Davantage de pesticides dans les fruits et légumes

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 02/09/2008 Mis à jour le 06/02/2017
Les nouvelles normes de la Commission européenne en matière de pesticides ont été dénoncées par plusieurs ONG comme dangereuses pour la sécurité alimentaire des consommateurs, et notamment des enfants.

Depuis lundi 1 septembre, une nouvelle norme européenne qui vise à harmoniser le taux de pesticides dans les aliments entre les pays de l’Union Européenne est entrée en vigueur. Résultat : la limite autorisée augmente pour la plupart des pesticides concernées. Certains produits verront leur taux augmenter jusque 1000 fois.

Les réactions à cette décision ne se sont pas faites attendre du côté des organisations non gouvernementales (ONG) qui crient au scandale sanitaire. Ces dernières redoutent de voir grimper de manière exponentielle les taux de résidus de pesticides contenus dans les fruits et légumes. Le plus concernés est le fénoxycarbe, un insecticide utilisé notamment dans le traitement des agrumes est considéré comme cancérigène et perturbateurs endocrinien possible. Il passe de 0,0500 mg/kg autorisé à 2 mg/kg.

Selon une analyse menée par Global 2000 et Greenpeace, les aliments qui pourraient désormais poser des risques pour notre santé, particulièrement chez les enfants, sont les pommes, les poires, les raisins, les tomates et les poivrons. Et le biochimiste Helmut Burtscher prévient : « Pour un enfant pesant 16,5 kilos, la dose de pesticide dangereuse pour la santé est dépassée après la consommation de 20 grammes de raisin (soit 5 à 7 grains), 40 grammes de pomme ou 50 grammes de prunes ».

« La Commission européenne nous entraîne vers une contamination toujours plus importante de pesticides dans les aliments. Les enfants devraient pouvoir manger autant de fruits et de légumes qu'ils le souhaitent et ce sans risque», alerte Ulrike Kallee, experte en produits chimiques pour Greenpeace.

La commission n’est pas d’accord avec les critiques des ONG, qu’elle juge imprécises, mais se tient néanmoins prête à examiner « toute étude qui lui sera soumise s'il s'avère que l'une d'elle contient de nouvelles preuves scientifiques» à déclarée Nathalie Charbonneau, la porte-parole de la Commission européenne.

Eléonore Gratiet-Taicher

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