patients sont différents et selon les patients, certains médicaments sont mieux tolérés que d’autres. »

Référence :

Jean Stutzler, Rapport de l’agence de recherche en qualité et santé (AHRQ), 16 juillet 2007.

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